La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

LA PAGE DU FRONTALIER 38 LES VERRIÈRES

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

Le soutien de François Hollande

Leçon d’histoire franco-suisse : le parcours Bourbaki

Hommage présidentiel U ne des plaquettes qui figure sur ce parcours reproduit le courrier envoyé par François Hollan- de à lʼassociation Bourbaki Les Verrières. “Je salue cha- leureusement, au nom du peuple français, ce témoignage de lʼamitié profonde entre la Fran- ce et la Suisse, pays voisins que lient, dans lʼhistoire et pour lʼavenir, des destins croisés, une culture et une langue par- tagées et des valeurs com- munes” , conclut le président de la République française. Trop forts, nos amis suisses…

L’association Bourbaki Les Verrières inaugure samedi 6 juin son parcours didactique qui reprend en neuf étapes le passage de l’armée de l’Est en Suisse le 1er février 1871.

À chaque étape,une thématique : signa- ture de la conven- tion d’internement, réplique du pano- rama, tilleul de la paix ou l’arbre sou- venir planté le 4 juillet 2013 dans le parc du temple… L’association a même déniché un wagon d’époque à l’intérieur duquel on trouvera un hommage à l’intervention de la Croix Rouge. Ce circuit didactique représen- te un investissement de 260 000 francs suisses financés pour partie par des partenaires comme la Loterie romande, diverses associations et fonda- tions. La Confédération, les can- tons et les communes ont été invités à participer tout comme des donateurs et sponsors. Un circuit de cinq kilomètres.

À partir de là, une poignée de passionnés ont créé l’association Bourbaki Les Verrières en novembre 2013 pour entretenir la mémoire de ce fait historique. Et sauver les quelques traces encore visibles cette journée sin- gulière. D’où l’idée de réaliser un parcours didactique auxVer- rières. Ce projet a été mené en concertation avec l’association Panorama de Lucerne qui pré- sente une série de peintures immortalisant le repli de l’armée de l’Est en Suisse. Accessible au plus grand nombre, le circuit de cinq kilomètres com- prend neuf étapes entre la fron- tière et le centre des Verrières. Le concept veut que le prome- neur puisse le débuter à n’importe quel endroit. Le par- cours est sécurisé, balisé et équi- pé de bancs pour profiter aussi de la beauté des lieux. Un pan- neau à la gare rappelle le départ des internés par le train.

internés de l’armée de l’Est. Ce n’est pas tous les jours en effet qu’on voit débarquer un cortège comprenant 87 847 hommes et sous-officiers, 2 467 officiers, 11 800 chevaux, 285 canons et 1 158 véhicules. Cet épisode marque aussi la première inter- vention de laCroixRouge et inau- gure ainsi la naissance de la tra- dition humanitaire suisse.

C et épisode peu glorieux de notre histoire n’a jamais suscité beaucoup d’enthousiasme en Fran-

ce ou dans le Haut-Doubs. Nos amis suisses ont semble-t-il été plus impressionnés par le séjour forcé que firent en Suisse les

VALLORBE Patrimoine

Vous pensiez connaître le Toblerone suisse En Suisse, le Toblerone n’est pas que du chocolat. Cette appellation désigne des blocs en béton érigés avant la seconde guerre mondiale pour stopper un éventuel passage de chars. Ils font partie du paysage à Vallorbe et Ballaigues où ils sont protégés.

L’association Bourbaki Les Verrières a même trouvé un wagon d’époque installé le long du parcours le 11 avril dernier.

B eaucoup d’automobilistes passent à quelques mètres sans y prêter atten- tion. Dans les champs de Ballaigues et de Vallorbe, d’immenses blocs en béton d’au moins 1,80 m de hauteur pesant 9 tonnes sont posés comme des menhirs. On les aperçoit depuis l’autoroute menant à Lau- sanne en venant depuis la douane du Creux à Vallorbe. Les vaches paissent tranquille- ment autour de ces édifices entrés dans l’histoire du patrimoine local, et nommés par les habi- tants les “Toblerones” en référence à la forme de ce célèbre chocolat. Ils n’ont pourtant rien de fondant. Érigés entre 1937 et 1941, face à la montée de la menace allemande, les blocs de béton avaient pour vocation de créer une ligne de défense anti-chars“en dents de dragon”construi- te des rives du lac Léman en passant par Gland pour remonter vers le pied du Mont d’Or à Ballaigues et Vallorbe. Plus de 2 700

de ces “dents de dragons” ont été construites. Elles n’ont fina- lement jamais servi.Au moins auront-elles dissuadé l’ennemi. Aujourd’hui, des personnes les protègent et assurent leur res- tauration. C’est le cas de l’association de fort du Pré- Giroud àVallorbe qui a notam- ment restauré ce fort (à visi- ter) et qui préserve les “Toblerones” en organisant éga-

Aujourd’hui, des personnes les protègent.

lement des visites. Le fort du Pré-Giroud est un ouvrage militaire à part entière : c’est un faux chalet qui cache un abri pouvant accueillir 200 militaires et un arsenal militaire. Il pro- tégeait la défense du col de Jougne. L’association assure régulièrement les visites, notamment les week-ends. Renseignements : www.pre-giroud.ch

Les Toblerones

ou “dents de dragon” sont incrustés dans le paysage de Ballaigues et Vallorbe. Un patrimoine protégé.

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