La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

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FRONTIÈRE

Circulation Covoiturage : enfin de vrais chiffres ? Un système de mesure nouveau genre comptabilisera la pratique du covoiturage à la douane de Vallorbe jusqu’au 17 juin aux heures de pointe. Une première en Europe.

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr đ !0. %0! đ É , .#! đ ( !)!*0 đ .h2+5 * ! đ 10+ đ +0+ đ %0 0%+* đ +%/%./ đ +))!. !/ đ *0.!,.%/!

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Au poste- frontière, les automobilistes ne seront pas arrêtés. Un système infra- rouge visualisera le nombre de “covoitu- reurs”. Une première.

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O n le dit en progression. Surtout l’hiver lorsque les routes du Haut- Doubs sont enneigées. Le covoiturage est choisi par de plus en plus de frontaliers grâce en partie aux efforts des sociétés horlogères de la val- lée de Joux qui incitent leurs salariés à véhiculer ensemble pour se rendre à leur poste de travail. Mais les chiffres varient. En octobre dernier, nous dévoi- lions une enquête menée par le cabinet Inddigo travaillant pour le projet “covoiturage dans l’Arc jurassien”. Ce dernier

annonçait un taux de covoitu- rage de 21 % à la douane de Vallorbe entre 6 heures et 8 heures. D’ici peu, nous serons fixés. Un système de mesure de la pra- tique du covoiturage sera expé- rimenté au niveau de la plate- forme douanière de Vallorbe jusqu’au 17 juin. “Cette démarche s’inscrit dans le contexte général de la problé- matique des migrations quoti- diennes des travailleurs fron- taliers, qui se traduisent en particulier au poste frontière de Jougne-Vallorbe par de forts

avait montré qu’un tiers des conducteurs pratique déjà le covoiturage de manière régu- lière ou occasionnelle, un tiers serait intéressé et un tiers n’est pas intéressé. “Il existe donc un potentiel significatif d’extension de cette pratique, qui permet- trait de faire diminuer le nombre de véhicules, et par voie de consé- quence les encombrements” com- mente le service de l’État. L’expérience est la suite logique de l’étude précédente. Elle per- mettra à la fois d’évaluer la pré- cision du dispositif et d’avoir une connaissance plus fine du

encombrements aux heures de pointe du matin et du soir” explique la D.R.E.A.L. de Franche-Comté qui pilote ce “comptage” nouveau genre grâ- ce à deux appareils à infrarouge qui permettent de compter auto- matiquement le nombre de pas- sagers par véhicule. En 2012-2013, une étude avait été réalisée au poste frontière de Jougne par le Cerema et la D.R.E.A.L. Franche-Comté pour évaluer les pratiques et les attentes des frontaliers enmatiè- re de covoiturage. L’analyse du millier de réponses recueillies

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nombre d’occupants dans les véhicules à l’heure de pointe du matin, donnée de base pour esti- mer le potentiel d’amélioration, et la pertinence de mesures de facilitation. L’équipement, développé par la société Xerox, est en place aux États-Unis sur des voies réser- vées au covoiturage. Son expé- rimentation dans des conditions

de circulation différentes, est une première en Europe. La prise de vues s’accompagnera de l’émission d’un halo rouge de faible intensité. Il n’y aura pas d’identification des personnes ni des véhicules (pas de lectu- re des plaques d'immatriculation), ni de conser- vation des images. E.Ch.

EMPLOI La Suisse et sa préférence nationale Les recruteurs suisses écartent les frontaliers Des offres d’emploi fleurissent où il est demandé d’être Suisse ou de déménager dans le pays dès la prise de poste. Il faut parfois être titulaire du Permis B… qui n’est pas le permis voiture. Ce phénomène touche davantage Genève que notre région.

Il y a toutefois cette annonce pour être agent d’exploitation et d’entretien dans une entreprise d’Yverdon (Vaud) où “il est nécessaire d’habiter à moins de 45 minutes d’Yverdon” explique le cabi- net d’intérim Randstadt. Contrairement à la France, les offres d’emploi vont jusqu’à indiquer l’âge Celle-ci demande au candidat de déménager en Suisse dès l’entrée en poste.

cas qui ne choquent plus les associa- tions de frontaliers. Ces exemples, s’ils s’affichent, ne sont toutefois pas révélateurs de l’ensemble du marché de l’emploi suisse qui embauche plus de 22 000 Francs-Com- tois. Le taux de chômage dans le can- ton de Neuchâtel était de 5,7 % en avril dernier, en baisse de 0,1 % par rapport au mois précédent. Le nombre de demandeurs d’emploi résidant dans le canton atteint 6 832 personnes, soit une diminution de 77 personnes par rapport au mois précédent. Ce chiffre est plus élevé en moyenne que d’autres cantons. Une chose est claire : les recru- teurs n’ont plus aucun scrupule pour écarter un candidat. “Avoir la gueule de l’emploi” ne suffit donc plus… E.Ch. Une aide-soignante recherchée. “La nationalité suisse serait un atout.”

Cette annonce demande un Permis B.

D’autres annonces sont plus mesurées mais tout aussi explicites. C’est le cas ce job d’aide-soignante dans un hôpi- tal à Genève proposé par le groupe Proman en mission indéterminée où il est clairement stipulé que “la natio- nalité suisse est un atout.” On connais- sait la primauté pour les emplois liés à la sécurité ou la police, moins pour ces branches d’activité. Paradoxalement, la même annonce cet- te fois pour un hôpital lausannois ne fait pas mention de la nationalité. Dans nos cantons voisins, la primauté aux “nationaux” est moins prégnante et qu’à Genève où le sentiment anti-fron- talier est davantage exacerbé. Il faut dire que les industries horlogères ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée qu’elle ne trouve pas toujours chez elle.

C e que l’on entendait en “off” est aujourd’hui clairement affi- ché. Certaines entreprises ou sociétés d’intérim basées en Suisse écartent les Français au mépris de l’accord de libre-échange signé entre l’Union européenne et la Suisse. La preuve sur cette annonce publiée par la société Humanis à Genève sur Jobup.ch, le plus grand portail de recherche d’emplois de suisse roman- de. L’entreprise recherche un direc- teur(rice) des ressources humaines avec “Permis B obligatoire” … ce qui ne veut pas dire qu’il faut posséder le

permis de conduire mais le permis de travail en Suisse. La même annonce d’une banque genevoise (Lotus Part- ners) recherchant un directeur en comp- tabilité avec Permis B ou C est affi- chée. Les permis G ou L (frontalier) sont écartés. Une autre, plus parlante, demande carrément d’être “domicilié en Suisse, ou être prêt à déménager en Suisse dès l’entrée en fonction.” Cette demande vaut pour un poste de manager au sein de l’équipe B.C.M. (Business Conti- nuity Management) toujours à Genè- ve.

idéal. C’est ainsi que l’on peut lire que Man- power recherche pour un de ses clients un technico-commercial en industrie des machines “avec un âge idéal de 40 ans” , preu- ve que les recruteurs suisses n’ont aucun complexe à afficher les profils souhaités. Des

“Déménager dès la prise de fonction.”

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