La Presse Pontissalienne 183 - Janvier 2015

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 183 - Janvier 2015

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Le site Internet à 483 184 euros de la Région ne répond plus ARGENT PUBLIC Le site “Motilib”

La centrale de mobilité régionale et ransfrontalière lancée en 2010 par la Franche-Comté pour une période de 4 ans est aujourd’hui introuvable sur le web. Un échec qui coûte cher.

“D écouvrez Motilib : le nouveau service de la Région qui va simpli- fier vos déplacements au quoti- dien” disait le slogan aujour- d’hui désuet. Depuis son lancement en 2010, la centrale de mobilité régionale et trans- frontalière voulue par la Région Franche-Comté s’est littérale- ment perdue en chemin. Pire, elle est devenue introuvable sur Internet. Dommage, car le pro- jet était ambitieux : www.motilib.fr promettait de répondre à toutes les interro- gations du voyageur franc-com- tois lambda . Par exemple : vous habitez Pontarlier et vous dési- rez savoir comment vous rendre à Belfort. Quels trains prendre ? Quels bus ? Et si vous êtes à vélo ou à pied ? Y a-t-il beau- coup de changements ? Pour quelle durée de trajet ?…Moti- lib a (partiellement) répondu à ces questions durant sa mise en exploitation par Moviken, une société basée en Seine-et-Mar- ne retenue après un appel d’offres de décembre 2008 lan- cé par la Région et spécialisée dans les systèmes d’information pour les transports publics (trains, tram, bus…).

Pour les - rares - utilisateurs qui ont navigué (1) sur cette page, la pertinence n’était pas toujours de mise. Pour rejoindre Lyon au départ deVesoul, le site vous faisait par exemple pas- ser par Belfort. Il y a plus court. Dans son dernier rapport de stratégie de cohérence régio- nale d’aménagement numérique de Franche-Comté de 2014 (S.C.O.R.A.N.), une annexe nous apprend “que le contexte ne per- met plus de faire fonctionner Motilib.” La plate-forme a coû- té 483 184 euros d’après le mar- ché signé le 10 avril 2009 en commission “Transports”. Dans ces 483 184 euros, le coût d’investissement était de 206 908 euros, correspondant à la réalisation de la centrale et des options et un coût de fonc- tionnement de 69 069 euros par an, soit 276 276 euros corres- pondant à l’exploitation de la centrale pour une durée de 4 ans. Vice-président en charge des transports à la Région Franche- Comté, Alain Fousseret (E.E.L.V.) ne nie pas les nom- breux dysfonctionnements : “Moviken était l’offre la moins chère mais elle n’a pas donné les résultats que l’on attendait

Il reste encore quelques traces de Motilib sur la toile mais le site commandé par la Région ne fonctionne plus.

expliquer cet arrêt et se retirer du co-financement de Motilib : la volonté des autorités orga- nisatrices de transport (A.O.T.) qui ont leur propre centrale pour offrir des services dédiés à leurs usagers - comme la réservation de transport à la demande. “Vesoul et Belfort ne voulant plus suivre, l’équilibre financier n’était plus assuré” dixit le vice-prési- dent. Autre argument avancé dans le récent rapport du S.C.O.R.A.N. : les coûts liés au contrôle des informations recueillies. En effet, chaque information venue des

A.O.T. doit être contrôlée ou cor- rigée. Selon la Région, certains ne jouaient pas le jeu dans la trans- mission des infor- mations. À la décharge de la collectivité, les lignes ont évolué depuis 2010. Encore marginal

S.N.C.F.. Le S.C.O.R.A.N. ne semblerait pas refroidi par cet échec : il dit vouloir élaborer “un nouvel outil en 2018.” Une piste écartée par Alain Fousseret puisque le ministère des Transports “réflé- chit à la création d’un mégasi- te de niveau national” avance- t-il. En matière d’organisation des transports, les chemins sem- blent tortueux ! E.Ch. (1) : Selon “urlmetriques”, la page web était visionnée moins de 300 fois par mois

d’elle. La société a tout de même produit du travail. Vu que le contrat se terminait, nous en avons profité pour ne pas le reconduire d’autant que le nombre d’utilisateurs était faible.” Stopper le système n’a que peu de conséquences sur l’usager, pais il a en tout de même sur les finances des collectivités : “J’aurais trouvé choquant que l’on redonne 500 000 euros dans un nouveau contrat, se défend Alain Fousseret. Là, je ne trou- ve pas choquant car nous avons essayé.” Autre argument avancé pour

“Choquant si nous avions continué.”

