La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

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Les commerçants sont à cran Nuisances Une exaspération générale Stationnement illicite, dégradation de biens publics, ce groupe ingérable sévit aussi dans les commerces et grandes surfaces de la place pontissalienne. Témoignages.

L a tension est palpable chez les commerçants pontissaliens victimes de ces individus par- ticulièrement désagréables. “Depuis 12 ans que je suis installé sur la zone, je n’ai jamais vu une telle équi- pe” , explique ce restaurateur qui pré- fère taire son identité. Ce qui peut se comprendre.

Cette clientèle est d’un sans-gêne consternant. Aucun savoir-vivre vis- à-vis des employés et des autres clients, impolitesse, menaces. Les gérants sont en permanence dans la gestion de conflits. Sans oublier cette volonté de trouver une excuse, un défaut quitte à l’inventer pour ne pas payer l’addition. “Cela se passait plutôt bien les autres

mer son établissement en fin d’après- midi. “Cela représente une perte de 9 000 euros auxquels il faudrait ajou- ter le salaire des employés versé jus- qu’à 2 heures bien qu’ils n’aient pas travaillé.” Ce commerçant ne compte pas le temps passé à nettoyer les immondices laissées par ces occupants illégaux qui ont fini par lever le camp dimanche après-midi. “Ils ont failli récidiver le 27 août mais avec l’appui du maire et des forces de l’ordre, ils ont finalement quitté les lieux.” Depuis cet événement, André-Fran- çois Émilli a posé des blocs de béton sur tous les accès possibles autour du bâtiment. Il a fait aménager une butée de terre pour bloquer toute intrusion par l’arrière. “Tant qu’ils seront sur le secteur, on utilisera un seul accès aux installations avec deux vigiles pour fil- trer les entrées et les empêcher de venir commettre des dégradations.”

seul. On essaie d’intervenir dès qu’on les voit entrer. Ils profitent aussi du fait qu’on soit en zone wifi gratuit” , explique l’intéressé qui n’a pas dépo- sé plainte. A 57 ans, André-François Émilli, le gérant du centre de loisirs le Komplex pensait être vacciné des comporte- ments irrévérencieux. Il n’y a pas d’âge

années, regrette le restaurateur Aujour- d’hui, le milieu commerçant ne se sent pas soutenu.On vit très mal cette impres- sion d’impunité, surtout quand la pres- se rapporte cette pluie de contraven- tions dressée à l’encontre d’un autre commerçant. C’est clair, on n’est pas tous logés à la même enseigne.” Autre témoignage, celui d’un garagis- te victime d’excréments sur sa parcelle et qui juge cette présence très aga- çante. “Ils sont très imprévisibles, peu- vent semontrer aussi gentils qu’agressifs. On est toujours sur le qui-vive.” Le directeur de cette cafétéria n’en revient toujours pas des excès constatés de visu.Toilettes bouchées, poubelles rem- plies d’urine. “Ils viennent consommer ce qu’ils achètent à l’extérieur. Ils braillent sans arrêt, font fuir les clients. Il faut faire la police en permanence. Jusqu’à présent, ils venaient en petits groupes, on a toujours pu se débrouiller

pour s’offusquer du pire. Le vendredi 14 août à 14 heures, il voit débar- quer une quinzaine de caravanes qui s’installent autour de son bâtiment en bloquant toutes les issues de secours. Impos- sible de leur faire entendre raison. Avant tout soucieux de la sécu- rité de ses clients et de son personnel, il prend alors la décision de fer-

“On est toujours sur le qui-vive.”

Pour se prémunir de nouvelles intrusions illégales, le gérant du Komplex a installé des blocs de béton et une levée de terre à l’arrière du bâtiment.

Le passage des gens du voyage a aussi laissé des traces Val de Morteau Aussi scandaleux qu’à Pontarlier

Pendant plus d’un mois, un groupe de gens du voyage composé d’une quarantaine de caravanes a causé des dégâts dans le Val de Morteau partout où il est passé.

