La Presse Pontissalienne 189 - Juillet 2015

LE DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 189 - Juillet 2015

LES OFFICES DE TOURISME SONT-ILS ENCORE UTILES ?

Face à l’évolution des supports d’information, aux restrictions budgétaires, à la vive concurrence entre les destinations touristiques, les offices de tourisme du Haut-Doubs sont “condamnés” à travailler ensemble et sous une seule et même bannière. Facile à dire, beaucoup plus compliqué à concrétiser.

Perspectives

Esprit de clocher

Destination Haut-Doubs : tous unis dans la contradiction Si tous s’accordent sur le bien-fondé d’avoir un seul et unique office de tourisme à l’échelle du Haut-Doubs, dans les faits rien ne bouge depuis quinze ans. Éléments d’explication.

L e tourisme dans le Haut- Doubs, c’est un peu comme pour l’équipe de France de football, derrière chaque acteur se trouve un sélec- tionneur et une politique de dévelop- pement touristique. En théorie, on est tous d’accord pour créer un seul et unique office de destination Haut- Doubs. C’est beaucoup plus laborieux quand il s’agit de passer à l’acte. Au moment même où localement élus et acteurs raisonnent encore Haut-Doubs forestier, les pros du marketing tou- ristique plaident déjà et sans attendre pour un rapprochement avec le Haut- Doubs horloger. Pour s’en convaincre, l’échange entre Patrice Ruelle, consul- tant sur les problématiques touris- tiques et Didier Hernandez en charge du tourisme à la communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs. “Le regroupement de plusieurs offices me paraît tout à fait valable dans le temps. Je trouve prématuré de le faire tout de suite car on vient juste de terminer la démarche qualité. Il vaudrait mieux dans un premier temps essayer de s’auto- évaluer” , indique le maire des Gran- gettes qui préside aussi le syndicat mixte des Deux Lacs en charge notam- ment de la réalisation du nouveau com- plexe de Malbuisson. Sur quoi, l’expert Patrice Ruelle d’argumenter : “Vous êtes inscrit dans une compétitivité. Le

plus dur, c’est peut-être de changer un système de croyances par un système de faits. En clair, il ne faudrait pas trop traîner car les autres territoires ne se posent plus trop d’états d’âme. Si vous ne vous sentez pas encore prêts pour la fusion, optez pour une démarche de transition en adoptant un budget com- mun avec un office pilote. À partir de là, vous pourrez déterminer une com- mission inter-offices pour définir les actions et leurs financements.” Patri- ce Ruelle rappelle qu’en parlant du Haut-Doubs, il convient de distinguer le nom administratif de la destination touristique. Plus on s’éloigne du point

de départ, plus il est important d’avoir une identité cohérente. D’autres questions devront sans doute être réglées au préalable. Fau- dra-t-il conserver quatre points d’accueil sur le territoire Mont d’Or- Deux Lacs ? Beaucoup estiment sans trop l’afficher qu’il vaudrait mieux fermer celui des Hôpitaux-Neufs et péren- niser celui de Métabief dans des locaux dignes de ce nom. Autre sujet conflictuel, la place de la station de Métabief qui

“Il ne audrait pas trop traîner.”

Le beau cliché du Haut-Doubs touristique masque encore pas mal de divergences sur la manière de promouvoir ce territoire.

aurait plutôt tendance à assurer elle- même sa promotion en faisant fi de l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs. La création d’un collectif asso- ciant les commerçants et le Départe- ment a mis le feu aux relations entre la station et l’office. L’arrivée de Phi- lippe Alpy aux commandes de la sta- tion et la nomination de Pierre Simon à la tête du Comité départemental du

Tourisme devraient permettre de renouer le dialogue et d’instaurer une stratégie promotionnelle plus cohé- rente au service des uns et des autres. “Le Conseil départemental va redéfi- nir une politique de développement tou- ristique avec le C.D.T” , notait Pierre Simon lors de l’A.G. de l’office de tou- risme de Pontarlier. Des tentatives de fusion administra-

tive avaient déjà été imaginées il y a quelques années avec l’idée de former une seule communauté de communes sur le Haut-Doubs forestier. Le pro- jet avait vite avorté faute de cohésion politique. Il ne reste plus qu’à espérer que ce territoire soit aujourd’hui suf- fisamment mature pour accomplir sa mutation touristique. F.C.

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