La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

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VAL DE MOUTHE La formule du crédit-bail L’intercommunalité au service des porteurs de projet La communauté de communes des Hauts du Doubs investit dans l’immobilier d’entreprise pour apporter des solutions aux candidats à l’installation dans le commerce, l’artisanat, le tourisme. Un coup de pouce très apprécié et souvent déterminant. Exemples.

L’ accès au foncier est très compliqué sur la ban- de frontalière. Yvan Vallet, artisan menui- sier qui souhaitait s’installer à Mouthe n’a jamais pu trou- ver un bout de terrain pour y construire son atelier. En déses- poir de cause, il est allé frap- per à la porte de la commu- nauté de communes pour présenter son projet et fait part de ses difficultés à trouver si ce n’est un terrain, du moins un local. “Pour l’anecdote, je leur ai même proposé de me lan- cer dans un élevage de chèvres en pensant sans trop me trom- per qu’il serait plus facile d’avoir du terrain par ce biais” , sourit celui qui a finalement pu

s’entendre avec la collectivité pour acquérir le bâtiment situé près de la quincaillerie qui a connu auparavant plusieurs destinations commerciales : meubles, salon de coiffure, fleurs… La communauté de communes a acquis la moitié du bien remis en crédit-bail à l’artisan qui a financé l’autre moitié en nom propre. “Cela m’a aussi permis d’aménager l’atelier et d’investir dans le matériel.” Depuis, tout roule pour cet ancien fronta- lier qui a travaillé vingt ans chez nos voisins avant de se mettre à son compte en 2007. “Au départ, j’étais àMalpas mais comme je vivais à Mouthe, j’ai cherché à me rapprocher.”

L’activité du menuisier meu- thiard s’articule autour de la pose de fenêtres, l’agencement, les parquets, la frisette… “On travaille essentiellement sur le secteur Mouthe,Mont d’Or, pour- suit Yvan Vallet qui emploie deux ouvriers poseurs. Je reste le plus souvent à l’atelier et je m’occupe de toute la gestion administrative et commerciale.” S’il reconnaît qu’il gagnait peut- être mieux sa vie en Suisse, il ne regrette pas d’avoir franchi le pas. “L’artisanat, qu’est-ce que c’est bien !” Ce n’est pas la première fois que la communauté de communes permet à un porteur de projet d’aboutir. “On a déjà utilisé cet- te formule de crédit-bail pour

faciliter l’installation d’un gara- giste, d’un électricien ou sur des établissements touristiques com- me chez Liadet ou CapVacances à Chapelle-des-Bois” , explique Jean-Marie Saillard toujours président de la communauté de communes. La durée du crédit- bail varie selon les cas entre 15 et 20 ans avec la possibilité pour le porteur de projet d’anticiper l’acquisition du bien. Cette stra- tégie comporte aussi une part de risque avec des projets qui capotent malheureusement. Globalement, le bilan est posi- tif. Ce n’est pas Stéphane Inver- nizzi qui va s’en plaindre. Ori- ginaire deMouthe, ce compagnon menuisier voulait revenir vivre au pays. Faute d’avoir lesmoyens de se lancer seul dans l’aventure artisanale, il contacte Jean- Marie Saillard en 2007. “On a d’abord trouvé une solution pro- visoire dans un garage.” Avec le développement d’activité, le jeu- ne artisan spécialisé dans l’agencement de cuisines, salles de bains, dressings, se trouve un peu à l’étroit. Retour à la case communauté de communes pour aboutir dans une ancien- ne fabrique demeubles à l’entrée de Chaux-Neuve. La collectivi- té propriétaire des locaux a pro- posé un crédit-bail sur 20 ans à l’artisan avec une option d’achat à 10 ans. “Grâce à ce

Après une installation pro- visoire dans un ancien

garage à Mouthe, Stéphane

Invernizzi a pu se poser dans une ancienne fabrique de meubles à l’entrée de Chaux-Neuve.

fit pas, il faut aussi avoir une approche économique de l’activité. Aujourd’hui, Stépha- ne en a bien conscience. Du côté de la communauté de communes, on se mobilise aus- si sur le projet d’aménagement touristique à la source du Doubs. “Pour l’instant, on a fait l’acquisition du chalet-restau- rant” , explique Jean-Marie Saillard. Un projet encore à l’étude donc comme celui de la zone d’activité du Brey toujours engoncé dans les démarches administratives. Pas forcément rassurant. F.C.

