La Presse Pontissalienne 181 - Novembre 2014
ÉCONOMIE
La Presse Pontissalienne n° 181 - Novembre 2014 36
A.O.P.
Reconstituer les stocks Le comté au meilleur de sa forme
En 2014, le comté rime avec prospérité.
nouveaux marchés, il y a eu accepta- tion sous réserve qu’ils trouvent enco- re d’autres débouchés. “Ces accords sur la répartition de la valeur ajoutée peu- vent être remis en cause suivant l’évolution de la conjoncture. Il ne s’agit pas d’une rente à vie.” Tout comme la modulation de 3,5 % ne s’applique que pour cette campagne. “On remettra les compteurs à zéro au printemps. On sait qu’à chaque nou- veau plan, on ajoute en moyenne entre 800 et 900 tonnes supplémentaires. On étudie toujours la situation puis on ajus- te à mi-parcours en fonction du ratio ventes sur stocks.”
au niveau de la filière pour reconsti- tuer les stocks. Cette modulation, c’est un signe pour annoncer que la filière comté est en bonne santé. Maintenant, on dit aux producteurs de réduire la
De l’herbe à foison, des coops qui se modernisent, des affineurs qui s’agrandissent, la filière affiche une santé rayonnante en cette fin d’année. À savourer avec sagesse.
touriste, en revanche pour l’herbe, il n’y a pas a mieux. Conséquence, cela signifie de gros volumes de lait dont plus de comté fabriqué qu’à l’ordinaire. Les ateliers étaient donc en avance sur le plan de campagne qui fixe le cap. “Par rapport à la saison précédente, les entreprises manquaient de fromages et les stocks sont vides” , poursuit Claude Vermot-Desroches. Décision a été prise le 26 septembre par le C.I.G.C. d’ouvrir le robinet à plaques avec une modulation de 3,5 %. “Ce n’est pas un encouragement à pro- duire plus de lait sachant qu’il est déjà fait ce lait. On avait besoin de comté
voilure cet hiver pour éviter de faire du lait qui ne rentrera pas dans le comté.” Cette belle dynamique est l’affaire de tous.Quand les affineurs ont demandé une majora- tion de leurs gains en justifiant des efforts investis dans lamoder- nisation des caves et dans la recherche de
“On dit aux producteurs de réduire
P remière bonne nouvelle, Bruxelles a validé le cahier des charges relatif à l’A.O.P. com- té. Claude Vermot-Desroches, le président du C.I.G.C. est soulagé. “Le cahier des charges en fonctionne- ment en France est reconnu au niveau européen. C’est une sécurité. Il n’y a rien
d’exceptionnel mais cela scelle néan- moins des mesures qui à l’exemple de la limitation de la production à l’hectare, empêchent les producteurs de faire n’importe quoi en terme de volume ou vis-à-vis du respect de l’environnement. On a des outils de réponse.” L’été pluvieux a peut-être fait fuir le
la voilure cet hiver.”
ENQUÊTE
Cinq semaines et demi de vacances
Les médecins travaillent 51 heures par semaine C’est une des conclusions de la vaste enquête que vient de rendre publique l’union régionale des professionnels de santé. Les 1 856 médecins libéraux de la région génèrent aussi plus de 1 000 emplois directs.
L es médecins installés en cabi- net libéral travaillent enmoyen- ne 51 heures par semaine (sans compter leurs activités médi- cales annexes) et s’autorisent enmoyen- ne 5 semaines et demi de repos par an. C’est un des résultats de la vaste enquête menée par l’union régionale des professionnels de santé qui a inter- rogé les presque 1 900 médecins qui exercent sur le territoire régional. Il s’agissait également de comprendre l’évolution du métier sur les 5 der- nières années. Sur ce point, “deux tiers des médecins, surtout les généralistes, estiment que leur temps de travail a augmenté depuis 5 ans et 77 % d’entre eux l’attribuent à l’augmentation de leurs tâches administratives et détri- ment du temps médical disponible à consacrer à leurs patients” résume Christine Bertin-Belot, président de l’U.R.P.S. C’est ainsi que pour préser- ver leur temps médical, 30 % des méde- cins libéraux ont modifié l’organisation de leur cabinet au cours des 5 der- nières années, principalement en se regroupant, pour 37,5 % d’entre eux,
ou en recrutant du personnel à temps plein ou partiel ou en faisant appel à des sociétés de service. Un peu plus des deux tiers (68 %) des médecins libéraux francs-comtois déclarent avoir des salariés, que ce soit à titre indivi- duel ou partagés entre plusieurs méde- cins. Et malgré la crise, “23 %des méde- cins déclarent avoir embauché des salariés depuis 5 ans, 27 % ont aug- menté le temps de travail de ceux-ci et
Face à l’augmentation des charges, 45 % des médecins ont volontairement réduit leur activité.
seulement 9 % ont licencié” ajoute l’étude. La même enquête a évalué le nombre de salariés des médecins libéraux à 605 équivalents temps plein pour les spé- cialistes et 361 pour les généralistes, soit près de mille emplois pour la région Franche-Comté. Au chapitre des charges, en 2013, 77 % des méde- cins interrogés ont consta- té “une forte hausse de leurs charges professionnelles et de leurs impôts” par rap- port à l’année précédente.
Une situation qui les conduit à “travailler plus pour gagner moins”.
Malgré l’augmentation de leur chiffre d’affaires (plus de la moitié des méde- cins le confirment), leur bénéfice a diminué pour plus de 40 % d’entre eux à cause de cette hausse des charges. Face à cette situation les conduisant paradoxalement à “travailler plus pour gagner moins”, 45 % des médecins ont volontairement réduit leur activité,
26 % l’ont augmentée. Enfin, l’enquête révèle que les plus jeunes médecins (moins de 45 ans) ont une pratique légèrement différente de leurs aînés : ils exercent davantage dans des communes de moins de 10 000 habitants, plus souvent en cabinet de groupe (près de la moitié) ou en mai- son de santé pluridisciplinaires (14 %)
et prennent plus de jours de repos (1 semaine de plus en moyenne). Et les deux tiers des médecins étant à moins de 5 ans de la retraite envisagent de prolonger leur activité en la cumulant avec leur retraite, ou d’avoir une acti- vité salariée, ou encore de faire des remplacements. J.-F.H.
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