La Presse Pontissalienne 180 - Octobre 2014

La Presse Pontissalienne n° 180 - Octobre 2014 DOSSIER 24 Les alternatives à la voiture individuelle

Ballaigues À partir du 1 er novembre Lancement de la formule train + car postal chez Maillefer Dentsply Le fabricant d’instruments dentaires fait de son mieux pour proposer ou faciliter l’accès à des solutions de transport collectif. Entretien avec Dominique Legros, le directeur général.

L a Presse Pontissalienne : Pouvez- vous rappeler les dispositifs de transport des salariés mis en pla- ce au niveau de l’entreprise ? Dominique Legros : On est toujours sur un mode de bus avec un service tôt le matin et l’après-midi pour nos collab- orateurs qui travaillent en équipe et un service adapté à ceux qui exercent dans les bureaux. La situation est en place depuis deux ans. L.P.P. : Pour quelle efficacité ? D.L. : Le taux de remplissage varie entre 80 et 90 %. Cet été, on a eu quelques problèmes sur le parking de l’Espace Pourny lié au voisinage avec les gens du voyage. L.P.P. :Vous contenterez-vous des navettes de bus ? D.L. : On voudrait faire évoluer cette configuration pour élargir le nombre d’utilisateurs et profiter des possibil- ités ferroviaires avec la desserte Pon- tarlier-Frasne-Labergement- Vallorbe soutenue par le Conseil régional et le canton de Vaud. Pour nous, c’est un peu compliqué à résoudre car on est à Ballaigues. Ce qui sup- pose de synchroniser le train et le car

tinuera à prendre une partie à notre charge même si cela représente une dépense de fonctionnement non nég- ligeable. Au final, l’option bus reste toujours plus avantageuse que la voiture. Sans compter la fatigue, le stress. Dans notre schéma d’utilisa- tion du train, on verse une contribu- tion. On fournit à nos salariés un bil- let forfaitaire train + bus et ensuite on règle les prestataires. On tient à rendre les choses les plus simples pos- sibles. L.P.P. : Et la suite ? D.L. : On continuera d’essayer de faire évoluer le système. On espère la mise en place d’une seconde ligne de train car les horaires actuels sont bien adap- tés pour les ouvriers de production qui commencent tôt, mais ils conviennent moins aux administratifs. L.P.P. : La R.N. 57 est vraiment saturée ? D.L. : Bien sûr, et toutes ces mesures, auxquelles on pourrait ajouter les places de stationnement réservées aux co- voitureurs, vont dans le sens de délester cette nationale. Il est important aus- si de prendre en compte le côté envi- ronnemental. Les bus ont soulagé le

postal. Pour y parvenir, on a besoin de mobiliser beaucoup de monde : les col- lectivités et les instances de transport. S’il l’on veut que cela marche, il est nécessaire de trouver des solutions facilement utilisables. On est actuelle- ment en phase finale pour proposer une alternative train combiné avec une navette de bus entre Vallorbe et Ballaigues. Cette option sera mise en place au 1er novembre. Elle s’adresse plutôt aux gens qui travaillent à la

“On ne peut pas imaginer que certains aménagements ne soient pas faits”, estime Dominique Legros, le directeur général de

journée. Ce n’est pas toujours facile pour les gens qui prennent le bus aujourd’hui. Le train permet aussi d’élargir l’aire de ray- onnement du dispositif actuel essentiellement centré sur Pontarlier. L.P.P. : S’agit-il d’un service payant ? D.L. : Jusqu’à présent, on avait accordé la gra- tuité de transport aux personnes qui prenaient les bus mais cela va devenir payant par souci d’équité. On con-

Maillefer Dentsply.

“On est face à un manque de visibilité total.”

trafic sans régler le problème. On se doit de continuer à travailler sur des solutions de transports collectifs. L.P.P. : Quelle est votre vision de la probléma- tique des bouchons ? D.L. : On fait des efforts pour pallier au mieux un déficit de la part de l’État. Cette route est sous-dimensionnée. On est face à un manque de visibilité total sur l’évolution de cet axe qui est de plus en plus privilégié par les trans- porteurs. Il y a une inadéquation totale entre l’augmentation du trafic et l’ab- sence de mesures concrètes pour flu-

idifier la situation. On ne peut pas imaginer que certains aménagements ne soient pas réalisés. De notre côté, on est prêt à faire des efforts. On aimerait que les autorités compétences en France prennent des initiatives. J’emprunte régulièrement cette route entre Ballaigues et Besançon. Les poids lourds, c’est l’horreur. Beaucoup empruntent la R.N. 57 pour éviter la taxe à l’essieu imposée aux camions qui circulent en Suisse. Pourquoi ne prend-on pas des dispositions pour les inciter à passer par Bâle et Genève ? Propos recueillis par F.C.

