La Presse Pontissalienne 185 - Mars 2015

PONTARLIER 10

La Presse Pontissalienne n° 185 - Mars 2015

BOIS-DE-DOUBS

Expérience

Première nuit sous igloo Plutôt que de se plaindre de la neige, certains y voient matière à enseigner le savoir-faire des Inuits à leurs petits-enfants. Avec nuit polaire en prime.

Agence BRISEBARD - AMADRY

RETRAI TE · PATRIMOINE SANTÉ · PRÉVOYANCE

P lanté dans le quartier du Bois-de-Doubs à l’angle des rues Bossuet et Pascal, cet igloo a fiè- re allure avec son joli dôme d’une blancheur immaculée. Il repo- se sur un gros bourrelet de nei- ge en lui donnant une tout autre destination. Comme quoi on peut aussi valoriser les désagréments d’un hiver parfois encombrant mais quand même pas si désa- gréable à vivre et somme toute normal dans le Haut-Doubs. À l’origine de cette construction éphémère, un papy pontissalien amoureux fou de la montagne et toujours prêt à défrayer l’insolite. Robert Bettinelli n’en est pas à son coup d’essai. Des nuits sous igloo, il en a passé des dizaines lors de ses sorties en haute altitude. Alors quand les conditions sont là, il joue volontiers les Esquimaux dans son jardin. “La première fois, c’était il y a une dizaine d’années” , se souvient ce brico- leur plein de ressources qui a notamment contribué à la fabri- cation de la coupole de l’observatoire astronomique à

la Perdrix. Les pieds dans la neige, la tête dans les étoiles. Les igloos de papy Robert sont conçus dans les règles de l’art. On peut donc y dormir, ce dont ne se prive pas l’intéressé qui invite aussi ses amis et voisins à partager cette expérience inso- lite. Une belle couche de neige, du soleil et l’arrivée de ses petits enfants Alexandre et Loïc l’ont convaincu de se remettre à l’ouvrage. “Au départ, je pensais en faire un où nous dormirions

contenté de les accompagner avec le coup de pelle qui s’impose au moment opportun pour de pas les décourager. On ne s’improvise pas Inuit sur le champ. Comme toute maison, l’igloo doit respecter quelques principes de base. Le principe étant d’évacuer le froid en pla- çant par exemple le lit au-des- sus du niveau de la porte d’entrée. Il faut donc jouer les spéléologues, se contorsionner dans l’étroit goulet qui conduit à l’intérieur où règne une tem- pérature proche de 2 °C. “C’est l’air qu’on respire qui réchauf- fe l’intérieur” , précise l’architecte. Alexandre et Loïc ont travaillé presque six heures pour arri- ver au bout de leur labeur. Sans peur et sans reproche, ils ont passé leur première nuit emmi- touflés dans de chauds duvets. Une épaisse couverture les iso- lait de l’humidité du matelas de neige. Mission accomplie pour le grand-père aussi heureux que ses petits-enfants qui auront de beaux souvenirs à raconter à leurs copains. F.C

1 rue Colin - 25300 PONTARLIER Tél. 03 81 39 59 18 50 Grande rue - 25140 CHARQUEMONT Tél. 03 81 68 00 74

HISTOIRE

La ville ravagée

Le grand incendie de 1736 Le prochain numéro de la revue Racines revient sur ce sinistre épisode de l’histoire locale qui eu pour conséquence de remodeler le centre-ville tel qu’on peut le voir aujourd’hui. Racines aux accents pontissaliens

les trois. Mais comme la neige n’avait pas la consistance adé- quate, on est par- ti sur la formule deux couchages.” Âgés respective- ment de 11 et 14 ans, les deux enfants sont en âge de prendre une part active au chantier. C’est du moins le senti- ment de leur grand-père qui s’est surtout

“C’est l’air qu’on respire qui réchauffe l’intérieur.”

C hauffage au bois, toitures en tavaillons, maisons jointives alignées en bordure de rue, toutes les conditions étaient réunies que la ville s’embrase à la moindre étincelle dans le Pontarlier du XVIII ème siècle. Le feu constituait d’ailleurs un fléau au même titre que la famine, les guerres et les épidémies. Entre 1674 et 1761, la ville a pratiquement incendié en totalité par des incendies d’importance variable. Signe prémonitoire ou pas, 10 jours avant la catastrophe qui détruisit les deux tiers de la ville, le maire rappelle et souligne “les dangers que l’on encourt tous les jours d’être incendié dans cette ville tant par la négligence que par le peu d’attention des Bourgeois à s’en préser- ver, par les cheminées dont les corps rentrent dans d’autres corps de cheminées ce qui est très dangereux…” Face au danger, des mesures sont prises. Les citoyens victimes d’incendies sontmis à l’amende. À la suite de l’incendie de 1680, l’équivalent du conseil municipal décide que les lucarnes en bois apposées sur les façades seront suppri- mées car elles facilitent la propagation du feu. Les hommes d’Église, à l’image de l’abbé Colin, curé de Notre-Dame, voit dans les incendies la marque d’une punition divine infligée à la vil- le. “Pontarlier en ce temps était riche, florissant par le commerce mais enmême temps trop livré au luxe, à la sensualité et au libertinage.” Le 31 août 1736, quelques ouvriers travaillent à la réfection du toit de l’église Saint-Bénigne, Ils doivent recouvrir le dôme de plaques de fer étamé d’où l’utilisation de petits braseros pour réaliser les soudures. Tout est parti de là. Le clocher s’embrase et le sinistre se propage rapi- dement aux maisons alentour. Il gagne la rue Morieux (actuelle Montrieux), la grande rue,

le faubourg Saint-Etienne…En quelques heures, la moitié de la cité est anéantie. On déplore quatre décès. Vient le temps de la reconstruction. Le projet est confié à l’architecte et ingénieur du roi, Jean Querret. Son travail aboutira à la configura- tion actuelle du centre-ville. La Grande rue est élargie en suivant un tracé rectiligne. On ouvre une nouvelle place devant l’église Saint-Bénigne. La fausse porte qui lui donne aujourd’hui sa physionomie carrée remonte à cette époque. De nouvelles rues voient le jour notamment la rue Vannolle. Les casernes Marguet, prévues par l’architecte, seront terminées en 1749.La recons- truction touche les principaux édifices publics. Un souffle de modernité plane sur la ville qui sera encore la proie des flammes au cours des siècles suivants. Dans cette petite revue réalisée par les habi- tants de Labergement-Sainte-Marie, on trou- vera également un article très détaillé sur un jeune soldat pontissalien, le capitaine Huot, qui périt pendant la première guerre mondiale. La sortie de ce magazine est prévue le 15 mars. Il sera disponible au bureau de tabac de Laber- gement-Sainte-Marie. Pour tout autre rensei- gnement : 03 81 69 30 90

Source : Histoire de Pontarlier. M. Malfroy, B. Olivier, P Bichet et J. Guiraud. Édition Cêtre.

Loïc et son grand frère Alexandre ont travaillé presque six heures pour construire leur premier igloo où ils ont passé la nuit.

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