partenariat, je dispose d’un local de 450 m 2 . C’est l’idéal” , explique le menuisier installé ici depuis cinq ans. Pour autant, la partie n’est pas encore gagnée. En vou- lant sans doute trop bien faire, Stéphane peine à trouver sa vitesse de croisière. “Dans la menuiserie, ce qui est rentable, c’est la pose. En fabrication, c’est compliqué. Il faut trouver un équilibre entre le prix et la qua- lité.” Si elle est un gage d’excellence, l’étiquette du com- pagnon peut aussi être un han- dicap, car synonyme de presta- tions onéreuses. Dans l’artisanat, la compétence technique ne suf-

Yvan Vallet a pu ouvrir son atelier de menuiserie dans un bâtiment racheté en partie par la communauté de communes.

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS

HISTOIRE

Leur première sortie officielle

Les soldats de l’histoire de France Une poignée de passionnés du Haut-Doubs a créé

quelques mois, ils commencent à par- ticiper à des manifestations et autres commémorations. Didier Esturgie et ses copains (dont Sandy Raspaolo et Jean-Luc Cailler) ont notamment par- ticipé avec un de leurs véhicules aux commémorations de la libération de Pontarlier en septembre dernier. “Beau- coup de gens sont venus à notre ren- contre à cette occasion-là. C’est un peu ce qui nous a motivés pour créer notre association” note Sandy Raspaolo. “C’est aussi le fait que beaucoup de gensmécon- naissaient cet épisode de l’histoire qui nous a donné envie de remettre les pen- dules à l’heure” ajoute Jean-Luc Cailler. Un des premiers objectifs de cette jeu- ne association sera de faire un travail d’archives dans toutes les communes libérées grâce à l’opérationDragoon qui a donné son nom à l’association. Ses membres recherchent également des Renseignements sur l’association au 06 83 30 54 76

l’association Dragoon 44. Leur but : perpétuer le souvenir du Débarquement de Provence du 15 août 1944. Ce sont ces troupes-là qui avaient libéré le Haut-Doubs.

P our la grande majorité des Fran- çais, quand on évoque le Débar- quement, on parle forcément du 6 juin 1944 avec l’opération Overlord, ce formidable déploiement de troupes sur le sol français en Normandie, pré- mices de la libération du pays. On se souvient moins de l’autre Débarque- ment, qui a eu lieu deux mois plus tard toujours sur les côtes françaises, mais en Provence cette fois, le 15 août 1944. Quelques passionnés locaux d’histoire militaire dont quelques-uns sont ins- tallés dans le Saugeais ont justement voulu réhabiliter cet épisode moins connu de la guerre car c’est de Provence que sont remontées les troupes alliées pour libérer nos contrées quelques jours plus tard, depuis Mouthe en passant

par Pontarlier,Morteau etMaîche. Pour perpétuer ce pan de l’histoire de Fran- ce, ils ont créé l’associationHaut-Doubs Dragoon 44. “C’est la 3 ème division d’infanterie américaine avec la 1ère armée française et toutes les armées françaises d’Afrique du Nord qui ont débarqué en Provence. Ils ont remonté toute la vallée du Rhône avant de venir libérer notre région” rappelle Didier Estrugie, le président de cette nouvel- le association dont l’objectif est demieux connaître cet épisode de l’histoire. Au départ, les créateurs de l’association sont tous des passionnés d’histoiremili- taire en même temps que des collec- tionneurs, de tenues, d’équipements ou de véhicules militaires. Ayant mis en commun leurs collections depuis

Les membres de l’association Haut-Doubs Dragoon 25 ont rassemblé tenues et équipements de l’époque.

témoins vivants qui auraient vécu ces événements dans le Haut-Doubs. Les 11 et 12 juillet, l’association doit parti- ciper à un rassemblement de véhicules militaires qui se tient àMont-de-Laval vers Le Russey. Ce sera la première sor- tie officielle de Dragoon 44 qui viendra monter sa grande tente militaire dans laquelle seront installés des panneaux pédagogiques autour des lits de camp d’époque. Les membres de l’association viendront également avec la Jeep, la Dodge et le G.M.C., véhicule de trans-

port de troupes que Didier Esturgie a mis quatre ans à restaurer, patiem- ment, avec uniquement des pièces d’origine. Ce rassemblement de Mont- de-Laval sera pour eux un premier test grandeur nature depuis que l’association été créée. C’est pour l’année prochaine que ces passionnés préparent “un gros truc” promettent-ils. En attendant, ils approfondissent leur connaissance de l’histoire qu’ils revivent presque com- me s’ils y étaient… J.-F.H.

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