La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014

DOSSIER 24

Idée cadeau pour les fêtes

La Presse Pontissalienne n° 182 - Décembre 2014

Le Secours catholique La boutique solidaire Dans la chaleur du “vestiaire” Fidèle à ses habitudes, l’équipe du Secours catholique de Pontarlier tient sa “Boutique solidaire” où l’on peut trouver des vêtements, du linge, un peu de vaisselle et quelques jouets. Les bénévoles organise toujours la collecte “S.O.S. hiver” en porte à porte, version modernisée de la pelletée de charbon.

En vente chez votre libraire, chez votre caviste et au rayon librairie de vos points de vente habituels

Dédicace des auteurs le 5 décembre de 14H à 18H

à la distillerie Guy au 49 rue des Lavaux à PONTARLIER

Pontarlier-Anis, le livre par Pierre DORNIER et Philippe DEL FIOL

L e Secours catholique a vu le jour en 1946 en France mais Pontarlier n’a pas attendu cette date pour s’occuper des plus démunis. En 1928, le chanoine Moine met en place la pre- mière équipe. “Au départ, on s’occupait seulement de la distribution de vête- ments puis l’activité s’est étoffée au fil des ans” , indique Gabriel Pourchet qui partage la présidence de l’association avec Jacqueline Cressia. Il était déjà question de la fameuse pelletée de char- bon où chaque foyer donnait de quoi se chauffer aux plus pauvres. Un peu à l’étroit dans les locaux de la place Salengro, les bénévoles reçoivent le public le lundi et le jeudi de 14 heures à 18 heures. Une vingtaine de perma-

nents sont présents. “Les nouveaux sont reçus au bureau d’accueil. On est d’abord là pour leur proposer une écou- te, un accompagnement et au besoin on les oriente vers les services sociaux adéquats. On répond également aux sollicitations d’urgence.” La boutique solidaire toujours identi-

donner pour donner. “On se base sur les rapports sociaux. On collabore aus- si avec la veille mobile.” S’il est soucieux de conserver son indé- pendance, le Secours catholique par- ticipe quand même aux assemblées générales des autres associations. “On a d’autres sources de revenu : la bra- derie qui se tient au début de l’hiver et au printemps et la vente de bougies au local qui commence en décembre.” À cela s’ajoute une partie des bénéfices du concert de Noël donné en l’église Saint-Pierre. Tous les deux ans, l’as- sociation tient un stand à la fête de l’absinthe, histoire d’arrondir son pécu- le. “Il y a encore des choses à faire mais on manque parfois d’effectif.” Opérationnel sur le Pays due Pontar- lier, le Secours catholique est partagé en cinq secteurs qui couvrent le Haut- Doubs forestier, soit 60 000 habitants. “On travaille avec des responsables sur chaque secteur qui font remonter les besoins.” Ce découpage sert aussi à l’or- ganisation de l’opération S.O.S. hiver. Les équipes vont recueillir des fonds en porte à porte. “Cette action mobili- se beaucoup de bénévoles” , poursuit Gabriel Pourchet qui sait qu’il peut compter sur 250 à 300 sympathisants. La vente des bougies permet, par exemple, de financer des actions à l’in-

fiée sous le nom“ves- tiaire” constitue l’ac- tivité principale du Secours catholique à Pontarlier. La distri- bution de vêtements, textile, linge, vaisselle s’effectue sous réser- ve d’une participa- tion toute symbolique, histoire de ne pas

250 à 300 sympathisants.

Qui a dit que les bénévoles n’avaient pas

le moral ? Marinette

Pourchet sait recevoir avec le sourire.

ternational ou des séjours à Lourdes. La section pontissalienne intervient toujours dans l’Accueil Familial de Vacances pour permettre aux enfants dont les familles sont touchées par la pauvreté de partir en vacances. “Cela concerne actuellement deux familles à Pontarlier et l’on reçoit quatre enfants.” Les besoins sont en augmentation à tous les niveaux, y compris dans l’ac- cueil d’urgence. “Au vestiaire, on tour- ne avec 200 familles. On accepte tous

les vêtements. Ce serait bien que les donateurs fassent l’effort de trier le bon du moins bon.” Si le travail ne manque pas, Gabriel Pourchet apprécie beaucoup le sens de son engagement, l’esprit des bénévoles. “Il y a comme une vie de famille où l’on apprécie de se retrouver. Enfin, c’est une expérience qui permet de relativi- ser.” Une pensée à méditer à quelques semaines de Noël. F.C.

