La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

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Levier Bientôt une maison de santé Le collectif au service de la santé Le plateau de Levier concentre encore une offre de soins enviable. Les professionnels de santé ont l’habitude de travailler ensemble sur ce territoire qui aura sa maison de santé en novembre.

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C onnu pour ses célèbres sapi- nières, son pôle bois et son lycée agricole, le secteur de Levier mériterait également d’être cité en exemple pour sa cou- verture sanitaire. Sur ce secteur rural, on trouve une maison d’accueil spé- cialisée, un institut médico-éducatif à Villeneuve-d’Amont, un foyer de vie pour adultes handicapés et la maison de retraite à Levier. L’offre de soins s’inscrit dan un pôle santé particuliè- rement étoffé. La maison médicale du Clos Saint-Claude regroupe ostéopathe, dentiste, cabinet d’infirmiers et podo- logue. Le cabinet médical rassemble cinq généralistes. On recense aussi deux kinés, un psychologue, une sage- femme, un second cabinet infirmier, un second ostéopathe et un second den- tiste. Sans oublier bien sûr la phar- macie au centre de Levier actuelle- ment en pleine rénovation. “La problématique de la santé sur Levier est une vraie spécificité locale. Ce modè- le n’est pas forcément exportable par- tout” , admet le docteur Pierre-Marie Philippe convaincu depuis belle luret- te que l’avenir de la santé en milieu rural passe par l’organisation collec- tive et la mise en réseau des moyens. Dès son installation en 1985, il s’était associé avec le docteur Chauvin. Son

cabinet accueille aujourd’hui 5 méde- cins âgés de 35 à 55 ans. Au fil du temps, chacun a développé des com- pétences complémentaires en pédia- trie, gynécologie, gériatrie… Voire en matière de politique de santé pour le cas du docteur Philippe. “Pour que les gens travaillent ensemble, c’est préfé- rable qu’ils apprennent aussi ensemble. C’est pourquoi on a créé une associa-

qui plus est, ne sont plus très fonc- tionnels. Ce souci de place est à l’origine du projet de maison de santé en cours de construction sur la place centrale de Levier. Le bâtiment est financé par la communauté de communes qui occu- pera aussi une partie des locaux. “Les communes ont montré leur volonté de créer cette maison de santé mais il ne s’agissait en aucun cas de reproduire le syndrome de Belleherbe” , explique le docteur Philippe en référence à ce projet où les professionnels de santé font cruellement défaut. Pas question de mettre la charrue avant les bœufs. La justification d’un tel investissement repose d’abord sur la définition d’un projet de santé qui n’associe pas seu- lement les médecins mais tous les pro- fessionnels de santé. “Une telle struc- ture doit avoir sa propre dynamique. Ce n’est pas une addition de compé- tences mais bien une multiplication.” Le choix de l’implantation au centre du bourg s’avère peut-être plus oné-

reux qu’en périphérie mais participe à cette notion de cœur de village vivant et animé. On trouvera sur place la pharmacie et d’autres services et com- merces. La maison de santé rassem- blera donc les cinq généralistes, un kiné, une sage-femme et l’autre cabi- net infirmier. Elle aura aussi une dimen- sion sociale avec des locaux réservés aux travailleurs sociaux, intervenants en addictologie, à la M.S.A., la méde- cine du travail, le Rés’adoHaut-Doubs… “L’objectif est de pouvoir proposer une prise en charge globale sur un même lieu.” Le docteur Philippe n’oublie de connecter le pôle santé de Levier aux réseaux existants qui drainent un ter- ritoire plus large : équipe mobile sur la douleur, soins palliatifs, soins de support. “On recherche une orthopho- niste. Avec la multiplication des besoins vis-à-vis des enfants, cette spécialité fait cruellement défaut sur le plateau de Levier” , regrette le médecin. F.C.

tion de formation conti- nue au service des pro- fessionnels de santé locaux. Ce dispositif a d’ailleurs fait l’objet d’une thèse. L’approche collective permet de repé- rer des carences. L’interdisciplinarité opti- mise la prise en charge. ” Le cabinet médical de Levier qui attire des patients 15 km à la ron- de se sent un peu trop à l’étroit dans ces locaux

“Éviter le syndrome de Belleherbe.”

