La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

JURA VOISIN

La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015 28

EN BREF

TOPONYMIE

Plateau de Levier et Jura voisin

Pissenavache, Billecul, Longcochon… Les drôles de noms

Rectificatif Les méfaits de lʼagriculteur-pol- lueur dénoncés dans le numéro précédent ne se situaient pas sur la commune des Hôpitaux- Neufs mais des Hôpitaux-Vieux. Il ne sʼagit donc pas de lʼexploitation tenue par Alain Pilloud, le dernier agriculteur des Hôpitaux-Neufs victime de cet- te méprise. Dont acte. Orientation Lʼassociation Balise 25 organi- se du 20 au 26 juillet à Pontar- lier les “4 jours de France du OʼDoubs” de course dʼorientation. 1 000 à 1 500 participants seront accueillis chaque jour, venus de France et de lʼétranger. Rensei- gnements au 06 68 87 64 53. Absinthe Le musée de Pontarlier organi- se une visite guidée de ses col- lections dʼabsinthe samedi 18 juillet de 10 heures à 18 heures. Et à 15 heures, ate- lier familles “Crée ton herbier”. Rens. au 03 81 38 82 13. Rue La nouvelle rue qui desservira le lotissement Crêt de Dale où sʼinstallera notamment la conces- sion BMW sera baptisée “rue Eugène-Thévenin” du nom du co-fondateur du groupe Théve- nin-Ducrot en novembre 1929. Il avait notamment été adjoint au maire.

Il existe dans nos contrées quelques villages et hameaux baptisés au terroir jurassien et dont les noms résonnent de sonorités cocasses. Racontottes.

P issenavache, c’est probablement le nom de lieu le plus burlesque du Haut-Doubs. Une référence qu’on n’oublie jamais d’évoquer aux vacanciers pour caricaturer sans méchanceté la ruralité locale. Ce hameau perché sur les hauteurs du Val d’Usiers raconte aussi l’installation de l’homme dans la montagne juras- sienne. L’origine de Pissenavache remonte au XII ème siècle durant lequel une grange monastique y fut fondée par les cisterciens. Autour se trouvait une piscine à vaches, peut-être une mare où venaient boire les bêtes. Peu de personnes maîtrisaient à l’époque le français. Seuls les moines étaient lettrés et s’exprimaient en latin.L’endroit s’appelait donc “picina vacarum” qui a donné Pissenavache lors de la franci- sation vers la fin du XV ème siècle. En 1703, les Pissenavachois ont volontai- rement fusionné avec Bians-les-Usiers. Ce qui n’empêche pas ce hameau-vil- lage qui compte aujourd’hui une soixan- taine d’habitants d’être toujours pro- priétaire d’une petite chapelle et de 90 hectares de forêt et de terre agricole. Le plateau de Nozeroy abrite aussi quelques pépites toponymiques. On peut faire un tour à Longcochon. Cet- te commune de 60 habitants, s’appelait autrefois Longcouchant. Ce nom fait tout simplement référence à la situa- tion du village qui permet de voir le

coucher de soleil pendant un long moment. À partir de cette étymologie, le conseil municipal a choisi il y a quelques années de nommer les habi- tants les “Couche-tards”. Longcochon fait partie de l’association nationale des communes de France aux noms burlesques et chantants. “Elles se retrou- vent une fois par an en juillet. On est toujours convié mais on est contraint de décliner l’invitation car à cette époque- là, on fait les foins” , justifie Thierry David, le maire de Longcochon. Ces retrouvailles se déroulent en général dans l’Ouest de la France où il y a le plus de communes adhérentes. Les élus de Longcochon étaient presque par- tants pour se rendre à la réunion 2014

qui devait se tenir àMariol dans l’Allier. Sauf que le maire nouvellement élu a préféré ajourner ce ras- semblement. Comme beau- coup d’autres communes du plateau de Nozeroy, Long- cochon vit essentiellement de l’agriculture et du tou- risme. De par sa taille, cet- te commune a fait le choix de l’assainissement indivi- duel. Une exception dans nos campagnes. Billecul, sa voi- sine de quelques kilomètres, mériterait tout autant de

Les canards billent du cul.

Berceau d’une loge monastique fondée aux XII ème siècle par les cisterciens, Pissenavache désignait à l’époque une piscine à vaches ou “picina vacarum”.

figurer dans cette communauté de lieux burlesques et chantants. En lieu et pla- ce de l’actuelle mairie se trouvait une mare fréquentée par des canards qui plongeaient la tête dans l’eau en billant

du cul comme disaient les habitants. “ On s’y habitue” , explique le maire Gas- ton Baud à la tête d’une commune de 46 habitants. Ce joli village aux fermes plantureuses vaut le coup d’œil.

La commune de Longcochon fait partie de l’association des communes de France aux noms burlesques et chantants.

Au-delà de son nom inoubliable, Billecul ne manque pas de charme avec ses fermes en pierre jaune et sa cabine téléphonique.

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