La Presse Pontissalienne 186 - Avril 2015

PONTARLIER ET ENVIRONS 18

La Presse Pontissalienne n° 186 - Avril 2015

ENVIRONNEMENT

Étude piscicole

Quand les populations de truites et vandoises disparaissent et réapparaissent La fédération départementale de pêche du Doubs en partenariat étroit avec l’université a mené depuis deux ans des analyses sur la faune piscicole entre Oye-et-Pallet et l’aval de la station d’épuration située à Doubs. La traversée de Pontarlier a un impact sur certains poissons.

Les truites sont davantage présentes en aval de Pontarlier qu’en amont. Un phénomène expliqué par les spécia- listes.

Pallet alors qu’on les retrouve en aval: “Sur ce secteur, c’est le milieu qui ne permet pas (ou plus) de permettre aux truites de se développer. L’eau est trop chaude avec des pics à 25 degrés que ne supporte pas la truite. On retrouve des tanches, des vairons, des perches. Il manque quelques loches” pointe l’ingénieur. Heureusement, un peu plus bas en aval, les truites réapparaissent grâce en partie aux ruisseaux qui drai- nent une eau plus fraîche. On en retrou- ve au Pont des Rosiers (situé à la sor- tie de Pontarlier, direction le château de Joux et au croisement de Malbuis- son) mais encore très faible quantité. “On constate que l’alevinage de quelques milliers de truitelles mené par l’association de pêche locale n’a pas l’efficacité escomptée” rapporte la fédé- ration. Quant à la vandoise, sa population décroît inexorablement dans la tra- versée de la ville alors qu’elle est bien en place en amont du pont des Rosiers mais beaucoup moins en aval voire plus du tout. La faute probablement aux déversoirs d’orage. En aval de la station d’épuration, les loches et tanches se sentent plutôt bien. La truite pré- sente des densités à la hausse mais reste néanmoins déficitaire. Ces ana-

lyses menées par la fédération pêche dans le Haut-Doubs se poursuivent en 2015 entre Arçon et le défilé d’Entreroches. Des travaux sont menés pour dia- gnostiquer et proposer des aménage- ments d’affluents comme ce sera le cas

en 2016 pour le ruisseau de Fuesse à Indevillers. Des restaurations mor- phologiques de cours d’eau permettent au lit historique du ruisseau et ainsi aux poissons de se reproduire et se développer. Un travail de longue halei- ne.

A près avoir réalisé plusieurs pêches électriques dans le lit du Doubs entre Oye-et- Pallet et Doubs, les ingé- nieurs de la fédération de pêche du Doubs délivrent les premiers résul- tats de leur enquête sur la faune pis- cicole menée en partenariat avec l’Université de Franche-Comté. Via une méthode scientifique, la synthè- se est la suivante : des poissons com- me la vandoise sont présents en amont de la station d’épuration et ne le sont plus en aval. Plusieurs lieux ont été étudiés : Oye-et-Pallet, le Pont des

Rosiers, l’amont et l’aval de la station d’épuration à Doubs. “La station d’épuration fonctionne mais ce sont plutôt les déversoirs d’orage de Pon- tarlier qui ont un effet négatif sur les

poissons” analyse Tho- mas Groubatch, ingé- nieur à la fédération de pêche qui a participé à cette recherche. Pour les truites, la pho- tographie est sans appel. Et c’est un paradoxe : il apparaît un déficit de salmonidés à Oye-et-

La faute aux déversoirs d’orage.

La traversée de Pontarlier avec le rejet des déversoirs d’orage a des conséquences sur la faune piscicole dit une étude de la fédération de pêche du Doubs.

Gabriel Mairot, son combat pour une vie debout PARCOURS Un enfant de La Rivière-Drugeon

Sportif, Gabriel Mairot a été amputé d’une jambe à la suite d’une infection nosocomiale. Depuis, son combat pour la vie a pris une forme judiciaire.

Gabriel Mairot a écrit son livre “Mon combat pour une debout” dont les bénéfices doivent lui per- mettre de financer l’achat d’une nouvelle prothèse.

