La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

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TOURISME

Pierre Simon “Il y a un réel intérêt à avoir une vraie piste cyclable autour du lac”

Le jeune conseiller départemental de Pontarlier a été porté à la tête du Comité départemental du tourisme du Doubs (C.D.T. 25). S’il prend le temps de s’imprégner de sa nouvelle mission, il a déjà des idées bien claires sur le développement touristique.

L a Presse Pontissalienne : Vous travaillez à Paris, êtes élu dans le Doubs et mainte- nant président du C.D.T. 25. Comment orga- nisez-vous votre emploi du temps ? Pierre Simon : Comme je travaille en tant que chargé d’études au Sénat à Paris, j’ai réduit mon temps de travail à 60 % afin de pouvoir assumer mes nouvelles fonc- tions électives. Si ça varie un peu d’une semaine sur l’autre, je suis en gros le mar- di et le mercredi à Paris, et dans le Doubs du jeudi au lundi. Quand je suis à Paris, je compense l’éloignement par la réactivi- té de l’informatique. L.P.P. : Le jour de l’élection de Christine Bouquin à la tête du Département, on a senti une vraie com- plicité entre vous deux. À quoi est-ce dû ? P.S. : Il y a une réelle complicité, c’est vrai. Pourtant, je ne connaissais pas beaucoup Christine Bouquin jusqu’ici. En plus, nous étions sur deux listes concurrentes aux dernières sénatoriales… Mais j’ai senti chez elle une vraie volonté de pousser les jeunes et de nous faire travailler. Cela ne se dément pas…En plus, elle avait été elle- même la benjamine de l’assemblée dépar- tementale. Cette complicité n’est pas du tout retombée depuis avril. L.P.P. : Vous avez été élu conseiller départemental du canton de Pontarlier en binôme avec Florence Rogeboz, avec des affinités pour quels dossiers en particulier ? P.S. : L’aspect infrastructures me plaît beau- coup, qu’elles concernent les routes, l’économie ou le tourisme.Au sein du Conseil départemental, je suis membre de la com- mission 2 (économie, agriculture, relations transfrontalières) et de la commission 4 (environnement, logement). Avec Floren- ce, nous sommes complémentaires puis- qu’elle a intégré la commission qui s’occupe des collèges, de la culture et la commission des finances. L’idée était de couvrir le spectre le plus large possible pour couvrir toutes les problématiques de notre canton de Pon- tarlier. L.P.P. : Comment justement vous partagez-vous le “boulot” sur un canton finalement peu étendu ?

notamment pour le Haut-Doubs et notre canton. Il y a tellement de choses à faire encore car on est sur une thématique mul- ti-acteurs. Il y a d’ailleurs tellement d’articulations entre les organismes et les acteurs du tourisme qu’il y aura forcément déjà des choses à simplifier. La fusion entre le C.D.T. et l’union départementale des offices de tourisme et syndicats d’initiative qui sera opérationnelle en 2016 est déjà une bonne chose. D’autres mutualisations seront nécessaires. Il faudra que le C.D.T. soit encore plus attaché à la question du territoire d’autant plus dans le contexte prochain de la fusion des régions. L’extension de la région va conforter notre rôle de proxi- mité. Je voudrais renforcer des dossiers comme l’aide au montage de projets pour ceux qui investissent dans le tourisme et l’aide à la transmission également, si com- plexe actuellement. Une de mes priorités sera aussi d’améliorer l’hébergement tou- ristique dans ce département, tant du point de vue de la quantité que de la qualité. Le Doubs ne sera jamais le premier départe- ment de France en matière de tourisme, mais quand à Paris on me dit “Ah bon, il y a du tourisme dans le Doubs ?”, ça laisse penser qu’il y a encore beaucoup à faire en matière de communication. Mais avec des actions sans doute plus ciblées comme ce qu’a déjà commencé à faire le C.D.T., auprès de certains publics précis comme lesmotards ou les pêcheurs par exemple. Tout cela ne veut pas dire plus de dépenses en com- munication, mais des actions toujours plus ciblées. Il faut mettre en avant nos têtes de pont comme Métabief, la Citadelle, le lac Saint-Point, Arc-et-Senans ou le musée Peugeot et qu’à partir de là, on irrigue vers les plus petits sites ou musées qui de leur côté, auraient intérêt à se fédérer et se structurer entre eux. L.P.P. : Revenons au Haut-Doubs : qu’y a-t-il à fai- re autour du lac Saint-Point maintenant que la voie verte est enterrée ? P.S. : Le dossier voie verte a été mal mené car il n’a pas été fait en écoutant le ter- rain. Maintenant, il est vrai qu’il y a autour du lac un réel intérêt à avoir une vraie pis- te cyclable. Je pense qu’il faut repartir du tracé existant du chemin piétonnier et autour de cet existant, avec les remarques des riverains et des élus locaux, voir ce qui peut être envisagé. Ce dossier va être retra- vaillé par la nouvelle majorité. Mais c’est un dossier qu’il faut relancer sereinement. L.P.P. : Faut-il poursuivre les investissements sur le Mont d’Or ? P.S. : Métabief est la station phare du dépar- tement et sa visibilité doit être encore meilleure. Les investissements qui y ont été faits étaient nécessaires, vitaux. Et à mon sens, des investissements comme ceux déjà consentis, on ne peut pas les arrêter. Sinon, on perd tout ce qui a été engagé. C’est comme si on construisait une mai- son et qu’on ne faisait que les murs sans le toit. Les choses se préciseront dans les prochains mois avec le syndicat mixte que présidera Philippe Alpy. L.P.P. : Pour ceux qui ne connaissent pas encore Pierre Simon, résumez-nous votre parcours ? P.S. : Je suis né à Pontarlier où ma famille