Qui a dit que les bénévoles n’avaient pas le moral ? Marinette Pourchet sait recevoir avec le sourire.

Secours catholique Moins de 515 euros mensuels La très grande pauvreté s’ancre dans le pays

Le Secours catholique reçoit environ 30 000 personnes par an en Franche-Comté. Sur le plan national, l’association vient en aide à plus d’1 million de personnes. La très grande pauvreté s’accentue.

aucune ressource ont pour personne de référence une personne de nationalité française âgée de plus de 25 ans. Pour ces derniers, la situation peut être liée au phénomène de non-recours. Elle peut aus- si trouver son origine dans le fait que les dossiers sont en cours de traitement ou quʼil existe une ano- malie de traitement. En 2013, plus de 8 % des ménages rencontrés par le Secours Catholique déclaraient un dossier en cours ou une anomalie pour au moins une de leurs sources de revenu. Un niveau de vie moyen de 515 euros En 2012, lʼI.N.S.E.E. décomptait 8,5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté de 987 euros par personne. Parmi elles, près de 5 mil- lions vivaient en deçà du seuil à 50 % du revenu médian. Plus de neuf ménages sur dix accueillis au Secours catholique vivent sous le seuil de pau- vreté. Et le niveau de vie moyen des ménages reçus par lʼassociation est de 515 euros mensuels.

Repères

Près de la moitié des ménages accueillis ne per- çoivent que des prestations sociales Le secours Catholique rencontre également des personnes qui indiquent ne percevoir aucune res- source. Cʼest le cas de près dʼun ménage sur six accueillis (16 %). Ces ménages vivent principale- ment dans des grands pôles urbains, les trois quarts sont étrangers, plus souvent en demande dʼécoute que lʼensemble des personnes accueillies, ce qui montre leur grand isolement. Les deux tiers ont moins de 40 ans, et un ménage sur cinq vit en squat, à la rue ou dans des abris de fortune. Il sʼagit en gran- de partie des ménages qui nʼont pas droit aux pres- tations sociales : les jeunes de moins de 25 ans, sans charge de famille et les étrangers, en situation irrégulière, en attente de statut ou en situation régu- lière depuis moins de 5 ans et sans charge de famil- le. Mais une partie de ces ménages ne percevant

S ur le plan national, 8millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ils gagnent moins de 987 euros par mois. Parmi ces

8 millions dits de pauvres, il y a aussi les plus pauvres parmi les pauvres. Ils sont 2 millions à être en situation de très gran- de pauvreté, percevant moins de 515 euros mensuels. Et sur

ces 2 millions, ils sont plus d’1 million à côtoyer régulière- ment le Secours catholique. Autre constat, partagé sur le plan local : “Le nombre de couples avec enfants est en hausse, ils représentent désormais près du quart des personnes accueillies. Les familles mono-parentales représentent 30 %” note Alain Brugère, le président régional du Secours catholique. Les seniors aussi sont toujours plus nombreux : ils ne représentaient que 19 % des personnes accueillies il y a dix ans, ils sont désormais 24 %. La quarantaine d’équipes per- manentes du Secours catholique en Franche-Comté (1 400 béné- voles au total) reçoit près de 30 000 personnes par an, soit 12 000 situations rencontrées. “En quelques années seulement, on est passé de moins de 10 000 à plus de 12 000 situations par an, poursuit M. Brugère. Et avant, des gens qu’on ne voyait

factures d’énergie. La précari- té énergétique est devenue une des principales préoccupations du Secours catholique qui en a fait un de ses chevaux de bataille cette année. “On forme les gens aux gestes simples pour écono- miser l’énergie. Et on s’apprête à renouveler une convention avec

qu’une ou deux fois par an, on les voit désormais plus réguliè- rement. Il y a un véritable ancra- ge de la pauvreté.” Une des premières raisons pour lesquelles on sollicite le Secours catholique, c’est l’aide alimen- taire, suivie de l’aide financiè- re au paiement des loyers et des

E.D.F. pour reconduire le tarif “première nécessité” pour ceux qui peuvent y prétendre.” Les dons reçus par le Secours catholique sont en baisse. Les responsables régionaux de l’as- sociation en appellent, eux aus- si, à la générosité. J.-F.H.

Les responsables bénévoles du Secours catholique, entourés d’Antoine Aumonier, le délégué régional.

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