La Presse Pontissalienne 180 - Octobre 2014

DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 180 - Octobre 2014

Ferroviaire Ligne Pontarlier-Neuchâtel “Il faut persévérer dans cette voie” Succès de fréquentation pour la ligne du matin Pontarlier- Frasne-Vallorbe, échec pour la ligne Pontarlier-Neuchâtel via le Val de Travers. Difficile de faire préférer le train à la voiture. Le point avec Alain Fousseret, chargé des transports à la Région.

L a Presse Pontissalienne : La Région envisage-t-elle de renforcer la ligne Pontarlier-Vallorbe du matin à des- tination des frontaliers ? Alain Fousseret : On peut en rêver, mais on n’en est pas encore là. Pour l’ins- tant, cet horaire est confirmé car il rencontre le succès avec 30 à 70 voya- geurs tous les matins. Début novembre, une grande entreprise de la région de Vallorbe organise pour ses salariés frontaliers le voyage en train, au lieu du bus, ce qui va faire gagner encore une vingtaine de voyageurs. Et, c’est une heureuse surprise, d’autres entre- prises envisagent de faire ce genre d’opération de sensibilisation. Mais de là à créer un deuxième horaire, il y a de la marge. On songera à un deuxiè- me train quand le premier sera com- plètement rempli. Il y a 80 places assises, et 120 au total. Pour l’instant, je préfère rester prudent. J’espère jus- te qu’on a lancé une amorce de quelque chose qui évoluera en termes de com- portements. Que les gens puissent fai- re plus confiance au train.

part de Pontarlier pour aller dans le Val de Tra- vers ? A.F. : Ce n’est pas le même succès. On compte 5 à 10 travailleurs dans le train dumatin, pas plus. Le problème de cet- te ligne, c’est que les salariés doivent descendre à Travers pour remonter ensuite à Buttes avec une correspon- dance, ça fait plutôt long. On a essayé d’avancer l’heure, mais c’est compli- qué. Le canton de Neuchâtel, qui co- finance la ligne, se pose des questions sur le financement de cet horaire-là.

Alain Fousseret, à droite, dans un train dumatin en compagnie de travailleurs frontaliers.

L.P.P. : Combien coûtent ces lignes aux finances régio- nales ? A.F. : Le Pontarlier-Val- lorbe nous coûte 200 000 euros par an et 100 000 euros au can- ton de Vaud, et le Pon- tarlier-Neuchâtel nous coûte 90 000 euros et près de 200 000 euros au canton de Neuchâ- tel. C’est un vrai inves- tissement sur l’avenir.

programmer un arrêt. Et faire cela ne résoudra pas tout. Il faut qu’ensuite les gens soient emmenés à leurs usines, donc que les bus des usines les atten- dent à la gare pour les emmener au travail. C’est une piste d’avenir qui devrait être suivie. Les entreprises helvétiques du Val de Travers n’ont pas eu hélas la même réactivité que celles de Vallorbe ou de la Vallée de Joux.

L.P.P. : ça fait cher du billet tout de même ! Qu’est-ce qui explique cette timidité encore à choisir le train ? A.F. : Pour la ligne de Vallorbe, pas de souci, ça a mordu. Pour celle du Val de Travers, l’idéal serait de pouvoir fai- re une navette ferroviaire seulement entre Pontarlier et Les Verrières, ce qui permettrait aux frontaliers de sau- ter complètement les bouchons rou- tiers. Seulement, les Suisses doivent d’abord régler des problèmes de sécu- rité à la gare des Verrières avant d’y

les frontaliers d’abandonner leur voiture ? A.F. : Il faut aussi les comprendre, on ne peut pas leur en vouloir de ne pas prendre le train si cette solution n’est pas complètement adaptée et si leur temps de trajet est plus long et plus compliqué en train qu’en voiture. Mais il faut persévérer dans cette voie, et que les entreprises comprennent aus- si les enjeux du transport. Je crois qu’elles y sont de plus en plus sensi- bilisées. Propos recueillis par J.-F.H.

“On ne peut pas en vouloir aux frontaliers.”

L.P.P. : Qu’en est-il de l’autre ligne, celle qui

L.P.P. : Difficile par conséquent de convaincre

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