La Presse Pontissalienne 184 - Février 2015

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 184 - Février 2015

SARRAGEOIS

40 ans d’activité à Métabief Plus question de lui apprendre à tendre la perche

A vec les battoirs qui lui ser- vent de mains, difficile pour lui de renier le travail à la ferme qui lui vaut encore une santé à toute épreuve. Comme son père et son grand-père, il a repris l’exploitation familiale après avoir acquis les diplômes adéquats. Le strict minimum car Patrick Guyon reste avant tout un homme de terrain. Pas du gen- re à lambiner derrière un bureau. “Quand Raoul Maire est venu vendre un tracteur à mon père, il lui a aussi proposé de m’embaucher à la station. J’ai commen- cé comme perchman à Super-Longevilles, j’avais 17 ans” se souvient-il. En quarante ans d’activité, il en a accu- mulé des souvenirs. Des hivers qui n’en finissaient pas avec des saisons qui s’étalaient du 20 novembre au 20 avril. Des montagnes de neige, ou l’inverse. Effet nostalgique ou pas, il a beaucoup apprécié l’époque où la station apparte- nait encore à la famille Lagier. “Je me souviens d’un jour où je galérais à répa- rer un téléski en panne. Jacques Lagier qui skiait ce jour-là en famille est venu m’aider. Après les gros week-ends de jan- vier, il m’appelait systématiquement pour nous dire d’aller boire un coup avec les gars de mon équipe. C’est toujours lui qui réglait l’addition.” Un patron extra et des compagnons de travail, certes bos- seurs mais très festifs. Ce qui laisse for- cément de moments inoubliables. “Sûr qu’aujourd’hui, on ne pourrait plus se permettre d’agir ainsi.” Autre temps, autres mœurs. Après les perches, Patrick, bon mécani- cien, participe aussi à l’installation de la plupart des télésièges encore en ser- vice. Paradis, la Berche, Troupézy, il a tout connu, y compris les années diffi- ciles avant l’arrivée du Conseil général aux manettes de la station. “Avec lamain- tenance des remontées, je commençais la saison à l’automne” poursuit celui qui n’oublie pas de saluer le rôle joué par son épouse Corinne prête à le seconder à la ferme comme à la maison. Une per- Saisonnier depuis l’hiver 1972, Patrick Guyon, encore agriculteur à Sarrageois, fait aujourd’hui figure de doyen à Métabief. La passion du ski, l’ambiance station et le goût des autres.

Avec le temps, le perch- man a pris du galon. Chef du secteur de Métabief, il s’occupe d’une équipe de 25 à 30 personnes. “On assure les embauches, la gestion du personnel. C’est à nous qu’incombent aus- si les réparations som- maires sur les remontées. On joue parfois les média- teurs avec des clients mécontents et de plus en plus exigeants.” Entre la ferme et la sta- tion, les journées sont bien remplies. Il n’est pas rare que le réveil sonne à 4 heures du matin chez les Guyon. Après le tra- vail à l’étable, Patrick doit être au pied des pistes à 8 heures. Des évolutions techniques, il en a vécu quelques-unes en 40 ans. Il se rappelle la premiè- re télébenne qui mettait 20 minutes pour accéder au Morond avec un débit de 2 000 skieurs par jour. Soit beaucoup moins que le premier télésiège débrayable capable de transporter 1 200 skieurs à l’heure. “Signalons qu’à

“La vie que j’avais envie de mener.”

l’époque de la télébenne, il y avait beau- coup plus de téléskis, ce qui permettait de réguler le flot de skieurs.” Entre sa ferme et la station, Patrick Guyon s’est toujours impliqué dans la vie de sa commune. Conseiller munici- pal à l’âge de 21 ans, il a récidivé pen- dant cinq mandats dont deux au poste d’adjoint. “Comme j’aimais la forêt, je m’occupais plus spécialement de la com- mission bois.” Passé le cap de la nostalgie d’une ambian- ce qui n’existe plus, le chef de secteur se sent particulièrement bien dans le Méta- bief d’aujourd’hui. “Le courant passe bien avec la direction et les employés. Je trou- ve qu’on a une très bonne équipe avec des responsables prêts à aller de l’avant.” Pas matérialiste pour un sou, il rappel- le quand même l’intérêt d’avoir concilié deux activités à l’époque où l’aide fami- lial qu’il était ne cotisait rien ou pas grand-chose pour la retraite. “Même si ce n’était pas toujours facile et que j’avais la chance d’être bien aidé par mon épou- se, j’ai pu mener la vie que j’avais envie de mener.” F.C.

Avec 40 ans au compteur, Patrick Guyon est aujourd’hui le plus ancien saisonnier de la station de Métabief.

Bio express

Né en 1954 Marié, 3 enfants Profession : agriculteur Passions : la forêt, la neige et la station de Métabief

le comme on n’en trouve plus. Heureux père d’une fille et de deux gar- çons, Patrick Guyon est particulièrement fier de voir l’un de ses garçons prendre sa suite agricole. “Il hérite d’un troupeau à bonne génétique et d’une ferme avec un bon terroir.” Le temps de l’agriculteur

double actif capable de se libérer une bonne partie de l’hiver n’est plus d’actualité.Taille des exploitations, enjeux financiers, le producteur de lait à com- té a moins de temps à dégager qu’avant. Patrick Guyon, lui, a toujours besoin de sa dose de poudreuse.

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