La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014
L’ÉVÉNEMENT PISCINE : LES ÉLUS SE JETTENT À L’EAU
Avec une large majorité au dernier conseil communautaire de la C.C.L., c’est le projet de nouvelle piscine qui a été adopté, au détriment de la médiathèque.
Priorité à la piscine Débat 37 pour 5 contre Par 37 voix contre 5, les élus communautaires ont choisi de privilégier la piscine à la médiathèque, ce qui ne remet pas en cause cette dernière mais la reporte d’au moins un mandat.
L es baisses de dotations d’État affectent la stra- tégie d’investissement de la C.C.L. qui va devoir procéder à des arbitrages. Piscine, médiathèque, pôle funé- raire, micro-crèches, rien n’est remis en cause sauf que tout ne pourra être mené de front. Impossible aujourd’hui de réa- liser en même la piscine et la médiathèque intercommunale qui constituent les deux prin- cipaux projets communautaires à 15 millions d’euros chacun. Les élus ont été invités à prio- riser l’un ou l’autre. En bon chevalier blanc de la cul- ture, c’est assez logiquement René Émilli qui avait engagé le débat même si on sentait déjà le combat perdu d’avance. “Cet- te médiathèque, c’est un projet auquel je crois beaucoup. Quand on y croit, on va jusqu’au bout de sa réflexion ou de son action.” Sans chercher à opposer les deux projets, le vice-président en char- ge de la culture à la C.C.L. com- me à la Ville de Pontarlier est revenu sur l’obsolescence de la bibliothèque. Depuis sa mise en
place dans les années cinquan- te, l’équipement n’a guère évo- lué. “Il s’étale sur trois niveaux, ce qui ne permet pas une orga- nisation efficiente. Ce n’est pas digne d’une ville capitale. Fau- te de place, les livres sont conser- vés misérablement à plusieurs endroits. Les conditions ne sont pas réunies pour offrir un ser- vice public de qualité.” A ses yeux, les médiathèques sont des lieux de sociabilité qui partici-
communales du bâtiment de la Belle Vie à Houtaud au centre- ville où elles seraient certaine- ment mieux situées. “Sans archives, on n’existe pas.” Son discours n’a semble-t-il pas suf- fi à convaincre une majorité d’élus communautaires. Les par- tisans de la piscine qui se sont exprimés ont tous justifié leur choix de suivre l’avis des citoyens. Jean-François Ligier, maire d’Houtaud, pilotait au mandat précédent la commission “pis- cine”. “Cet équipement est com- plètement hors service. Il repré- sente un coût de fonctionnement de 750 000 euros. On pourrait faire de larges économies au niveau des fluides.” À ceux qui prétendent que le projet pontissalien fasse double emploi avec le nouveau centre aquatique de Malbuisson, il rétorque que le premier aurait une vocation axée sur l’apprentissage et les pratiques natatoires à 80 % alors que l’équipement du lac serait tour- né à 80 % vers le ludique. Phi- lippe Besson, le nouvel adjoint aux sports de Pontarlier va dans
La nouvelle piscine serait construite à côté de l’actuelle sur le site de l’ancienne patinoire qui a aussi servi de skate park.
pent à une éléva- tion de l’homme par le savoir et la connaissance. De là à réduire l’illettrisme, com- me il le laisse sous- entendre sans dou- te, même si le phénomène à d’autres causes plus profondes. Le dernier argu- ment en faveur de la réhabilitation de la maison Che- valier induirait le transfert des archives inter-
“En tant que maire de Doubs, j’écoute mes admi- nistrés.”
administrés. je voterai pour la piscine.” D’autres maires com- me Lionel Malfroy à Sainte- Colombe ou Jean-François Jodon aux Verrières-de-Joux vont même plus loin en remettant en cause non pas lamédiathèque mais son emplacement à la mai- son Chevalier. Ils arguent du coût de la réhabilitation et du problème d’accessibilité de l’équipement. Des points de vue qui se tiennent aussi quand on constate le succès du multiplexe de cinéma. F.C.
le même sens. Il souligne la bais- se de fréquentation à la pisci- ne, l’inadéquation avec les attentes des familles. Karine Grosjean, l’élue socia- liste, confirme son choix de fai- re de la médiathèque le navire amiral de la vie culturelle du Haut-Doubs. Elle s’étonne aus- si que rien n’ait été fait depuis dix ans. Ce qui ne manque pas de faire réagir Patrick Genre. “On a pris quatre ans pour le rachat des fonds de commerce et le relogement des occupants. Suite à quoi, je ne voulais pas
que ce soient les seuls Pontissa- liens qui paient pour de tels investissements sachant que 60% des usagers de la piscine com- me de la bibliothèque viennent de l’extérieur.” Régis Marceau, le maire de Doubs, rappelle ce pourquoi il a été élu. “Person- nellement, j’ai passé beaucoup de temps sur l’étudemédiathèque. C’est un projet qui me tient à cœur mais quand je demande à mes administrés, 85 % d’entre eux répondent qu’ils préfére- raient la piscine. En tant que maire de Doubs, j’écoute mes
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