à cette époque-là, le site “bla- blacar” de covoiturage entre par- ticuliers a explosé au point de concurrencer certains trajets la

FINANCES PUBLIQUES Des conseils techniques La prime du percepteur Chaque année, les élus votent au niveau communal et communautaire les indemnités de conseil versées au comptable public en contrepartie de diverses prestations de conseil et d’assistance.

PONTARLIER 80 millions de chiffre en 2014 Schrader rappelle ses retraités Pour répondre à

des perspectives de croissance de 15 % en 2015, l’entreprise

P eu de citoyens savent que les collectivités versent des indemnités à des fonc- tionnaires qui se voient ainsi offrir la possibilité d’arrondir leur revenu.Tout est légal, par- faitement encadré et les com- munes ont toute latitude pour suspendre ou réguler le mon- tant de ces indemnités. Rares sont celles d’ailleurs qui contes- tent le bien-fondé de cet accom- pagnement qui sort des obliga- tions auxquelles sont soumis les comptables publics.

La question a quand même été débattue à la communauté de communesMont d’Or-Deux Lacs. Cette collectivité ayant fait appel à un cabinet privé de conseil en gestion financière, certains élus s’interrogeaient donc sur l’utilité de verser des indemnités de conseil. Mais il n’y avait pas de risque de doublon. Le cabinet privé étant sollicité sur des ques- tions de prospection financière et de gestion de la dette alors que le comptable public inter- venait sur des aspects plus tech-

niques tels que les imputations budgétaires ou le calcul des amor- tissements. “Quand on a des bud- gets comme les nôtres, on a besoin d’avoir un double conseil. Le per- cepteur valide le compte admi- nistratif. Ses conseils complètent sa mission. C’est notre garant” , observe Gérard Dèque qui pré- side la communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs. Le montant de l’indemnité de conseil est déterminé à partir de la moyenne annuelle des dépenses budgétaires des sec- tions de fonctionnement et d’investissement des trois der- niers budgets exécutés. Il est possible de fixer un taux selon les prestations demandées.Tou- tefois, l’indemnité ne peut excé- der le montant du traitement annuel correspondant à l’indice majoré 150 de la fonction publique. Il y a donc de la mar- ge. Sur Mont d’Or-Deux Lacs, le montant de l’indemnité de conseil avoisine 1 300 euros. Il est de 3 471 euros sur Pontar- lier où le percepteur qui super- vise les comptes de la C.C.L. touche également 2 248 euros pour son assistance sur le bud-

investit dans une nouvelle ligne de

E n 2014, l’entreprise pon- tissalienne a réalisé 80 millions de chiffres d’affaires, soit une progression de 13 % par rapport à l’année précédente. Une très bonne nouvelle pour le groupe Schra- der qui a été vendu en octobre dernier à l’entreprise améri- caine Sensata basée à Boston. Pas vraiment un scoop puisque c’est le troisième changement en quatre ans. “On est toujours porté par la législation qui impo- production avec des embauches à la clef.

Le fabricant de valves va investir dans de nouvelles machines d’usinage, de lavage, d’injection de caoutchouc et d’assemblage.

assurer les livraisons” , pour- suit Jean-Michel Bolmont, conscient que bien d’autres chefs d’entreprises rêveraient de partager de telles préoccu- pations. Plus d’investissement, c’est for- cément plus d’emplois dans l’entreprise qui compte actuel- lement 442 salariés et fonc- tionne avec 95 intérimaires. Un autre sujet d’inquiétude pour le président qui peine à trouver de lamain-d’œuvre sur des postes d’usinage à deux pas de la Suisse. “On a même été contraint de rappeler des retrai- tés cet été.” Un comble.

France. L’avenir immédiat s’annonce radieux avec une prévision de chiffre d’affaires à 92 millions d’euros en 2015. Face à ces pers- pectives, Schrader va donc accroître sa capacité de pro- duction à Pontarlier. “On est sur un projet d’investissement à 6,1 millions d’euros dont 2,5 millions d’euros sont déjà signés.” De quoi étoffer la nou- velle ligne de production amor- cée en 2014 avec l’aménagement de 400 m 2 d’atelier supplémentaire. “On a fonctionné en flux tendu en 2014 avec le souci de pouvoir

se aux construc- teurs de l’Union Européenne d’équiper les véhi- cules neuf du sys- tème de contrôle de pression T.P.M.S. Schra- der est leader mondial sur ce marché” , explique Jean-Michel Bol- mont, le prési- dent de Schrader

Objectif 95 millions de chiffre.

get intercommunal. La plupart des collectivités du Haut-Doubs versent des indemnités de conseil au comptable public.

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