Covoiturages : encourageant, mais peut mieux faire Alternative De nouveaux partenaires

Zoom Nestlé Orbe : le champion du covoiturage A vec 900 places de parking pour 1 500 col- laborateurs dont environ 25 % de fronta- liers, lʼentreprise avait tout intérêt à favo- riser lʼaccès aux transports collectifs et le covoiturage. “Pour les collaborateurs qui rési- dent sur le bassin lémanique, on a la chance dʼavoir une bonne desserte ferroviaire jusquʼà la gare dʼOrbe” , indique Thomas Sutter, admi- nistrateur du site Nestlé Orbe.

L e profil type du cov- oitureur : un ouvrier dans l’industrie sur des horaires d’équipe. C’est ce qui ressort du bilan présenté au début d’année et qui portait sur le programme de développe- ment du covoituragemis en place depuis 2012 sur l’Arc jurassien. Ce programme s’appuie sur une plate-forme téléphonique, un site Internet et la mise en place de parkings-relais. “61 entreprises participent, dont 46 dans l’in- dustrie. Au total, cela représente 16 000 salariés” , rappelle Nico- lasMercat,d’InddigoAltermodal, l’une des deux sociétés chargées d’animer le dispositif. Une année après le lancement de l’opération, le taux de cov- dans le personnel de production qui travaille aux mêmes horaires. Dans la panoplie des solutions pour soulager le trafic, le covoiturage a toute sa place. La pratique est plus développée

Il nʼexiste malheureusement pas de ligne entre Vallorbe et Orbe. Dʼoù la volonté dʼencourager le covoiturage qui est largement pris en comp- te dans le plan de mobilité de lʼentreprise. “On réserve les meilleures places de parking, les plus proches des entrées. On leur offre aussi la garantie de retour. Si, pour une raison ou pour une autre les covoitureurs se retrouvent bloqués sur le site, lʼentreprise règle le ticket retour. Cet- te disposition sʼapplique à tous les collabora- teurs engagés sous contrat.”

“On a uniformisé les horaires de production.”

“On garantit aux covoitureurs le retour en cas d’empêchement”, signale Thomas Sutter, l’administrateur du site Nestlé à Orbe qui avait remporté l’an dernier le challenge du covoiturage dans la catégorie des entreprises à plus de 250 collaborateurs.

Le succès du covoiturage repose avant tout sur les horaires. Cʼest flagrant à Nestlé Orbe où la moitié du personnel est rattaché à la production et travaille en équipe 3 x 8. “On a uniformisé les horaires de production. Sur ces catégories de salariés, on nʼest pas loin de 80 % de covoitureurs. Ce qui représente au final 40 % de lʼef- fectif global. Cʼest plus complexe sur les postes administratifs, recherche et développement où lʼon le taux avoisine 20 %.” Lʼimpact de Nestlé Orbe sur les bouchons à la douane ou à lʼen- trée de Pontarlier reste très modéré. La plupart de lʼeffectif fron- talier, ils sont entre 350 et 400, travaillent en production et covoi- turent en dehors des heures dʼaffluence.

oitureurs sur la population cible avait progressé de 7 %, passant de 13 % à 20 % avec des pointes jusqu’à 26 % dans le nord Vau- dois et dans l’industrieuse val- lée de Joux. “Cela représente 1 000 covoitureurs supplémentaires dont 80 % sont des travailleurs

décembre 2015. La seconde ver- sion associe de nouveaux parte- naires comme la communauté de communes des Portes duHaut- Doubs, leVal deTravers, le Jura bernois et le Territoire-de- Belfort.

frontaliers. Avec le covoiturage, une personne économise 3 000 francs par an en frais de déplacement. On a largement amorti le coût du programme qui était de 300 000 francs suisses.” Fort de ce résultat, l’opération a été prolongée de 18mois jusqu’en

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