La Presse Pontissalienne 182 - Décembre 2014

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n° 182 - Décembre 2014

SANTÉ

Enquête

Même sans rendez-vous, un médecin Franc-Comtois répond dans la journée L’enquête menée par l’Union régionale des professionnels de santé (U.R.P.S.) bat en brèche des clichés. Seule une minorité de médecins (4,2 %) rejette toute demande de soins non programmés et un médecin sur dix en accepte plus de dix par jour. Le patient deviendrait-il “consumériste” ?

L’ U.R.P.S. ne s’attendait pas à un tel résultat, plutôt flatteur pour les médecins. Selon l’union qui représente les médecins libéraux de Franche- Comté, seulement 4,2% d’entre eux rejettent toute demande de soins non programmés et un médecin sur dix en accepte plus de 10 par jour. Les profession- nels, à en croire l’enquête menée en juin par l’U.R.P.S. auprès de 1 856 médecins - dont 19% ont répondu -, sont donc bien orga- nisés pour répondre à ces demandes de “soins non pro- grammés” qui sont l’ensemble des demandes de rendez-vous dans un délai d’une demi-jour- née en dehors des horaires de permanence de soins. En clair, lorsque vous avez un mal de gorge ou des maux de tête, vous aurez une réponse rapide, que vous soyez dans le Doubs ou en Haute-Saône. Cela ne veut pas dire que vous aurez besoin d’une consultation mais bien qu’un professionnel vous

té sera discuté en janvier à l’Assemblée. Paradoxalement, aucune enquê- te de ce type n’a été menée par l’État ou les A.R.S. alors que l’avenir de la santé se joue en 2015. Cette enquête arrive donc à un moment opportun. “Veut- on créer des supermarchés de la médecine ouverts 24 heures sur 24 ? , interroge le docteur Ber- tin-Belot. Nos médecins se sont organisés : la nouvelle loi de Santé pourrait détruire cemailla- ge, démobiliser les profession- nels. Marisol Touraine parie sur les maisons de santé pluridis- ciplinaires et les services d’urgences hospitaliers pour gérer les soins non programmés. C’est une prise en charge qu’assurent déjà, discrètement, les libéraux. Pourquoi vouloir créer quelque chose de plus coû- teux alors qu’un service est en place et fonctionne !” pointe du doigt le docteur Bertin-Belot. En Franche-Comté, 99 % des généralistes et 90 % des spé-

a écouté, qu’il vous a ensuite dirigé. “Cette enquête menée en juin démonte quelques idées reçues, relate le D r Christine Bertin-Belot, présidente de la branche “médecins” de l’U.R.P.S. La très grande majorité de pro- fessionnels accepte de recevoir des patients non programmés, en particulier les spécialistes. Personne ne peut dire : je n’ai pas eu de conseil.” Devant le sentiment d’urgence ressenti à tort ou à raison par

Les docteurs Christine Bertin-Belot et Pierre Bobey représentent les médecins libéraux.

cialistes déclarent accepter de recevoir en urgence des patients. Ils gèrent en moyenne 5,4 demandes de consultations non programmées par jour (et même 6,6 pour les généralistes). Ce sont 10 000 consultations non programmées qui sont réalisées chaque jour en Franche-Comté et 7 500 conseils téléphoniques. “Les médecins savent hiérar- chiser l’urgence et la demande” complète le docteur Pierre Bobey. Néanmoins, 59 % des profes- sionnels (49 % des spécialistes, 64 % des généralistes) se voient dans l’obligation de refuser les soins en urgence au-delà d’un certain seuil. Toutes spécialités confondues, le nombre moyen de refus pour une prise en char- ge le jour même est seulement de 1,75 patient par médecin, indique l’U.R.P.S. Sans surprise, la quasi-totalité

des médecins s’organisent pour traiter l’urgence en cas d’absence pendant les heures d’ouverture du cabinet. Un sur deux mobi- lise son secrétariat téléphonique. Un sur deux renvoie la deman- de vers un associé ou rempla- çant. À noter que 35 % d’entre eux restent joignables au télé-

phone. 29 % utilisent un répon- deur avec renvoi vers le 15 ou le 39 66. Et 95 % des médecins disent également s’organiser durant leurs congés par des moyens similaires. Le docteur est prévoyant… E.Ch.

Pénurie de médecin à Pontarlier : une “fausse” polémique D e nouveaux patients nʼauraient pas trouvé de médecin trai- tant à Pontarlier. Lʼaffaire est remontée jusquʼà lʼAgence régio- nale de santé. LʼUnion régionale des médecins de Franche- Comté a eu connaissance de ce problèmemais répond très facilement : il sʼagit selon elle dʼun problème administratif et non dʼun médecin qui a refusé une consultation. Avec 1,7 médecin pour 1 000 per- sonnes, la Franche-Comté est dans la moyenne nationale. “Ce que lʼon entend, ce sont des cas particuliers qui font oublier la généra- lité : les médecins répondent présents à Pontarlier” dit lʼU.R.P.S.

les patients et le développement du consumérisme médical, “il est apparu nécessaire de qualifier et quantifier les dif- férents modes d’organisation” explique l’U.R.P.S. qui a rapidement transmis son ana- lyse au ministère de la Santé dont le projet de loi de San-

“Pourquoi créer quelque chose de plus coûteux !

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