La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014

LA PAGE DU FRONTALIER 46

La Presse Pontissalienne n° 182 - Décembre 2014

LIGNEROLLE 5,5 millions de francs suisses Le lisier, une nouvelle ressource énergétique renouvelable Agriculteurs à Lignerolle, Frédéric Petermann et son fils Fabien ont investi dans la valorisation des engrais de ferme en réalisant une unité de méthanisation avec l’appui de Romande Énergie. De quoi chauffer 700 ménages.

L’ évolution de l’élevage laitier ne se limite plus à la produc- tion de fromages ou de lait. Ici ou là, des producteurs se lancent dans l’aventure énergétique. Producteurs de lait A.O.C. gruyère à Lignerolle (à côté de Vallorbe), Fré- déric Petermann et son fils sont asso- ciés avec quatre autres agriculteurs dans une communauté d’élevage qui gère un cheptel de 110 vaches laitières. “Ce n’est pas vraiment un G.A.E.C. car chacun garde ses terres. On partage en commun les bêtes et les bâtiments d’élevage” , décrypte Frédéric Peter-

de décrocher en septembre 2013 un contrat de production sur 20 ans avec un prix d’achat à 0,35 franc suisse par kWh. Soit près de 29 centimes d’euro par kWh en sachant qu’en France pour une installation de même taille il aurait obtenu entre 16 et 18 centimes. Très motivant donc. Le projet a donné naissance à la socié- té Agrogaz Lignerolle où le père et son fils détiennent 60 % du capital. Le res- te étant apporté par Groupe Roman- de Énergie, premier fournisseur d’électricité en Suisse romande. “On ne déplore pas d’opposition locale. On

mann. Le père et son fils exploitent aussi en parallèle une entreprise de travaux agricoles qui regroupe sept associés.

“On avait beaucoup d’effluents et du matériel de transport, soit la matière et la logistique pour faire fonctionner une unité de méthanisation” , résume l’agriculteur qui a dû partir se former à la production de biogaz. Ce pré-requis incon- tournable lui a permis

“80 % des apports sont constitués de lisier et de fumier en provenance de la ferme du Contour et d’autres exploitations alentours”, explique Frédéric Petermann.

2,5 millions de kilowatt-

a pris le temps de bien expliquer les choses à la population” , souligne Fré- déric Petermann. Premiers coups de pioche en avril 2013 pour une mise en route de l’installation au 26 juin 2014. L’efficacité suisse. La centrale de Lignerolle est alimentée avec du fumier et du lisier en prove- nance d’une dizaine d’exploitations alentour dont celle du père et du fils, à savoir la ferme du Contour. “Les effluents agricoles représentent 80 % des apports.” Les 20 % restants sont composés de déchets de céréales, de drêches de brasserie avec des produits Nestlé, à savoir du marc de café et des graisses végétales. Il faut 17 000 tonnes d’apports pour que la centrale tourne à plein régime. Toute cette biomasse fermente et se décompose à l’intérieur de deux diges- teurs de 1 500 m 3 . Le biogaz qui s’en dégage alimente un moteur de 330 kW couplé à une génératrice. L’installation peut produire 2,5 millions de kilo- wattheures par an, soit la consom- mation annuelle de 700 ménages. La chaleur issue de cette production per-

met de chauffer les digesteurs à 40 °C. “On l’utilise aussi pour un séchage en grange et on a réalisé un réseau cha- leur qui dessert une dizaine de loge- ments aux hameaux du Versé et du Vailloud.” Trois mois après le lancement de la production, l’agriculteur ne se plaint d’aucun dysfonctionnement. Le diges- tat qui résulte du processus de métha- nisation est épandu sur près de 600 hectares de champs. Cette matière se présente sous forme essentiellement liquide. Depuis la sortie de la centra- le, elle est envoyée automatiquement dans des conduites enterrées. “Cela représente 7 km de canalisation répar- tis sur le parcellaire de la ferme. Ce réseau comporte des vannes de bran- chement sur lesquelles on connecte le matériel d’épandage.” Du transport de tonnes à lisier en moins donc qui allè- ge encore un bilan carbone d’une cen- trale permettant d’économiser près de 1 500 tonnes de CO2 par an puisque le biogaz n’est pas libéré dans l’atmosphère. F.C.

heures par an

Le hangar où sont stockées les matières solides qui seront mélangées aux effluents de ferme pour produire du biogaz.

MONT D’OR DEUX LACS Quatre sentiers concernés Coup de pouce européen pour les circuits franco-suisses

La commission de programmation du programme Interreg France-Suisse a officialisé le versement de 156 138 euros pour harmoniser et promouvoir l’offre de randonnée pédestre et V.T.T. sur l’espace Mont d’Or-Chasseron.

D ix nouveaux projets sont celui de l’espace Mont d’Or-Chasseron ont été retenus dans le cadre de ce programme de coopéra- tion Intereg IV qui arrive à son terme. Cette bonne nouvelle n’annonce pas de nouveaux sen- tiersmais conforte les démarches engagées de part et d’autre de la frontière dans l’aménagement d’un réseau de randonnée coor- donné, cohérent, valorisé et valo- risant pour le territoire. “C’est toujours réjouissant d’être rete- nu” , apprécie Vincent Fleurot, le technicien chargé du dossier au niveau de la communauté de communesMont d’Or-Deux Lacs, compétente depuis février 2013 en matière d’aménagement de circuits de randonnée. Côté Suis- se, le projet est piloté au niveau d’Yverdon-les-Bains Région. L’aide européenne concerne quatre itinéraires franco-suisses : Sentier des Bornes, Tour du Mont d’Or, Sentier de la Jou- gnena et le Suchet. L’harmonisation procède d’une

signalétique et d’outils promo- tionnels communs. L’objectif vise à favoriser les partenariats entre les opérateurs chargés du tourisme et avec les prestataires de loisirs liés à la randonnée. Cela passe par le développe- ment de supports cartogra- phiques similaires. “Ces sentiers ont fait l’objet d’une

Zoom Plus de 100 mil- lions d’euros pour Interreg V L es travaux de prépara- tion dʼInterreg V France- Suisse ont été lancés en 2014 avec la volonté dʼaller plus loin dans la coopération et lʼintégration du canton de Fribourg dans le périmètre géographique. Plus ambitieux, le futur programme 2014-2020 bénéficie dʼune enveloppe financière en forte augmen- tation : 65,9 millions dʼeuros de F.E.D.E.R. et lʼéquivalent de 40,75 millions dʼeuros de fonds Interreg suisses, contre respectivement 55 millions dʼeuros et 14 millions dʼeuros pour 2007-2013.

application mobi- le interactive qui permettra aux uti- lisateurs de résoudre des énigmes, d’effectuer des petits tests phy- siques, le tout per- mettant d’intégrer un classement en fin de parcours” , poursuit Vincent Fleurot. Le projet conduit par la com- munauté de com- munes Mont d’Or- Deux Lacs ne se limite pas unique- ment aux sentiers frontaliers. Il

Quatre itinéraires franco- suisses.

L’aide européenne participe de la volonté d’harmoniser la promotion et la signalétique des circuits franco-suisses sur l’espace Mont d’Or-Chasseron.

quelques mois à attendre avec de pouvoir en profiter au prin- temps 2015.

dont 50 % proviennent de sub- vention de tous les financeurs potentiels : Europe, État, Région et Département. Encore

touche tous les itinéraires du territoire communautaire. Le montant global de cette remise à niveau s’élève à 454 000 euros

Made with FlippingBook Annual report