“L’objectif est de pouvoir proposer une prise une charge globale sur un même lieu”, explique le docteur Philippe, partie prenante dans le projet de maison de santé de Levier.

L’épineuse question des gardes de nuit Dans l’éternel débat sur l’offre médicale, outre l’éloignement et la pyramide des âges des médecins libéraux, un nouveau point est soulevé, celui des gardes de nuit que les autorités régulent aujourd’hui différemment. Non sans conséquences. Accès aux soins Dix à douze heures par jour

Les deux hélicos dont est désormais équipée notre région font partie des moyens d’urgence pour réduire les délais de prise en charge des patients.

É voquer l’offre médicale revient à évoquer l’absence de certains spécialistes com- me les ophtalmologistes, un problème devenu préoccu- pant quand on sait qu’il faut faire des dizaines de kilomètres pour s’y rendre et avoir du temps… au moins six mois pour avoir un rendez-vous. Un exemple parmi tant d’autres. Pour les généralistes, la question du renou- vellement se pose dans certains sec- teurs où arrivés à l’âge de la retraite, les médecins ont du mal, beaucoup de mal même à trouver un ou des rem- plaçants. Dix heures par jour, douze ou souvent plus, ce n’est pas ce que veulent les jeunes générations qui au- delà de cette perspective d’une lourde tâche à accomplir ne se voient pas for- cément vivre à la campagne loin des services et loisirs qu’ils ont connus tout au long de leurs études citadines.Vient encore la question des cas d’urgence. Il faut près d’une heure de route à cer- tains endroits du Haut-Doubs pour se rendre dans les centres hospitaliers

de Besançon ou même de Pontarlier, et encore, sans la neige et le verglas des longs mois d’hiver. Une réalité géo- graphique qui se heurte aux préconi- sations du schéma régional d’organisation sanitaire, le S.R.O.S., pour qui un point du territoire franc- comtois ne doit pas être éloigné de plus de 30minutes d’un accès à des urgences médicales. La solution aujourd’hui est

“Une vraie déviance de la régulation.”

l’hélicoptère de la sécu- rité civile auquel est venu s’ajouter récemment l’hélico blanc rattaché au C.H.U.Minjoz qui à défaut de raccourcir les distances réduit les délais. Soulevée par le Docteur Philippe Prêtre, médecin généraliste dans le Haut- Doubs, la polémiqueméri- te un retour sur l’historique de ce servi- ce : “Depuis une dizaine d’années, les tableaux de gardes étaient organisés

ordonnance à la pharmacie de garde ou préconise d’aller voir son médecin le lendemain matin, “en n’hésitant par- fois pas à dire que nous ne sommes plus disponibles la nuit” s’insurge Phi- lippe Prêtre. Mais pour lui, le risque est réel. D’une part de passer à côté d’urgences qu’un médecin aurait pu détecter et d’autre part d’amplifier le sentiment de solitude et d’abandon, des plus âgés et des plus vulnérables surtout : “Rien ne peut remplacer la consultation physique et la présence du médecin qui rassure.” Sans comp-

ter que les gens craignent d’être envoyés à l’hôpital en pleine nuit… “J’ai pré- féré ne pas appeler car je savais qu’on allait m’envoyer une ambulance” ou encore “j’ai dû appeler un ami à 4 heures du matin pour venir me rechercher” lui ont rapporté des patients. Une réalité nouvelle difficile à digérer pour unmédecin de campagne qui mili- te pour le maintien d’une proximité qui, en plus de l’aspect humain et social, peut sauver des vies.

de sorte à ce que les généralistes soient directement joignables la nuit” explique- t-il, regrettant le changement de situa- tion depuis que l’agence régionale de santé (A.R.S.) a pris les choses en mains : “La régulation était une bon- ne idée au départ, elle visait à amé- liorer la vie des généralistes mais aujour- d’hui on note une vraie déviance, à savoir qu’on essaie de réduire le nombre de consultations de nuit.” Concrète- ment, la régulation répond au patient qui a composé le 39 66 et apporte un conseil médical à distance, faxe une

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