La Presse Pontissalienne 183 - Janvier 2015

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 183 - Janvier 2015

MUSIQUE

Moderne et fédérateur Patrick Érard, l’harmonie sans fausse note

Professeur de saxophone, Patrick Érard dirige l’harmonie

chacun s’y retrouve. L’harmonie reste une socié- té d’amateurs où les membres sont d’abord là pour leur plaisir person- nel.” Difficile d’exiger un investissement digne d’un ensemble professionnel. Patrick Érard est réso- lument contemporain dans ses choix musicaux, Il privilégie des compo- siteurs actuels et des œuvres écrites pour les ensembles à vent. Ses pro- positions sont soumises à une commission. “Cela nous surprend parfois mais il fait souvent salle comble. On a encore plus envie de le suivre” , sou- ligne Hubert Querry. L’harmonie de Pontarlier compte environ 65 musi- ciens âgés de 15 ans à plus de 80 ans. Le doyen Roger Claudet vient d’ailleurs de quitter les rangs du haut de ses 93 ans. “Ce brassage de géné-

municipale de Pontarlier depuis quinze ans. Il a su

R arement chef aura fait autant l’unanimité. Ceux qui le côtoient régulièrement ne tarissent pas d’éloges. “Il est créatif, visionnaire, res- pectueux et sait intéresser les jeunes. S’il existait, on pourrait dire de lui que c’est le chef idéal” , en convient Jean-Luc Kury toujours très impliqué dans l’orchestre. Son compère des Vieux de l’Hôp, Hubert Querry qui préside l’harmonie est sur la même longueur d’onde. “C’est un direc- teur qui passe très bien au niveau péda- gogique. Il ne manque ni d’humour, ni de patience. Àmon sens, sa force réside dans le relationnel. Sur le plan musical, on trouvera toujours des candidats. C’est plus compliqué d’avoir aussi un bon fee- ling avec les musiciens. Lui, c’est le top.” Donc peu de risque de se fourvoyer sur la qualité du personnage tombé dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Originaire d’Exincourt, Patrick Érard a grandi dans une famille musicienne. Il fait d’abord ses gammes dans plusieurs musiques d’harmonie avant de pour- suivre sa scolarité à Besançon. Plus pré- cisément au lycée Pasteur où il passe un bac technique : musique et danse. “Ensui- te, j’ai préparé un D.E.U.G. de musicolo- gie à l’université de Besançon.” Il pour- suit son cursus jusqu’en licence à la Sorbonne. Sans oublier de suivre en paral- lèle une formation d’enseignant en saxo- phone, son instrument patenté. “Beau- coup de professeurs ont cette double compétence” , souligne modestement le directeur qui effectuera son service mili- taire dans une musique de l’armée de l’air. Son installation à Pontarlier en 1990 procède d’un recrutement au conserva- toire de Pontarlier. Chez les Érard, la musique reste toujours une affaire fami- liale. L’épouse enseigne le violon et les deux garçons jouent du piano et du saxo- phone. En 2000, le départ de l’ancien directeur de l’harmonie municipale ouvre de nouvelles perspectives pour Patrick Érard qui postule et décroche ce nou- veau poste tout en continuant à ensei- imposer un style résolument moderne sans lasser ni les musiciens ni le public.

“C’est le chef idéal”

dit-on de lui.

rations rend les rapports intéressants. On accueille les jeunes quand ils ont déjà sept ans d’instrument derrière eux. En général, ils restent quelques années et partent de Pontarlier poursuivre leurs études ou travailler.” En 2015, le directeur a prévu de faire participer son groupe à un concours. Le répertoire est défini à l’avance. “C’est une façon d’aller au bout de soi-même et d’avoir un regard extérieur. On s’engage avec l’envie de se maintenir au niveau excellence.” Un objectif réaliste et réali- sable qui correspond assez bien selon son directeur au potentiel actuel de l’harmonie pontissalienne. Très investi dans sa mission, Patrick Érard prend toujours autant de plaisir à enseigner le saxophone. Une respira- tion pédagogique qu’il estime nécessai- re à son équilibre même s’il apprécie aus- si de sentir ces montées d’adrénaline qui précèdent chaque concert de l’harmonie. Entre les répétitions, les arrangements, les déplacements pour aller écouter d’autres concerts, Patrick Érard avoue n’avoir plus guère de temps à consacrer à ses loisirs en dehors de la musique. Heureusement, il a fait de sa passion son métier. Un choix plein d’harmonie. F.C.

Patrick Érard partage son temps entre l’enseignement du saxophone au conservatoire et la direction de l’harmonie municipale.

Bio express

Originaire d’Exincourt 47 ans, marié, deux garçons 1990 : arrivée au conservatoire de Pontarlier où il enseigne le saxophone 2000 : devient directeur de l’harmonie municipale

gner. À la tête de l’orchestre à vent, il assure notamment la programmation musicale avec les morceaux qui seront joués lors des grands concerts de prin- temps et d’automne, à la fête de la musique ou pour d’autres rendez-vous. “Au total, cela représente 2 h 30 demusique à mettre en place” , poursuit le chef dont

le rôle consiste à faire progresser l’orchestre pour que celui-ci soit capable de maîtriser son art. C’est d’ailleurs tou- te la difficulté de l’exercice, à savoir trou- ver la bonne adéquation entre un bon répertoire mais qui ne soit pas insur- montable et qui fasse progresser l’ensemble musicalement. “Il faut que

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