La Presse Pontissalienne 188 - Juin 2015

PONTARLIER 12

La Presse Pontissalienne n° 188 - Juin 2015

ÉDUCATION

Une fresque identitaire

Enfants de tous pays sur les bancs de l’école La classe allophone du collège Malraux accueille 19 élèves venus de différents pays d’Europe et d’Afrique. Ils suivent une scolarité adaptée pour faciliter leur intégration.

L eurs motivations ne dif- fèrent pas de leurs cama- rades du même âge. Rita veut entrer dans une éco- le de danse. Fabio envisage d’être ingénieur dans le domai- ne du bâtiment. Giuseppe se voit bien en cuisine. On trou- ve aussi de futurs mécaniciens, un pâtissier… “J’espère que vous allez réaliser pouvoir vos projets et profiter de cet ensei- gnement” , les encourageait der- nièrement Jean-François Cha- net, le recteur de l’Académie en visite au collège Malraux à Pontarlier. Mise en place il y a une dizai- ne d’années, cette unité péda- gogique pour élèves allophones arrivants (UP2A) accueille cet- te année des enfants de douze pays différents : Espagne, Por- tugal, Italie, Bulgarie, Kosovo, Congo, Haïti, Tchad, Turquie, Côte d’Ivoire. “La question de l’âge ne pose pas trop de pro- blème car un système d’entraide s’instaure assez naturellement entre les petits et les grands, entre les nouveaux et les anciens. Aucun n’a suivi le même par- cours. Certains ont déjà vécu dans des conditions très dures

liser une fresque composée de mains, de bulles façon B.D. et d’une myriade d’émoticônes, à savoir les fameux smileys. À chaque enfant, la reproduction de sa propremain avec une car- te de son pays à l’intérieur, la bulle venant personnaliser la présentation avec un texte auto- biographique. L’outil d’accompagnement des enfants allophones a forcément évolué en dix ans. Il déborde aujour- d’hui au-delà du cadre UP2A. “Même quand ils ont quitté la section, je continue à faire le suivi des élèves.”

qui ne reposent pas unique- ment sur la compréhension de la langue française. Certains enfants allophones sont par- fois plus en avance dans cer- taines matières que leur cama- rade français. Claire Langanné le constate souvent vis-à-vis de l’anglais. L’accompagnement vers l’autonomie se fait en rela- tion constante avec les ensei- gnants. Le principe étant que l’élève soit en réussite. “C’est essentiel” , note l’enseignante en soulignant aussi l’importance de mener des projets complé- mentaires à l’acquisition des fondamentaux. Ces actions à vocation sporti- ve, touristique ou culturelle sont conduites la plupart du temps avec d’autres classes de l’établissement. “Cela permet de travailler sur l’inclusion et de favoriser les échanges. On est allé, par exemple, visiter le musée de la Résistance à Besan- çon avec des élèves de 3 ème .” Cet- te année, une classe de 6 ème et la section allophone ont égale- ment été associées pour tra- vailler avec l’artiste Céline Boyer sur le projet “Emprein- te”. La finalité consistait à réa-

marquées par des ruptures de scolarité” , indique Claire Lan- ganné, l’enseignante coordi- natrice de cette classe depuis une dizaine d’années. L’intégration dans un nouveau système scolaire dépend, on s’en doute, de plusieurs para- mètres. D’abord surmonter l’obstacle de la langue. Un petit Italien ou Espagnol aura nor- malement plus de facilités à apprivoiser le français qu’un jeune venant de Bulgarie ou duKosovo.C’est aussi une ques- tion d’âge et de dispositions personnelles. “Chaque enfant va bénéficier d’un emploi du temps individualisé. En arri- vant, ils seront le plus souvent en section UP2A où on leur dis- pensera des cours de français, d’histoire, de mathématiques,

FORMATION

6,1 millions d’euros

L’établissement a inauguré son pôle hôtelier refait à neuf après trois ans de travaux. Cet outil d’apprentissage offre des conditions idéales pour se former aux métiers de la restauration. Lycée Toussaint-Louverture : le bonheur est dans la cuisine

technologie et anglais. Ils seront ensuite intégrés progressivement dans une classe normale.” Le transfert se concentre d’abord sur des matières comme le sport ou les arts plastiques

Travailler sur l’inclusion.

