La Presse Pontissalienne 187 - Mai 2015

LE DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 187 - Mai 2015

LE FUTUR VISAGE DE PONTARLIER

Après avoir finalisé son Plan local d’urbanisme, la Ville de Pontarlier a choisi d’organiser son développement dans le respect des orientations actuelles qui riment avec densification et occupation du vide. Pour ce faire, elle a défini sa stratégie globale d’aménagement urbain, l’outil qui devrait notamment permettre d’infléchir le déclin de la population pontissalienne. Feuille de route.

Prospectives

Un projet de territoire

367 246 m 2 à urbaniser à Pontarlier Après la sûreté et avant l’énergie, la Ville de Pontarlier décline sa politique stratégique sur le thème de l’urbanisation. Ce chantier à trois étages - court, moyen et long terme - préfigure le visage de Pontarlier en 2030.

La première opération de

requalification urbaine associe l’îlot Saint-Pierre et le Centre Sportif Municipal.

F idèle à sa logique de travail, la municipalité Genre a choi- si d’élaborer sa stratégie glo- bale d’aménagement urbain. Unemanière demettre à plat et de situer les potentialités de déve- loppement de la ville. Initiée au man- dat précédent par Daniel Defrasne, cet- te démarche est pilotée aujourd’hui par ChristianPourny,l’adjoint à l’urbanisme. Objectif : fixer le cadre d’extension de la ville à l’horizon 2030. “Après la sûre- té et l’urbanisation, on ajoutera une troisième strate appliquée à la transi- tion énergétique. Dans ces trois strates viennent s’intégrer les politiques secto- rielles comme la révision de la charte des associations ou le Programme Plu- riannuel d’Investissement, indique Patrick Genre lors de la présentation aux élus pontissaliens de cette straté- gie d’urbanisation. Le tout compose un projet de territoire pour que Pontarlier soit un élément moteur pour le Pays du Haut-Doubs. Il n’est pas question de s’accaparer tout mais d’être une loco- motive.” Cette stratégie doit aussi apporter des solutions pour résoudre la probléma- tique pontissalienne marquée par la tension immobilière constante et un taux de vacance quasi-nul dans le parc de logements. Elle se décline en trois axes : la densification du cœur urbain, le remplissage des dents creuses et les réserves foncières. “Les deux premiers sont déjà engagés par le P.L.U. (Plan local d’urbanisme) et le troisième sert

bilitations suivront. L’occasion d’apprendre que la Ville entend bien acquérir les propriétés de la famille Lallemand, les démolir et apporter une bouffée d’urbanismemoderne au centre- ville. “La ville n’a pas vocation à tout réaliser. Il ne s’agit pas non plus d’asphyxier le marché.” La politique des dents creuses va rendre urbanisable à plus ou moins long ter- me tout une série de places, parkings, terrains de sports, jardins publics. Des espaces voués à l’habitat comme les projets de lotissements communaux aux Plans Battelin ou en face du lycée Xavier-Marmier. D’autres seront amé- nagés au service des clubs ou des asso- ciations comme ce sera le cas à l’ancienne piscine des Forges. Les réserves foncières se concentrent sur deux secteurs, entre le Grandval- lier et le Toulombief et au-dessus des Pareuses. Soit près de 28 hectares à disposition des générations futures. Derrière cette stratégie se dessine tout une économie de construction. “On doit être porteur de millions d’euros de tra- vaux potentiels. D’où cette obligation d’avoir une vision stratégique.” Tous ne partagent pas le bien-fondé de la méthode. Gérard Vionnet l’élu de Pontarlier Écologie estime qu’elle ne répond pas assez précisément aux besoins, qu’elle ne permettrait pas d’attirer de nouveaux habitants.“Faux” lui rétorque le maire. “Ce qui manquait peut-être, c’est de la prévision. On avait une palette d’offre insuffisante et des

à préparer l’avenir” , note le maire. L’opération emblématique, première pierre apparente de cette stratégie, c’est la requalification de l’îlot Saint- Pierre. En l’associant au Centre Spor- tif Municipal voué lui aussi disparaître, la Ville se retrouve avec près de 16 500 m 2 de friches urbaines sur les bras. Plusieurs projets sont étudiés : résidences pour personnes âgées, crèche, maison médicale, logements sociaux. Une chose est sûre, ce quartier aura valeur d’exemple. Il répondra aux attentes présentes et futures de la popu- lation. Il servira aussi à expérimenter des formes de partenariats privé-public dans la mise en œuvre et la réalisation des projets. “Pour la résidence personnes âgées, on a essayé d’être initiateurs. On répond aussi à des porteurs de projets qui nous ont contactés. On est en rela- tion depuis plusieurs mois avec des

médecins anciens et jeunes qui veulent s’implanter sur Pontarlier mais ne trou- vent pas forcément la struc- ture adéquate.” Une bon- ne partie du bâti ancien sera démolie, d’où le sou- ci d’avoir une certaine cohérence architecturale. À l’opposé, le bâtiment abritant le Centre Sportif Municipal est promis à démolition sans que l’on sache encore où seront transférés les clubs qui y résident. D’autres réha-

“La ville n’a pas vocation à tout réaliser.”

Le Centre Sportif Municipal sera démoli.

cière de la Ville pour mener cette poli- tique. “On aura les moyens financiers. On dispose d’une bonne signature au niveau des banques…” , la rassure Patrick Genre. F.C.

niveaux d’accessibilité pas adaptés.Avec cette stratégie, on élargit les possibili- tés, ce qui nous permettra de répondre aux attentes de différents publics” esti- me Patrick Genre. Karine Grosjean du P.S. s’interroge sur la capacité finan-

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