La Presse Pontissalienne 183 - Janvier 2015

VALDAHON - VERCEL 30

La Presse Pontissalienne n° 183 - Janvier 2015

Le camp militaire perd 80 hommes Le 13 ème régiment du génie de Valdahon perd 80 hommes sur un effectif de 1 030 personnes en 2015. Un coup dur. Alors que 500 soldats rentrent d’opérations, un sous-lieutenant a été gravement blessé début décembre en Afghanistan. VALDAHON Restrictions budgétaires

I ls ont passé Noël et Nouvel An auprès de leurs proches. C’est sans doute le plus beau cadeau pour les 500militaires du 13 ème régiment du génie du Valdahon qui étaient en 2014 déployés en opérations extérieures. Le dernier contingent est rentré à la fin de l’année. “Il n’y a plus que trois per- sonnes à l’extérieur” témoigne le capi- taine Pascal Langlet, officier supérieur adjoint au 13 ème R.G. Le régiment ne sort pas indemne des missionsmenées auMali, Centrafrique, Liban, Tchad, Afghanistan. S’il n’y a heureusement pas eu de perte humai- ne, le sous-lieutenant Yann Pollet a été blessémardi 2 décembre lors d’une opé- ration en Afghanistan. Il a été amputé de la main gauche après qu’un engin explosif a explosé lors d’un transfert de munitions.Rapatrié en urgence enFran- ce avec un autre membre du régiment qui l’accompagnait, il a été soigné à l’hôpital militaire de Percy. Ses jours ne sont pas en danger. “Une enquête est en cours mais apparemment, il n’y a pas eu de fautes, témoigne le capitaine. Cela rappelle que notre métier n’est pas sans risque même si nous savons faire…” Une cellule psychologique a été mise en place.

Le capitaine Pascal Langlet, au 13 ème régiment du génie de Valdahon, perdra 80 hommes en 2015 en raison des restrictions budgétaires.

80 militaires sur un effectif total de 1 030 hommes. Rappelons que le minis- tère de la Défense projette à terme de réduire de 35 000 hommes l’effectif glo- bal de l’armée. “Pour cela, il y a deux leviers : moins de recrutements et une incitation aux départs volontaires pour l’encadrement, les sous-officiers et offi- ciers” dit le militaire. D’un point de vue général, la situation pour 2015 reste préoccupante.Mainte- nu (sur le papier) à 31,4milliards d’euros, le budget alloué à la Défense prévoit 2,4 milliards d’euros de recettes dites exceptionnelles, théoriquement liées à la vente d’actifs immobiliers.Or,leminis- tère le reconnaît, celles-ci ne seront pas au rendez-vous. Du coup, le ministre Jean-Yves Le Drian cherche des solu- tions alternatives. Parmi lesquelles la création de “sociétés de projet. L’État vendrait du matériel logistique (type avion de transport ou hélicoptère de patrouille maritime) à des sociétés pri- vées auxquelles il verserait ensuite un

loyer pour continuer de les utiliser…” L’armée va utiliser le leasing . Comme le rappelait le général Pierre deVilliers devant les députés en octobre derniè- re, “il n’y a pas de gras dans nos armées, on attaque le muscle, alors que la situa- tion sécuritaire se dégrade !” Loin de ces tractations, les forces val- dahonnaises s’entraînent. Dirigés par le colonel Alban Magon de la Villehu- chet, les militaires seront à la fin de l’année en Nouvelle-Calédonie puis en 2016 aux Antilles françaises. Le camp, lui, restera un lieu privilégié pour la formation des nouvelles recrues. En moyenne, 700 jeunes apprennent le métier. Ils passent ici du statut de civil à celui de soldat. E.Ch. Au camp, les militaires sont de retour. Place à l’entraînement pour de nouveaux départs à la fin de l’année.

Professionnels, les mili- taires valdahonnais sont conscients des risques mais cet événement rap- pelle cette douloureuse réalité. Davantage de guerres,moins demoyens et moins d’effectifs. C’est à cette équation insoluble que le ministère de la Défense et les militaires sur le terrain sont confron- tés tous les jours. Valdahon, jusque-là épar- gnée, perdra cette année

Fin 2015, direction la Nouvelle- Calédonie.

ÉTALANS Environnement Station d’épuration : le projet de financement remis en cause À bout de course, la station de traitement des eaux usées d’Étalans a fait l’objet de nombreuses études. La municipali- té vient d’apprendre que le cofinancement avec Eurosérum permettant d’en créer une nouvelle était remis en cause.

C omme de nombreuses autres communes, Étalans gère elle- même le traitement de ses effluents. C’est moins coûteux mais c’est un casse-tête d’autant que l’appareil arrive en fin de vie et que les rejets sont toujours plus nombreux à traiter. Sa capacité de traitement est de 3 200 équivalents-habitants pour environ 1 200 m 3 traités. Jusque-là, un consensus liait la commune, la froma- gerie et Eurosérum pour un cofinan- cement commun de la nouvelle station proportionnellement aux rejets de cha- cun. La fromagerie rejette en effet de nombreux effluents. Mais “Eurosérum nous a fait part de son incapacité actuel- le à investir, concède la mairie. Cela remet bien évidemment en cause le pro- jet sur lequel nous avons travaillé jus-

qu’ici. Différents scénarios vont être mis à l'étude sur lesquels le conseil municipal aura à se prononcer.” Rappelons que l’usine de traitement des eaux usées située en contrebas du

village, en bord de la route nationale 57, a déjà posé des soucis : les boues à la sortie étaient trop liquides sans que les techniciens ne parviennent à recti- fier le tir. Un audit a été effectué depuis par la société Naldéo, actuel presta- taire de la commune. Résultat : la station est trop dégradée pour une réutilisation ou une

“Est-il néces- saire de refaire une expertise ?”

Obsolète, la station d’épuration sert aux habitants et à la coopérative fromagère.

réhabilitation, et il faut prendre en compte l’augmentation de la popula- tion, ainsi que la progression éven- tuelle des productions industrielles. Naldéo conclut qu’une nouvelle sta- tion doit être construite. Eurosérum propose de son côté une rénovation

(pour environ 10 300 euros H.T. à char- ge de la commune). “Est-il nécessaire de refaire une expertise ?” , s’interroge la municipalité qui admet qu’une “nou- velle étude aurait pour conséquence une augmentation des délais dans la réalisation de la station, pouvant engen-

drer une baisse des aides publiques.” Le conseil municipal décide de ne pas engager un nouvel audit. La création d’un nouvel équipement paraît néces- saire d’autant qu’une usine industrielle doit s’implanter à court terme.

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