C’ est en novembre 2008 que la vie de Gabriel Mairot a basculé. De retour d’un trek dans l’Himalaya, le sportif accompli est hospita- lisé en urgence au C.H.U. de Besançon alors qu’il présente une grave détresse cardio-res- piratoire. Mais lors de sa prise en charge, il va contracter une infection nosocomiale qui néces- sitera de l’amputer de la jambe droite. Un nouveau combat va commencer pour cet homme de tempérament âgé aujourd’hui de 58 ans. Un “combat pour une vie debout” comme il l’écrit en titre de son livre paru à la fin de l’année dernière. Dans cet ouvrage,Gabriel Mairot se racon- te. On le suit d’abord dans son enfance à La Rivière-Drugeon, le village dont il est originaire et où il a ses souvenirs. “Je me souviens de ces instants savou- reux que nous passions à l’heure des récréations. ou à la sortie de l’école. Pour le goûter nous avions droit à une tranche de pain et

deux carrés de chocolat, le temps passe si vite” écrit dans un sty- le nostalgique ce fils d’agriculteur, Il a eu une enfan- ce modeste mais il est fier du métier de son père. Au fil des pages, Gabriel Mai- rot nous fait découvrir sa pas- sion pour le marathon, ses expé- ditions à travers le monde, jusqu’à ce mois de novembre 2008 où sa vie va défi- nitivement changer après avoir frôlé la mort.

situation. J’aimerais que le C.H.U. reconnaisse qu’il y a eu un aléa thérapeutique (l’infection n’est pas liée à une erreur humai- ne manifeste N.D.L.R.) et qu’il existe des fonds pour cela. Je ne cherche pas à être indemnisé, mais je voudrais que le centre hospitalier prenne en charge ma prothèse” explique Gabriel Mai- rot qui habite aujourd’hui à Montfaucon. Le patient veut changer sa prothèse actuelle contre une prothèse technique- ment plus élaborée, qui lui per- mettrait de continuer à arpen- ter les sentiers en montagne dans de meilleures conditions comme il n’a jamais cessé de le faire malgré son handicap. “Cet- te nouvelle prothèse s’approche d’un mouvement naturel de la marche. J’ai l’intention de fai- re l’ascension du Mont-Blanc avec elle” annonce Gabriel Mai- rot, prêt à relever le défi. Mais voilà, cette jambe artificielle coûte 56000 euros ! La prothè- se en question n’est pas prise

À la lecture de ce livre, on découvre que son combat pour la vie a pris une forme judi- ciaire. Cela fait six ans qu’il bataille contre l’hôpital de Besançon dans l’espoir d’être dédommagé suite à cette infection nosocomiale. “Je n’ai pas demandé à être dans cette

“Ce qui est usant, ce sont les procédures judiciaires.”

en charge par la Sécurité socia- le, ce que dénonce l’intéressé. Pour l’instant, il se heurte à un mur avec d’un côté la Sécu qui n’entend pas ses arguments et de l’autre la procédure judiciaire dans laquelle il est engagé et qui pour l’instant n’a pas abou- ti. “Il faut se battre en perma- nence. J’ai accepté ma situation. De toute façon, j’ai très vite com- pris que je ne pourrais pas reve- nir en arrière. J’ai même le sen-

ner par ses propres moyens en cherchant des fonds. Le cas échéant, ils pourront lui per- mettre de financer sa nouvelle prothèse qui n’est pas un luxe ! Il a déjà réuni une partie de la somme grâce à la vente de son livre. Il envisage maintenant de lancer également un appel aux dons sur Internet. Peut-être que d’ici là, la justice lui aura don- né raison. T.C.

timent d’avoir toujours été com- me cela. Je suis resté dynamique, je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. La vie reste belle mal- gré tout. Ce qui est usant, ce sont les procédures judiciaires. Depuis 2008, je n’ai fait que remplir des dossiers. Heureusement que j’ai la chance d’être soutenu par ma famille, car sans cesse vous vous heurtez à des murs” raconte Gabriel Mairot. Ces murs, il tente de les contour-

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