La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

ÉCONOMIE 40

La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

Sangles : comment sécuriser l’approvisionnement ? FROMAGE Favoriser la production locale Le marché de la sangle a connu des sautes d’humeur l’an dernier. Malgré les efforts entrepris pour faciliter la production locale, difficile de se passer des sangles d’importation.

R etour à la case départ. “Si les sangliers et bois- seliers jurassiens n’avaient pas été écartés lors de la rédaction du cahier des charges du Mont d’Or, la question des sangles polonaises ne se poserait pas. On fournirait du travail à une quarantaine de sangliers locaux à temps plein. On prétend aujourd’hui qu’on ne peut plus rien changer. Un décret peut toujours se modifier avec un peu de bonne volonté” , déplore Agnès Ambert qui pré- side l’association “Sangles du Haut-Doubs”. Laquelle, assure- t-elle, est toujours bien vivante et compterait une quinzaine de sangliers. Son combat pour défendre les intérêts des sangliers locaux et son insistance à dénoncer sur la

place publique l’incohérence de sangles d’importation dans un produit A.O.C. ne lui ont pas valu les faveurs du syndicat interprofessionnel de défense du Mont d’Or. La dernière réunion officielle où l’association a été conviée remonte à 2009.

contaminées” , poursuit Agnès Ambert en reconnaissant une certaine lassitude à porter seu- le les dossiers. Après les soucis d’approvisionnement qui ont conduit plusieurs ateliers à sol- liciter de toute urgence l’aide des sangliers locaux, le syndi- cat a essayé d’œuvrer dans ce sens. “On a trouvé un accord avec l’O.N.F. pour clarifier les choses vis-à-vis des bûcherons-sangliers qui devront signer deux contrats : un pour l’abattage et un autre pour les sangles. On veut égale- ment tendre vers une harmoni- sation des pratiques dans un cadre qui prenne en compte la réglementation et la sécurité sur les chantiers d’exploitation fores- tière…” L’O.N.F. est probable- ment l’interlocuteur technique

Les responsables du syndicat remettent même en cause la légalité de son exis- tence et estiment en tout cas qu’elle n’est plus du tout repré- sentative de la pro- fession des san- gliers. “On est toujours là. On mène actuellement un combat judi- ciaire sur des sus- picions de sangles

Une remise à plat s’impose.

Pour Agnès Ambert, le problème des sangles est avant tout un problème de cahier des charges.

incontournablemais n’a en aucun cas le pouvoir d’imposer une réglementation. “On n’est pas en position de décideurs étant à l’interface entre acheteurs et pro- priétaires” , indique l’O.N.F.

Une remise à plat s’impose. Cha- cun a bien conscience que l’intervention des sangliers doit se faire dans des conditions de sécurité, de transparence finan- cière et de réglementation clai-

rement définies. Le chantier est d’envergure. En attendant, ren- dez-vous le 12 septembre à Pon- tarlier pour saluer l’arrivée des premières boîtes de la saison.

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