La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015
LA PAGE DU FRONTALIER
La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015
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UNIVERSITÉ
Insolite Vincent Peillon : l’ancien ministre est prof à Neuchâtel
Ancien ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Ayrault, Vincent Peillon a été nommé professeur associé à l’Université de Neuchâtel. Docteur en philosophie et député européen, il y mène des activités de recherche et d’enseignement sur l’histoire de la démocratie. L’ancien ministre s’explique.
I l a laissé en France le nom d’une réforme. Celle des rythmes sco- laires encore largement contes- tée par les parents d’élèves. À quelques kilomètres de la frontière, l’ancien ministre de l’Éducation Vin- cent Peillon fait le bonheur de l’Université de Neuchâtel où il a rebon- di après avoir été écarté du pouvoir, recalé comme Arnaud Montebourg du gouvernement. Mais à l’inverse de son collègue qui est retourné sur les bancs d’une école pour apprendre, Peillon délivre sa science : la philosophie. Vincent Peillon, logiquement, est payé pour cela. “Je n’ai pas choisi ce poste pour l’argent… car ce n’est pas dans le monde universitaire que l’on s’enrichit. J’ai aussi monmandat de député.Après ma vie de ministre, j’avais ce rêve : approfondir mes connaissances sur Fer- dinand Buisson et le républicanisme dont le berceau est à Neuchâtel, sujets sur lesquels je travaillais” expliqueVin- cent Peillon qui dit être séduit par les paysages du Jura. Il connaissait Mont- béliard et Besançon : mais pas Neu- châtel et ses environs. L’université neuchâteloise se réjouit de cette arrivée : “C’est un homme qui a une grande clarté, une compétence, une expérience fruit de ses passages
de l’université. L’élève Peillon imite le “maître” Ferdinand Buisson. S’il a pris à 54 ans le chemin de Neuchâtel, c’est notamment pour suivre les pas de Fer- dinand Buisson, prix Nobel en 1927, principal artisan de la laïcité françai- se, qui avait fui le Second Empire pour Neuchâtel où il fut professeur et auquel Peillon, fasciné par cet homme, a consa- cré un livre. Tous les quinze jours, l’agrégé de phi- losophie anime un séminaire consacré aux “républicanismes”. “Mon travail sera d’instaurer un dialogue plus fort dans le républicanisme car il y a un vrai problème : les Anglo-saxons font une interprétation de ce sujet qui occul- te la partie française.” Avec la contribution deVincent Peillon, “l’Université de Neuchâtel entend déve- lopper àNeuchâtel un projet de recherche et d’enseignement sur le républicanis- me et la pensée républicaine, plus par- ticulièrement en lien avec le personna- ge de Ferdinand Buisson. La Bibliothèque des Pasteurs devrait notam- ment fournir pour ces sujets une pré- cieuse source d’étude, riche en docu- ments illustrant les ponts entre protestantisme libéral et républicanis- me, documents peu étudiés jusqu’ici” précise Jean-Jacques Aubert. Pour l’établissement universitaire, c’est
dans les grandes écoles françaises. S’il est venu à Neuchâtel, c’est parce qu’il avait un intérêt à remettre les pieds dans le monde académique, aussi par- ce que nous avons trouvé un arrange- ment pour qu’il puisse continuer ses autres activités” explique Jean-Jacques Aubert, vice-recteur de l’Université de Neuchâtel. Sa première “leçon”, l’ancien ministre l’a donnée jeudi 19 février. “C’était un grand bonheur, dit-il. J’ai fait un cours sur la liberté.” D’autres interventions
en public suivront les 5 et 19 mars, en avril, puis en mai. Personne ne l’a encore interpellé sur “sa” réforme des rythmes sco- laires : “Je n’ai pas besoin d’être en Suisse pour que l’on m’en parle. Ce n’est pas plus mal que je sois en Suisse plutôt qu’en France car les socialistes sont encore au pouvoir. Je suis plus tranquille ici. Les Suisses sont des libéraux dans le sens noble du terme.” Les interventions de l’ancien ministre sont ouvertes à tous dans le cadre des cours publiques
“À la hauteur de ce que touche un professeur.”
Vincent Peillon, ancien ministre de l’Éducation nationale : “C’est un grand bonheur.”
cheur suisse. Mais comme au gouver- nement, les travaux de l’ancienministre seront jugés : son contrat se termine en 2016. E.Ch.
aussi un “bon” coup de pub : “Vincent Peillon redonne de l’élan avec sa cul- ture mais surtout comble un vide depuis le départ en retraite du professeur de sciences politiques” témoigne le cher-
Pour y aller : jeudi 5 mars, 19 mars, 23 avril, 7 mai et 21 mai à l’Université de Neuchâtel - l’Aula du bâtiment principal, avenue du 1 er -Mars 26, de 18 h 15 à 19 h 30
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