La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

22 LEDOSSIER I Mont d’Or-Deux Lacs Un budget de 518 397 euros En route vers la première catégorie Véritable laboratoire de mutualisation, l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs porte encore en lui des contradictions mais aussi beaucoup d’espoir. Il lui revient de viser l’ex- cellence pour valoriser le plus beau potentiel touristique du département. Gros challenge. La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

Ouvert tout l’été

P atrice Ruelle, l’expert en éco- nomie touristique, en convient lui-même, “Mont d’Or-Deux Lacs se distingue par une qua- lité de paysage largement au-dessus de la moyenne. C’est un grand jardin qui a tout pour séduire. Ce territoire permet aussi à celui y passe ses vacances de faire des sauts de puce vers la Suis- se, Pontarlier, Besançon.” Les offices de tourisme des Fourgs, des Hôpitaux- Neufs et de Malbuisson n’en forment plus qu’un depuis déjà bien des années. Au cœur de ce territoire, on trouve le plus gros moteur touristique du Haut- Doubs, à savoir la station de Métabief. Un avantage qui n’est pas sans incon- vénient. “La station est bien le fer de lance de l’économie touristique mais il ne faut pas oublier que le territoire du Haut-Doubs a d’autres atouts : le ski

nordique, les lacs, la randonnée, la Suisse toute proche…” , indique Michel Mantez, le président de l’office de tou- risme Mont d’Or-Deux Lacs. Lequel office qui après avoir perdu son clas- sement a retrouvé une nouvelle dyna- mique. Ce qui lui vaut d’être aujour- d’hui en seconde catégorie. “On a engagé

sions régaliennes sont bien respectées : accueil, information, promotion tout comme la fédération des acteurs locaux. Cet office s’est engagé dans une vraie démarche qualité qui s’appuie sur un planmarketing. On note aussi la volon- té de fonctionner en sous-marques com- me “Montagnes du Jura.” L’office de Mont d’Or-Deux Lacs n’a pas attendu qu’on en parle pour se lan- cer dans la mutualisation des infor- mations et des supports avec les offices voisins, notamment Pontarlier. L’an dernier, 54 000 personnes ont été accueillies sur les quatre sites de l’of- fice en incluant le point info de Méta- bief ouvert en été et en hiver. Beau- coup s’interrogent d’ailleurs sur l’intérêt de maintenir l’office des Hôpitaux- Neufs beaucoup moins fréquenté que le point d’accueil de Métabief. Si la logique d’un office est d’être au plus près des flux touristiques, le choix est vite fait. Mais supposerait l’unanimi- té politique et des locaux dignes de ce nom à Métabief. Comme partout la recherche d’effica- cité est aujourd’hui de mise dans le fonctionnement. Inutile d’ouvrir tous les bureaux en permanence. “Sur Mal- buisson, Les Fourgs ou Les Hôpitaux, on ferme l’accueil certains jours faute de fréquentation ou pour effectuer d’autres missions en lien avec la pro- motion ou la mise en place d’actions avec les acteurs locaux.” Aujourd’hui, l’un des freins au déve- loppement de l’office Mont d’Or-Deux Lacs réside selon Patrice Ruelle au niveau du poste de direction tenu à mi-temps par Élisabeth Contejean éga- lement à la tête de l’office de Pontar- lier. “Il faudrait un responsable à temps plein.” L’avenir touristique de ce ter- ritoire s’inscrit aussi dans la perspec- tive d’un office de destination ancré a

la procédure pour entrer en première catégorie. C’est une nécessité pour que Métabief reste clas- sée Station de Montagne. Si l’O.T. n’a pas ce clas- sement, la station perd son label.” L’office de tourisme s’est amélioré sur tous les points. Patrice Ruelle complète son diagnos- tic. “L’ensemble des mis-

8, rue des Champs 25170 Chapelle d’Huin Produits régionaux

“Surtout pas manquer le train.”

