La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

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INNOVATION

Une formation au G.R.E.T.A.

Le B.I.M. révolutionne le bâtiment

Venez l’essayer !

Philippe Perreau chapeaute la formation B.I.M. au G.R.E.T.A. de Besançon.

Les entreprises du bâtiment basculent dans l’ère du numérique avec le B.I.M. Cette méthode consiste à réaliser une maquette numérique en 3 dimensions d’un projet de construction auquel chaque corps de métier peut apporter sa pierre. Une technologie qui permet de régler la plupart des problèmes techniques avant le lancement des travaux.

COMMERCE

Travaux au centre de Pontarlier

Depuis 2007, les commerçants qui estiment subir un préjudice financier dû à des travaux au centre-ville peuvent demander à la municipalité une indemnisation. En sept ans, sur les cinq commerçants qui ont déposé un dossier, trois ont reçu une compensation financière. Les commerçants peuvent demander à être indemnisés

A vec le B.I.M., c’est tout le secteur du bâtiment qui entame une petite révo- lution. Cet acronyme anglais qui signi- fie “Building information modeling”, se traduit dans la réalité par un basculement progressif dans l’ère du numérique de tous les acteurs du processus de construction : maître d’ouvrage, architecte, économiste, ingé- nierie. Elle s’étend aussi aux corps de métier du gros et du second œuvre. Le bouleversement a lieu surtout dans la pha- se de conception du projet. Le B.I.M. consis- te à réaliser une maquette numérique détaillée en 3 dimensions de l’ouvrage en question dans laquelle par exemple va apparaître la circu- lation précise des réseaux électriques ou de plomberie. Le but est que cette maquette soit accessible aux acteurs de la construction pour qu’ils aient une vue d’ensemble, claire, du futur bâtiment. Cela permet de déceler d’éventuelles incohérences et de proposer des solutions. “Ainsi, grâce à la maquette B.I.M., on peut résoudre en amont 95 % des problèmes qui se règlent aujourd’hui sur le chantier. Il faut en revanche que les acteurs de la construc- tion acceptent de collaborer autour de lamaquet- te numérique” observe Philippe Perreau, res- ponsable de la formation B.I.M. dispensée au G.R.E.T.A. de Besançon depuis deux ans (une trentaine d’étudiants suit actuellement cette licence professionnelle). Le B.I.M. rend possible ce qui ne l’est pas avec des plans tracés sur le papier en deux dimen- sions, la méthode la plus répandue. “En 2 D, on dessine des traits, alors qu’en 3 D on des- sine des objets et des volumes. Une entreprise de maçonnerie peut connaître en quelques clics l’épaisseur d’un mur, sa surface, sa composi- tion. Cette visualisation va lui permettre de prévoir les quantités, de les vérifier et de répondre avec justesse à un appel d’offres. Il y a beau- coup moins d’aléas. Le B.I.M. n’annonce cepen- dant pas la fin de la 2 D qui reste un outil pour préciser des détails” poursuit Philippe Perreau. L’Europe plébiscite l’usage du B.I.M. Très répandue en Angleterre où dès 2016 tous les marchés publics se feront selon cette métho- de, elle l’est moins en France, en Allemagne et en Belgique. Cependant, dans ces pays, le développement du B.I.M. est remarquable. Les demandes de formation de la part des entreprises du bâtiment pour se familiariser à cet outil sont croissantes. “Le B.I.M., c’est l’avenir du bâtiment. Les entreprises qui ne s’adapteront pas auront du mal à travailler. La marche à franchir n’est pas haute puis-

qu’elles ont pour la plupart un équipement informatique qui peut leur permettre de visualiser une maquette B.I.M. à l’aide d’un vie- wer gratuit. Si les charpentiers qui utilisent depuis longtemps la visualisation 3 D ont réussi cet- te évolution, il n’y a pas de rai- son que les autres corps de métiers n’y parviennent pas” observe la Fédération régionale du bâtiment de Franche-Comté. Cette orga- nisation professionnelle a enga- gé une action de sensibilisation

“Le B.I.M., c’est l’avenir du bâtiment.”

