La Presse Pontissalienne 183 - Janvier 2015

A g e n d a

La Presse Pontissalienne n° 183 - Janvier 2015

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CHAPELLE-DES-BOIS - 25 ANS D’EXISTENCE

L’écomusée Michaud, le panthéon du montagnon jurassien Construit de toutes pièces par les Chapelans, cet espace muséographique témoigne d’un mode de vie montagnard certes rude mais aussi plein

quatre-vingt-dix, on trouvait peu de pro- fils qui correspondaient au poste. Lequel implique non seulement d’avoir des connaissances sur l’histoire locale mais aussi de savoir faire preuve de polyva- lence et d’autonomie. Nos guides sont à la fois agents d’entretien, boulangers, chargés de clientèle et animateurs. Se pose aussi la question de l’isolement, du climat. Du coup, on a eu pas mal de turn-over dans le personnel.Avec la cri- se, les choses sont plus faciles. L.P.P. : Dans quel sens ? P.B. : On a procédé à un recrutement cet automne. 35 candidats ont répondu à l’annonce. La plupart avaient des niveaux de formation Bac + 3, voire plus. L.P.P. : Cela fait combien de salariés ? P.B. : Deux, avec un temps plein et un temps partiel. L.P.P. : Qu’en est-il de la fréquentation ? P.B. : Depuis une dizaine d’années, elle se stabilise autour de 8 000 entrées par an alors qu’elle était supérieure à 12 000 visiteurs dans les années quatre-vingt- dix. L.P.P. : Comment expliquer ce fléchissement ? P.B. : On subit les conséquences de la raréfaction des centres de vacances. Plusieurs ont fermé leurs portes. Il y a aussi une forte concurrence. Entre Chaux-Neuve et Chapelle-des-Bois, on ne dénombre aussi pas moins de six structures d’accueil touristique : les tremplins de Chaux-Neuve, le parc polai- re, le musée du ski au Pré Poncet, les attelages Adams et le tout nouveau musée “Au bon vieux temps” qui s’inscrit dans le même registre que le nôtre. L.P.P. : Des visiteurs suisses ? P.B. : Non, pas vraiment. On souffre d’un problème d’accessibilité avec la Suisse dont on est séparé par le massif du Risoux. À cause de l’éloignement, c’est très compliqué de lancer des anima- tions ou des produits sur le patrimoi- ne local. L.P.P. : Proposez-vous des activités pédago- giques ? P.B. : On a développé un atelier de fabri-

entrepris la restauration. Le chantier s’est étalé sur une dizaine d’années avec beaucoup de bénévolat. On a participé et remporté plusieurs concours sur le patrimoine au niveau régional et natio- nal. Cela a permis de compléter le finan- cement des travaux. L’écomusée a ouvert ses portes en 1989. Cette date corres- pond à la création de l’association ges- tionnaire. On a recruté pour l’occasion le premier salarié chargé de la visite des lieux. L.P.P. : Cet écomusée constitue en quelque sor- te une œuvre collective ? P.B. : Exactement. J’ai oublié de signa- ler qu’on avait aussi fait appel à des chantiers de jeunes qui venaient faire des stages d’été à l’écomusée. Ils res- tauraient la bâtisse avec les conseils d’habitants qui travaillaient dans les métiers du bâtiment. On peut signaler que le four à pain a fonctionné depuis le début. L.P.P. : Un vrai conte de fée ? P.B. : Vu sous cet angle, oui. Mais pour le fonctionnement du site, c’est moins passionnant. On vit avec le souci récur- rent du recrutement.Au début des années

d’ingéniosité et de valeurs humaines. Entretien avec Pierre Bourgeois qui préside l’association éponyme.

L a Presse Pontissalienne : Pouvez-vous nous rappeler les origines de cet éco- musée ? Pierre Bourgeois : Cet équipement est inti- mement lié au développement touris- tique de Chapelle-des-Bois qui remon- te à 1971 avec la création de l’Accueil Montagnard. Ce centre école géré sous forme associative était composé en bon- ne partie de gens du village qui s’intéressaient au patrimoine rural. Tout est parti de l’incendie en 1979 d’un petit musée rural basé à Petite-Chaux et qui appartenait à l’abbé Garneret. À l’époque, ce passionné d’architecture comtoise envisageait déjà de faire le musée de Nancray. Comme il savait que la maison Michaud dans la combe des Cives était inhabitée depuis longtemps, il envisageait de la démonter pour la

transférer à Nancray. On trouvait dom- mage de déplacer cette bâtisse construi- te vers 1683. On a donc sollicité les pro- priétaires. Il s’agissait de la famille

Michaud. Ces mar- chands de fromages ins- tallés à Chaux-Neuve possédaient d’autres fermes. Ils ont accepté de faire un apport à l’association de l’Accueil Montagnard sous réser- ve qu’on la remette en état et qu’elle soit exploi- tée à des fins muséo- graphiques. L.P.P. : Il ne restait plus qu’à se mettre au travail… P.B. : Tout à fait. On a

“Lancer un atelier autour du bois avec fabrication de tavaillons.”

cation de pain où les enfants partici- pent à toutes les étapes : du pétrissa- ge à la cuisson au feu de bois. Chacun repart avec son pain. Ils adorent. Les animations sont aussi fonction des com- pétences des guides. Elsa qui vient de nous rejoindre est assez habile de ses mains. On profitera peut-être de ses qualités pour lancer un atelier autour du bois : fabrication de tavaillons ou de seilles… L.P.P. : Qui s’occupe de la prospection com- merciale ?

P.B. : C’est aussi le tra- vail des animatrices qui démarchent la clientèle des autocaristes, des hôteliers, des centres de vacances, des campings en été. L.P.P. : Êtes-vous aussi sous la contrainte des baisses des subventions ? P.B. : Non, car on est pra- tiquement autonome à 80 %. On touche peu d’aides et on a dévelop- pé le mécénat. Face à la baisse de fréquentation, on a étudié différents

“35 candidats

ont répondu à l’annonce.”

L’écomusée reçoit environ 8 000 visiteurs par an.

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