La Presse Pontissalienne 187 - Mai 2015

La Presse Pontissalienne n° 187 - Mai 2015

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Entretien Densifier l’offre de logements “On a besoin d’avoir une vue globale des choses”

La Ville de Pontarlier a choisi de se doter

Venez l’essayer !

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi un tel outil ? Christian Pourny : Mon prédécesseur à l’urbanisme Daniel Defrasne avait géré la révision du P.L.U. qui définit les nouvelles règles d’urbanisme, fixe les zonages et autorise les constructions dans l’espace-temps. Après ce travail, la Ville de Pontarlier souhaitait réflé- chir sur le futur de son aménagement urbain, ce qui explique cette démarche de prospection. Au préalable, il impor- tait d’identifier les espaces disponibles. Cette stratégie comme nous l’avons déjà expliqué aux élus et aux profes- sionnels de l’immobilier s’articule sur trois principes : densifier le cœur de ville, combler les dents creuses et se garantir de réserves foncières pour demain. L.P.P. : Cette stratégie prend-elle en compte le plan local d’urbanisme intercommunal (P.L.U.I.) et le Schéma de cohérence territo- riale (S.C.O.T.) ? C.P. : Oui, bien sûr. Le P.L.U.I. est imposé par la loi. Pour ce faire, les 10 com- munes du Grand Pontarlier devront avoir un P.L.U.À partir de là, il convien- dra d’essayer de définir des grands zonages. Au-dessus du P.L.U.I., on retrouvera le S.C.O.T. mis en place à l’échelle du futur syndicat mixte Pays du Haut-Doubs. Si on constate par exemple des problèmes de distorsion entre les P.L.U., on pourra s’appuyer sur le P.L.U.I. pour apporter de la cohé- rence territoriale. L.P.P. : Cette stratégie relève-t-elle d’une ini- tiative purement communale sans caractère obligatoire ? C.P. : Tout à fait. J’ai souhaité qu’on s’inscrive dans le temps plutôt que de d’une stratégie globale d’aménagement urbain. Un travail piloté par Christian Pourny, l’adjoint à l’urbanisme qui revient sur les enjeux de ce document.

“Ce travail a duré presque une année”, confie Christian Pourny, l’adjoint à l’urbanisme en évoquant la stratégie globale d’aménagement urbain à Pontarlier.

ser. Comme on est dans l’hypercentre, la Ville veut avoir la maîtrise fonciè- re. Tout est envisageable avec de l’habitation, des locaux publics et l’idée d’une agora. Ce projet nous permettra aussi de requalifier la rue des Rem- parts qui en a bien besoin à cet endroit. L.P.P. : Cette stratégie signe à plus ou moins long terme la disparition de nombreux espaces verts comme ceux situés derrière la gendar- merie, vers le cimetière Saint-Roch ou enco- re le champ face au lycée Xavier-Marmier ? C.P. : C’est le prix à payer si l’on veut contenir l’urbanisation intra-muros.

Rappelons quand même que le P.L.U. a redonné 50 hectares de surface poten- tiellement constructible aux espaces naturels. Au niveau des espaces cités, il n’y a rien d’acquis, c’est juste de la répertoriation. L.P.P. : Le terrain face au lycée pourrait abri- ter un éco-quartier ? C.P. : On parlerait plus justement d’un lotissement vert avec des chemine- ments piétonniers et la revalorisation du jardin public situé dans le prolon- gement, de l’autre côté de la rue côté Doubs. Là aussi les choses peuvent

évoluer. On adaptera le projet en fonc- tion des besoins. On sait que la popu- lation migrante, étudiants ou tra- vailleurs venus de l’extérieur peine souvent à trouver des solutions de loge- ment. Le foyer des travailleurs est plein comme un œuf. L.P.P. : Quand va se concrétiser cette straté- gie d’aménagement urbain ? C.P. : La politique d’acquisition fonciè- re se mettra en œuvre dans les mois à venir. Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Derrière les lotissements communaux, il y a une volonté de régulation ? C.P. : Bien sûr. On se positionne avec l’objectif de faire baisser la pression foncière sur le territoire. On souhaite la maintenir à un niveau raisonnable. Sur chaque projet immobilier, on res- pecte un principe constructif de tendre vers 23 % de logements sociaux. On a une très forte demande et quasiment plus de disponibilités. La stratégie d’aménagement prend aussi en comp- te les zones d’activités comme celle du Crêt de Dasle. L.P.P. : Cette stratégie implique-t-elle une poli- tique financière spécifique ? C.P. : C’est d’abord une vision prospec- tive et la Ville n’a pas vocation à tout acheter, même si certains projets, com- me l’îlot Lallemand, nécessiteront des acquisitions. Cela rentrera dans nos capacités financières. On ne fera pas tout en même temps. On opérera en fonction d’une politique de prêts en sachant qu’on investit pour revendre. L.P.P. : Chaque chose en son temps ? C.P. : On a besoin d’avoir une vue glo- bale des choses pour hiérarchiser les projets. On sait, par exemple, que la Ville de Pontarlier a un besoin de loge- ments. On doit répondre à ces attentes si l’on veut maintenir les gens dans la commune. L.P.P. : L’îlot Saint-Pierre se veut être exem- plaire dans la mixité, la dimension sociale et l’approche intergénérationnelle. Comment cela va se traduire ? C.P. : On trouvera par exemple dans ce quartier une résidence pour les seniors avec une crèche au rez-de-chaussée. On souhaite de même y implanter une maison médicale sans pour autant que cela devienne un quartier de gériatrie. Si le concept d’aménagement s’avère pertinent, on l’appliquera peut-être dans d’autres quartiers. L.P.P. : La requalification de l’îlot Lallemand laisse entrevoir de jolies perspectives ? C.P. : On est encore en négociation avec la tutelle. C’est une belle opportunité à saisir. On ne peut pas la laisser pas-

Une urbanisation contenue

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fonctionner par annuali- té au prétexte d’avoir des gros chantiers qui vont débuter. Cela permet d’intégrer les nouvelles politiques de la ville et d’explorer toutes les autres possibilités commerciales. L.P.P. : Par quoi allez-vous com- mencer ? C.P. : Dans l’immédiat, on travaille sur l’îlot Saint- Pierre. On a fait appel à un cabinet d’étude qui nous fera des propositions. On procède un peu de la même manière pour les futurs lotissements com- munaux. La ville n’interviendra pas seule dans la réalisation. On devra s’entourer de maî- trise d’œuvre.Tous ces pro- jets seront validés au fur et à mesure au conseil municipal.

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“Faire baisser la pression foncière.”

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Lʼ évolution spatiale de la capitale du Haut-Doubs dans les 30 années à venir ne débordera guère du périmètre actuel. Lʼessentiel du développement urbain se fera intra-muros en respectant les objectifs de densification de lʼhabitat et dʼoccupation des “dents creuses” fixés dans la stratégie globale dʼaménagement urbain.

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