L amunicipalité de Pontarlier prolonge la commission d’indemnisation à l’amiable des commerçants impactés par les tra- vaux d’embellissement de la ville. Ain- si, les enseignes situées dans le périmètre du chantier de la place Saint-Bénigne, des rues Tissot (n° 1 à 14), Chanoine Prenel, des Jar- dins, et Gambetta (n° 18 à 26) pourront deman- der à la mairie de compenser une baisse de chiffre d’affaires due aux travaux. Elle peut survenir lorsque l’accès au commerce est sup- primé pendant une période déterminée ou ren- du extrêmement complexe. “Tous les com- merçants peuvent déposer un dossier. Mais ils doivent apporter la preuve du préjudice” pré- cisent les services de la mairie. Sur le princi- pe, les requérants doivent attendre la fin des travaux pour établir un bilan financier et mettre en évidence un déficit par rapport à leur situation des années précédentes. “Le dos- sier est assez simple à remplir. Est-ce que l’aide accordée par la mairie correspond exactement au préjudice subi ? Je ne le sais pas. Ce qui est important, c’est de se sentir soutenu par la municipalité lorsque des travaux occasionnent

une gêne pour un commerçant. Dans mon cas, il y a toujours eu une écoute” remarque Bru- noMangin, du bureau de tabac la Civette. La commission d’indemnisation lui a versé un peu plus de 1 000 euros en 2009 au titre d’un préjudice subi au moment des travaux rue de la République. Depuis le mois de sep- tembre 2007, date de sa créa- tion, cette commission n’a enre- gistré que très peu de réclamations.Alors qu’il y a eu des travaux chaque année, cinq commerçants seulement ont déposé un dossier de deman- de d’indemnisation et trois d’entre eux ont obtenu gain de cause. “Deux dossiers n’étaient pas recevables car ils n’étaient

au B.I.M. auprès de ses adhérents. Les collectivités s’y mettent aussi. La Ville de Besançon étudie avec le G.R.E.T.A. la possi- bilité de former à cette méthode les services techniques de la municipalité. De son côté, la région de Bourgogne a une longueur d’avance. Elle a scanné en 3 dimensions l’ensemble des lycées. Désormais lorsqu’elle engage un pro- gramme de rénovation sur un établissement scolaire, elle exige de la part des entreprises qui répondent aux appels d’offres d’utiliser le B.I.M. Car l’autre intérêt de cette méthode numérique est qu’elle permet de conserver tout l’historique de la construction du bâti- ment consultable dans ses moindres détails en quelques clics. “Cela améliore la perfor- mance de la maintenance de la construction. On peut faire des économies énormes” estime Philippe Perreau. La fin des archives papiers épaisses a peut-être sonné dans la construc- tion. T.C.

“Un excellent dialogue” dit ce commerçant.

pas dans le périmètre” indiquent les services de la mairie. Les autres ont perçu une indem- nisation variant de 1 000 à 4 800 euros. Le montant est obtenu suite à un calcul basé sur la perte du chiffre d’affaires. “C’est un expert aux comptes judiciaire qui vise les dossiers” apprend-on encore auprès de la municipali- té. Le fait que 5 dossiers aient été déposés depuis 2007 ne surprend pas Sylvie Dabère, la pré- sidente de l’association Commerce Pontar- lier Centre. “Il y a toujours eu un excellent dialogue entre la mairie et les commerçants. Les travaux se sont faits avec fluidité, en bon- ne intelligence, de manière à ce qu’ils n’impactent pas une vitrine plus d’une semai- ne. Aussi, les chantiers ont eu un effet néga- tif sur le chiffre d’affaires des commerçants mais pas au point de demander une indem- nisation” dit-elle. Le 3 juin, une réunion a eu lieu entre les commerçants et la mairie en vue de préparer le prochain chantier de la place Saint-Bénigne.

Jusqu’à présent les commerçants indemnisés ont perçu une aide dont le montant était de 1 000 à 4 800 euros.

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