S’ il y en a un qui a des raisons d’être satisfait, c’est bien Daniel Bully. Aujourd’hui en retraite, l’ancien chef des travaux du pôle hôtellerie-restauration, véritable cheville ouvrière du projet, ne cachait pas son plaisir en voyant la trans- formation des lieux. On peut même parler de métamorphose devant l’ampleur de cet- te réhabilitation. “C’est un outil exception- nel. Les cuisines sont mêmes équipées de pla- fonds filtrants bien plus efficaces que les traditionnelles hottes.” Pour ce profession- nel, l’aménagement ne souffre pratiquement aucun défaut et pour cause : “On a été asso- cié au projet dès le départ et on a pris en compte nos remarques” , poursuit celui qui apprécie cette attention et n’est pas sûr qu’une opération d’une telle ampleur soit possible aujourd’hui avec les contraintes budgétaires qui pèsent sur les collectivités. Le Conseil régional a investi 6,1 millions d’euros dans cette restructuration planifiée en trois phases. Le chantier a débuté en 2012-2013 par le restaurant d’application et les salles de technologie. Il s’est poursuivi avec la construction d’un nouveau préau et les cuisines d’initiation. Pour se terminer en mai dernier avec la livraison de la cui- sine d’application et des vestiaires. “Ce pôle hôtelier va nous permettre de saisir des oppor- tunités d’animation enrichissantes à tous points de vue pour les élèves, les enseignants et l’image de l’établissement” , estime Damien Péchard, le proviseur très attaché au prin- cipe de s’ouvrir sur l’extérieur. Toussaint- Louverture a servi par exemple de cadre au concours “Lemeilleur dumont d’or”. De nom- breux intervenants viennent témoigner et transmettre leur savoir aux élèves qui se voient également proposer des sorties péda- gogiques, sportives et culturelles tout au long de leur scolarité. Ce lycée professionnel accueille 410 élèves dont un bon tiers se forme aux métiers de l’hôtellerie-restauration au niveau C.A.P. et Bac Pro. Les autres formations sont liées à l’industrie, au bois et aux services aux per- sonnes. Un établissement polyvalent, ce qui n’est pas pour déplaire aumaire PatrickGen- re qui estime que cette diversité correspond

Les enfants allophones et une classe de 6 ème ont réalisé cette année avec l’artiste Céline Boyer une fresque identitaire pré- sentée ici par Fiolla, venue tout droit du Kosovo.

assez bien aux besoins de main-d’œuvre du secteur. “Un enseignement de qualité doit col- ler à l’économie locale. Sinon on se fourvoie. Je me battrai toujours contre la volonté de transférer de certaines formations vers d’autres établissements.” Un avis partagé par la prési- dente du Conseil régional évidemment pré- sente le 18mai lors l’inaugurationdupôlehôte- lier. “Dans le cadre duplan lycée,il faut donner auHaut-Doubs des aménagements favorisant l’égalité des offres de formation sur le territoi- re régional. Ce plan prévoit 1 milliard d’euros d’investissement pour les vingt années qui vien- nent.Après la fusion avec laBourgogne,il fau- dra faire en sorte qu’il perdure” , a-t-elle expli- qué en se projetant déjà vers les prochaines échéances électorales. Aprèsunetellerénovation,l’avenirdupôlehôte- lier de Toussaint-Louverture ne semble pas remis en cause. Envoyez les commandes. Le proviseur Damien Péchard a présenté le pôle hôtelier à Marie-Guite Dufay, la présidente de Région. Une nouvelle section boulangerie-pâtisserie Lʼ annonce de lʼouverture du Bac Pro pâtis- serie-boulangerie par apprentissagemarque lʼaboutissement dʼun long suspense. Unique dans toute lʼacadémie, cette formation démar- rera à la prochaine rentrée avec 15 places à disposition. F.C.

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