A u début de l’été, un convoi d’une quaran- taine de caravanes de gens du voyage a débar- qué àVillers-le-Lac. Les nomades (environ 150 personnes) qui venaient de laVue-des-Alpes en Suisse où des dégradations ont été constatées après leur départ, se sont installés sans autorisa- tion sur le parking de la com- pagnie des Bateaux du Saut- du-Doubs. Ils étaient là comme chez eux, peu importe le préju- dice causé au propriétaire du site qui a fini par porter plain- te. “Ils ont occupé tout le par- king. Pendant cinq jours, nous n’avons plus eu d’activité. Les touristes n’osaient plus s’arrêter” raconte la direction de la com- pagnie des Bateaux du Saut- du-Doubs. Le groupe n’a pas fait que stationner, il a aussi dégra- dé le site. “Ils ont démonté le chalet d’accueil pour caler les caravanes. C’est incroyable com- me on se sent démuni face à ces personnes.” Alertée, la gendarmerie s’est déplacée sans pouvoir déloger le groupe qui occupait pourtant le terrain illégalement. La rai- son est que l’expulsion passe par une procédure légale que la

gendarmerie active systémati- quement face à ce genre de situa- tion. En résumé : le préfet est informé, il prend un arrêté qui somme les occupants de quitter les lieux dans les 24 heures. En réponse, ces derniers qui connais- sent leurs droits, déposent un référé auprès du tribunal com- pétent. Le statu quo dure au minimum cinq jours, période au terme de laquelle le convoi chan- ge de lieu. Et c’est reparti pour un tour dans les procédures administratives.À ce jeu du chat et de la souris, la gendarmerie n’a pas la part belle lorsqu’il s’agit d’aller à la rencontre de

cette population. “Nous avons reçu des provocations verbales de la part de personnes de tous les âges. On nous a traités de racistes, de nazis. ÀVillers-le-Lac, on a eu droit à des jets de pétards dans les jambes des gen- darmes” déplore le Major Wyrwas, de la gendarmerie de Morteau. Villers-le-Lac fut

“C’est la première

Le groupe de gens du voyage qui a sévi dans le Haut-Doubs cet été comptait quatre familles. Il a laissé derrière lui des dégâts et des dépotoirs comme ici sur l’aire d’accueil. Coût des réparations : 30 000 euros.

année que nous avons autant de soucis.”

néanmoins l’intervention de Jean-Marie Binétruy, président de la communauté de communes et d’Annie Genevard, maire de Morteau, qui se sont mobilisés pour obtenir auprès du préfet l’emploi de la force. Le groupe de gens du voyage a quitté le Val de Morteau juste avant que les autorités y aient recours. T.C.

commerçants. “C’est la premiè- re année que nous avons autant de soucis avec cette population. En revanche, on ne peut pas leur incomber les cambriolages qui ont eu lieu pendant cette pério- de. Mais pendant tout le temps où ils sont restés là, les gens ont vécu dans la crainte et en par- ticulier les commerçants” ter- mine le Major Wyrwas. Il salue

blèmes. Que ce soit sur la piste d’auto-école à côté du stade de Morteau, occupée illégalement une fois de plus, dans laquelle ils ont planté des pieux métal- liques pour fixer les auvents, ou alors sur l’aire d’accueil prévue pour eux qu’ils ont saccagée, après avoir forcé à partir le grou- pe de gens du voyage qui était là. Ajoutons des vols chez les

la première d’une série d’étapes dans le Val de Morteau. Le périple de ces gens du voyage, inconnus jusqu’à présent dans le Haut-Doubs (un tiers des plaques d’immatriculation étaient étrangères), s’est ache- vé le 14 août, date à laquelle ils se sont mis en route pour Pon- tarlier. Entre-temps, partout où ils sont passés, il y a eu des pro-

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