La Presse Pontissalienne 186 - Avril 2015

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 186 - Avril 2015 19

LA CLUSE-ET-MIJOUX

Exploration du puits

Les mystères souterrains du Château de Joux Le château de Joux n’a peut-être pas livré tous ses secrets. Le mystère se trouve au fond de son puits et sera peut-être bientôt percé par une équipe de spéléologues et hydrogéologue qui l’exploreront fin avril.

L e puits du fort de Joux est l’un des plus profonds puits à eau de France avec celui de la Halle à Cordes-sur-Ciel dans le Tarn, profond de 113 m, le seul à avoir fait l’objet d’une étude détaillée. Paul Courbon, ingénieur topographe avec son ami Reilé, hydrogéologue franc- comtois originaire d’Ornans, connaissent bien le Haut-Doubs. Ils ont estimé qu’il serait inté- ressant de mener une étude similaire au fort de Joux, d’autant plus que le fort est clas- sé monument historique. Avec, outre l’intérêt scientifique, de nouvelles connaissances histo- riques avec la recherche des méthodes employées et aussi une plus-value touristique. “Plusieurs descentes du puits ont déjà été effectuées par des spéléologues et le guide du châ- teau. Mais il semble que l’on se soit borné à donner la profon- deur atteinte à savoir 87 m ou 100 m suivant les sources” pré- cise-t-il. Explorations suivies d’aucune description précise ou coupe du puits. Cette fois, lpro- fondeur exacte du puits du fort

Les spéléologues vont descendre une centaine de mètres pour accéder au fond du puits…

sera donc prise à partir de sa margelle avec un distancemètre laser. Mais le dernier week-end d’avril livrera d’autres secrets sur l’édifice. “Il a aussi été rap- porté qu’après les fortes périodes de pluie ou de fonte des neiges, l’eau montait dans le puits une dizaine de mètres au-dessus de son obstruction par les pierres” explique le scientifique qui, accord avec la Communauté de communes du Larmont et la D.R.E.A.L. (Direction Régiona- le de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), effectuera un traçage a la fluo- rescéine.

Pascal Reilé, qui a déjà exécu- té de nombreuses explorations et colorations sur le bassin des sources souterraines locales y

moins régulièrement” dévelop- pe-t-il. L’idée du traçage est donc de savoir si ce karst appartient au bassin de la Loue, de l’Areuse ou de l’Orbe en Suisse ou est en lien avec la nappe du Doubs. En 2009 déjà, Pascal Reilé avait découvert une relation entre les pertes de la Morthe aux Ver- rières-de-Joux et la source de la Loue. “Le mystère des circu- lations souterraines sous la vil- le de Pontarlier et de nos grandes résurgences va s’éclaircir” conclut celui qui avec ses collègues spé- léos remontera bientôt de ce puits des réponses géologiques, hydrologiques et historiques.

voit un intérêt par- ticulier. “Le château de Joux a un puits qui paradoxalement est défini comme sec et parfois comme plein d’eau. L’idée est de penser que ce puits est creusé dans un aquifère karstique, autre- ment dit une grot- te, qui se met en charge plus ou

D’où vient et où va l’eau ?

La coloration de l’eau permettra de lever le mystère sur les circulations souterraines sous le château et tout le secteur de Pontarlier.

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