La Presse Pontissalienne 184 - Février 2015

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 184 - Février 2015

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Un nouveau directeur à Décathlon

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Une erreur de calendrier qui ne passe pas inaperçue à Levier

Séisme “Tu fais quoi comme boulot ?” deman- de l’un. “Je suis frontalier” répond l’autre. Frontalier : le terme est devenu une ban- nière, un étendard, un métier à part entiè- re. Derrière ce terme que d’aucuns envient en ces temps où le franc suisse s’envole ne se cachent pourtant pas que des métiers hautement qualifiés. Il y a les petites mains de l’horlogerie qui assem- blent à longueur de journée des pièces, il y a aussi ces opérateurs sur des machines industrielles, et ces serveurs dans les bars ou les restaurants helvétiques. Il y a ces milliers de travailleurs qui passent des heures quotidiennes dans leur voi- ture, ces hommes et ces femmes qui paient de lourds impôts et des cotisa- tions santé revues à la hausse. Il y a aus- sicette ambiance de travail, un peu spé- ciale parfois, où suspicion et jalousie sous-tendent les rapports entre collègues, les Suisses d’un côté, les “pendulaires” de l’autre. Mais unanimement, sans dou- te parce que tous les frontaliers travaillent pour une industrie à la pointe de l’innovation, pour des marques presti- gieuses ou pour des établissements de renom, il y a cette fierté du travail bien fait. Si bien, on l’a dit, que frontalier est devenu un métier. L’actualité récente du déplafonnement du franc suisse a remis en pleine lumière la situation de ces sala- riés qui, sans travailler plus, ont du jour au lendemain vu leur fiche de paye bon- dir de 20 % par le seul jeu des monnaies. Si cette nouvelle est bonne à prendre de prime abord pour eux, ensuite pour l’économie et le commerce de ce côté-ci de la frontière, il n’y a sans doute que peu de raisons de se réjouir. Car si cet- te parité exceptionnelle du franc suisse par rapport à l’euro perdure, c’est tout un pan de l’économie locale qui risque d’être ébranlé. L’Arc jurassien, entité qua- siment unique en Europe puisque fron- talière de deux pays dont l’un est dans l’euro et l’autre en dehors, tient pour l’instant sa prospérité du subtil équilibre entre d’un côté un espace où règne le quasi-plein emploi dû à un système éco- nomique qui favorise la croissance et de l’autre, côté France, un territoire moins favorisé économiquement mais riche d’une main-d’œuvre abondante et très bien for- mée. Non, le coup de tonnerre provoqué le 15 janvier dernier par la Banque Natio- nale Suisse n’est pas une bonne nouvel- le pour la sérénité de l’emploi. Qu’il soit serveur, ouvrier qualifié, manutention- naire, chauffeur ou cadre, le “frontalier” s’il est lucide, ne peut pas se réjouir de ce séisme monétaire. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2015 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Amis du musée, G.T.E., F.K.G. Dentaire, Nestlé, Offices de tourisme, Vaucher Manufacture, Yacapa. Jean-François Hauser. Régie publicitaire :

de notre pays ?” Si en effet Amedy Coulibaly a pu bénéficier d’une remise de peine en mai 2014, cela n’est pas le fait de la loi Taubi- ra qui a été promulguée quelques mois plus tard, en août. Depuis, elle n’est toujours pas entrée en application. “À mon sens, Annie Genevard a fait de la politique pure à l’occasion d’une soirée qui ne se prêtait pas à ce genre d’exercice.” La députée s’est justifiée le 31 jan- vier dans le quotidien régional sur sa position, sans reconnaître pour autant avoir tiré une conclusion trop hâtive dans l’analyse de ces terribles événements dont les causes profondes et complexes dépassent le cadre législatif.

L ors des vœux du conseiller général Jean- Pierre Gurtner, le maire socialiste de Levier, Guy Magnin-Feysot, n’a pas apprécié les propos tenus en public par la députée U.M.P. Annie Genevard en lien avec les récents atten- tats. Elle a déclaré, selon lui, “qu’Amedy Cou- libaly avait été libéré à cause de la loi Taubira et que, sans cette loi, on aurait pu épargner des victimes !…” rapporte Guy Magnin-Fey- sot. Il poursuit sans mâcher ses mots à l’égard de la parlementaire : “Comment un député de la République peut-elle, au mieux proférer ou relayer une telle désinformation ou, au pire, dif- famer volontairement la ministre de la Justice