Du lundi au vendredi 8h30-12h / 13h30-18h fermé le mercredi après midi

Samedi 10h30-12h / 17h30-19h Dimanche 10h30-12h

Maison de la Réserve : le calme plat E n 2014, la structure axée sur la découverte de la nature jurassienne a accueilli 14 000 visiteurs. “On arrive à 18 000 visiteurs toutes animations confondues” , complète le directeur Laurent Beschet. On est loin, très loin du record à 35 000 visiteurs établi en 2002 lors de la seconde année dʼouver- ture du nouveau bâtiment dʼaccueil.” Depuis, le compteur nʼa cessé de dimi- nuer. Il sʼest dʼabord stabilisé entre 21 000 et 25 000 visiteurs par an. Insuffi- sant pour couvrir le fonctionnement de lʼassociation gestionnaire. La menace de restructuration a fini par se concrétiser il y a deux ans. À la réduc- tion de lʼéquipe salariée sʼajoute lʼessoufflement des bénévoles. “On subit aus- si la fermeture des centres de vacances, la hausse des coûts de transport sco- laire” , poursuit le directeur. Conscient de la difficulté dʼaugmenter lʼattractivité sans moyens, lʼéquipe cherche plutôt à se positionner sur des appels à projets ou des interventions avec garantie de financement.

minima sur le Haut-Doubs. Certains élus ne sont pas encore très chauds. Pour l’expert, la question ne se pose plus. “Je pense que ce sera indispen- sable. À défaut de pouvoir aller vite,

rien n’empêche de procéder en plusieurs étapes. On n’est peut-être pas obligé de se précipiter mais il ne faudrait sur- tout pas manquer le train.”

L’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs a accueilli 54 000 visiteurs en 2014.

L e Jura apparaît toujours en queue de peloton desmontagnes françaises en terme de noto- riété. Dans ces circonstances, on voit mal le Haut-Doubs rayonner au-delà des frontières régionales et encore moins assurer seul sa promo- tion. Hors le massif, point de salut. Telle est la vocation de “Montagnes du Jura”. Ce collectif né en 2003 rassemble les départements du Doubs, du Jura, de l’Ain, les régions de Franche-Comté et Rhône-Alpes et le commissariat à l’amé- nagement du massif du Jura. “Ces col- lectivités ont choisi de s’unir pour conquérir de nouvelles clientèles sur les marchés à l’international” , explique Émilie Rolandez, chef de projet Mon- tagnes du Jura. Le collectif qui dispo- se d’un budget annuel de 800 000 euros concentre ses actions sur des marchés spécifiques : Paris Ile-de-France, Lil- le Nord-Pas-de-Calais, Belgique, Pays- Bas, Allemagne et Grande-Bretagne. La stratégie consiste à développer des actions de communication fréquentes Comité Départemental du Doubs (C.D.T.) qui opère en régional et en national et plus spécifiquement sur le nord de la France et au-delà de la Loi- re. “On travaille en complémentarité avec les autres collectivités et les pro- fessionnels” , explique Nicolas Beau- pain, responsable du marketing au C.D.T. du Doubs. L’heure est à l’opti- misation. L’espace pro du C.D.T. dis- pose d’un budget de 120 000 euros. L’essentiel est investi sur les outils de communication. “La promotion sert à valoriser ces outils. On se déplacera plutôt sur des opérations où il y a du monde en associant des partenaires.” Responsable de l’observatoire du tou- risme, Nicolas Beaupain observe que la fréquentation touristique dans le Doubs évolue plutôt dans la stabilité. En niveau hébergement, l’hôtellerie est en baisse contrairement aux cam- pings ou autres hébergements collec- tifs en progression. L’autre mutation concerne les habitudes de consomma- tion avec des vacanciers plus regar- dants à la dépense. “On constate aus- si que les professionnels du tourisme vivent plutôt bien de leur activité. Le Doubs n’est peut-être pas une destina- tion majeure mais les acteurs s’en sor- tent bien.” Comme quoi rentabilité ne rime pas forcément avec attractivité. Promotion : la fusée à trois étages Marketing Un déficit de notoriété Bon dernier de la classe en terme d’attractivité, le massif du Jura s’efforce de reconquérir des parts de marché du régional à l’international. Stratégies. Hors le massif, point de salut. et répétitives sur différents médias : télévision, radio, Internet. Le tout com- plété par des opérations de promotion micro-marché et des relations publiques et avec la presse touristique. La dynamique engagée depuis 10 ans s’est concrétisée en décembre dernier par la signature d’un contrat de destination. Ainsi les Montagnes du Jura ont été retenues avec dix autres destina- tions par l’État pour représenter l’offre tou- ristique française à l’étranger. Cela signifie aussi des moyens sup- plémentaires pour valo- riser l’image du Jura. À l’étage inférieur, le C.R.T. (Comité Régional du Tourisme) investit aussi dans la promotion en ciblant la clientèle étrangère, le grand natio- nal et la culture. En bas de la fusée, on trouve le

Le collectif “Montagnes du Jura” cible ses actions de communication sur les régions Ile-de-France, le Nord, les pays du Benelux, l’Angleterre et l’Allemagne.

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