Le Pontissalien Pierre Simon a été élu le 19 mai dernier à la tête du Comité départemental de tourisme du Doubs.

Bio express Pierre Simon est né à Pontarlier en 1980, il aura 35 ans en août prochain. Études à Pontarlier, puis Besançon, Strasbourg et Paris. Ingénieur chimiste, il a ensuite bifurqué dans les sciences politiques, son autre centre d’intérêt. Depuis 2006, il a occupé différentes postes au Sénat ou dans des cabinets ministériels aux côtés de Roger Karoutchi et Michel Mercier notamment. Depuis octobre 2012, il est chargé d’études pour le groupe centriste au Sénat qui réunit 43 sénateurs U.D.I. et MoDem. Depuis mars dernier, il est conseiller départemental du canton de Pontarlier. Depuis le 19 mai, il préside le C.D.T. 25. Ses autres passions : la lecture, le théâtre et l’opéra.

réside toujours. Enfant, j’ai habité Cha- pelle-d’Huin, Les Grangettes, Dommar- tin… au fil des postes de mon père qui était fromager. Je suis resté à Pontar- lier jusqu’à 18 ans après un parcours scolaire au collège Malraux et au lycée Xavier-Marmier. Je suis parti ensuite faire une prépa physique-chimie au lycée Victor-Hugo à Besançon avant d’enchaîner sur une école d’ingénieur à Strasbourg. Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur chimiste, j’ai fait un an de coopération scientifique à l’ambassade de France en Suisse à Berne. Puis j’ai voulu reprendre des études en bifur- quant complètement. J’ai passé le concours de Sciences-Po Paris où j’ai été admis. C’est l’attrait pour la chose publique qui m’a incité à me réorienter ainsi. Et depuis 2006, date de ma sortie de Sciences-Po, je travaille dans des ins- titutions publiques. J’ai été assistant parlementaire au Sénat, puis collabo- rateur de groupe, puis j’ai travaillé dans des cabinets ministériels. En 2012, j’étais chef de cabinet du garde des Sceaux Michel Mercier. Depuis octobre 2012, je retravaille au Sénat pour le groupe des élus centristes.

L.P.P. : Une réaction à l’annonce des 12 millions d’euros débloqués pour améliorer la circulation sur la R.N. 57 aux abords de Pontarlier ? P.S. : Une étude a abouti, on ne va pas cra- cher dans la soupe. La première phase qui consistera à poser des feux ne coûte pas grand-chose et on est à peu près certain

P.S. : On ne s’est justement pas partagé les responsabi- lités de façon territoriale par- ce que ça n’aurait pas eu beaucoup de sens. Nous nous partageons les sujets de façon thématique et on échange énormément entre nous pour être présents partout. Et le fait d’échanger beaucoup nous permet d’être au courant de tout, même si une demande ne s’adresse qu’à un de nous deux, l’autre le saura immé- diatement. Entre nous deux, la mayonnaise a très vite et très bien pris. L.P.P. : Venons-en à votre nouvel- le fonction de président du Comi- té départemental du tourisme. Com- ment appréhendez-vous ce chantier ? P.S. : Je connais déjà le tou- risme du point de vue légis- latif. C’est un sujet capital,

“Il faut pour- suivre les investisse- ments à Métabief.”

que ces aménagements auront un impact sur les bouchons. En revanche, sur l’autre annonce d’une nou- velle voie, je reste très scep- tique quant aux intentions réelles de l’État. Cette option n’est pas irréaliste mais j’ai trouvé que les pro- positions du préfet n’étaient pas très précises pour ne pas dire légères. Il n’a aucu- ne réponse sur les délais et le contenu précis de ce projet. J’ai peur que ces annonces n’aient été qu’une façon de calmer les élus locaux. Il faut maintenant que l’État s’engage plus sur le calendrier et les finan- cements. Propos recueillis par J.-F.H.

“Les annonces du préfet pas très précises sur la R.N. 57.

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