Jean-Victor Vernier (à gauche) sera remplacé par Dimitri Belleney qui poursuit l’expérience des bornes tactiles mettant tout le catalogue Décathlon à la disposition des clients du magasin.

l’extension du rayon nordique. Il y a encore, je pense, des marges de progression. Il manque peut-être sur le site de Pontarlier un espace découverte où les gens puis- sent pratiquer certains sports.” Depuis son arrivée, Décathon Pontarlier a multiplié son chiffre d’affaires par 3,5. C’est dire si l’enseigne était atten- due. Son successeur s’inscrit dans la continuité. À la tête d’une équipe de 54 salariés, soit 29 équivalents temps plein, il souhaite poursuivre la politique de formation, déve- lopper encore les services et les partenariats. “On doit opti- miser encore le temps de par- tage entre les vendeurs et les clients.”

A ux commandes du magasin Décathlon depuis l’ouverture en novembre 2011, Jean-Victor Vernier a choisi de voler vers d’autres horizons profes- sionnels. Il passe le témoin à Dimitri Belleney qui ne sera pas dépaysé puisqu’il est Bisontin d’origine. Cet ama- teur de sport de montagne arrive avec six ans d’expérience dans la bou- tique. “Avant Pontarlier, j’étais directeur du magasin de Châ- lons-en-Champagne.” Jean- Victor Vernier part sur un bilan exceptionnel. Certes dans un contexte éminemment favo- rable, encore fallait-il valori- ser l’opportunité. “On a su adapter l’offre. Exemple avec

Guy Magnin-Feysot estime qu’Annie Genevard a fait de la politique lors d’une soirée qui ne s’y prêtait pas.

Sécurité routière : les frontaliers visés

routes qui sont mal dimensionnées mais les comportements qui sont mal adap- tés” explique le sous-préfet. Sur les 18 personnes qui ont trouvé la mort, tous étaient des hommes avec 12 points sur leur permis de conduire. “Certains oublient le danger, doublent n’importe où pour gagner quelques minutes sur le trajet” regrette un gendarme de la compagnie de Pontarlier. Le temps de quelques minutes, des agents de la D.D.T. accompagnés de deux gendarmes de la brigade motori- sée de Pontarlier ont rappelé que la vites- se et l’alcool étaient les principales causes des accidents dans le Haut-Doubs. Les automobilistes écoutent. Certains se montrent convaincus du bien-fondé de l’opération : “Il y a des routes que ma femme ne veut plus emprunter le soir car des frontaliers doublent n’importe où” , explique Michel. Retraité qui a travaillé

J amais le Haut-Doubs n’aura payé un si lourd tribut à la route. En 2014, 18 personnes ont perdu la vie dans l’arrondissement de Pontarlier, soit 11 personnes de plus qu’en 2013. Elles avaient entre 25 et 44 ans et résidaient pour 15 d’entre elles dans le Haut-Doubs. L’explication : “Un relâchement des com- portements caractérisé par la vitesse et l’alcool” regrette le sous-préfet Bruno Charlot venu mardi 13 janvier avec la D.D.T. organiser une opération de sen- sibilisation à Montlebon et aux Verrières pour cibler une partie des automobi- listes : les frontaliers. S’ils ne sont pas les plus touchés par les accidents mortels, il était nécessai- re de les mettre en garde : “Les gens qui se tuent dans le Haut-Doubs sont des personnes du Haut-Doubs. Là, c’est une opération de sensibilisation, bientôt, il y aura la répression. Ce ne sont pas les

Zoom E n 2014 dans l’arrondissement de Pontarlier, 414 permis ont été reti- rés (contre 264 en 2013) dont 93 pour excès de vitesse (contre 51 en 2013) et 304 pour alcoolémie (209 en 2013). Des chiffres qui prouvent bien le relâ- chement et les contrôles désormais renforcés. La gendarmerie sur le qui-vive après une année 2014 terrible en matière de mortalité sur les routes du Haut-Doubs.

en Suisse, il connaît bien le phénomè- ne. “Doubler pour gagner quelques, minutes, je ne vois pas l’intérêt.” Plus tard, au tour de ce père de famille d’abonder dans son sens : “Les gen- darmes devraient plutôt se rendre à Vil- lers-le-Lac où le matin certains se met- tent sur la voie de gauche pour éviter d’être flashés par le radar tronçon.” Cet- te “méthode” ne fonctionne pas assure un gendarme. Comme l’explique le capi- taine de gendarmerie Gilles Guérin, des opérations seront conduites. Objectif en 2015 : diminuer de manière drastique ce bilan.

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