La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

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SOMBACOUR

Le nouveau maire

Il faudra compter sur elle… Après deux mandats au poste de première adjointe, Maryse Jeannin a pris du galon. Elle succède à André Saillard et devient la première femme élue aux commandes de Sombacour.

E n épousant un petit gars de Sombacour il y a quelques années de cela, Maryse Jeannin s’intègre alors dans la famille Jeannin où il est souvent coutume de faire partie du conseil municipal. “Onm’a suggéré de pour- suivre la tradition” , sourit cette comptable de profession qui n’a pas trop hésité à s’engager. Avec suc- cès. Aux élections municipales de 1995, elle est élue au premier tour, et se retrouve deuxième adjointe aux côtés d’André Saillard qui sera maire jusqu’en mars dernier. “Je n’ai aucun regret d’avoir exercé avec lui. On s’est toujours très bien enten- du. On se complète. C’est avant tout un homme de terrain alors je suis plus dans les papiers” , poursuit Maryse Jeannin qui a pris la tête d’une liste ouverte en annonçant son ambition d’être maire dans une commune de 614 habitants où il est encore possible de rayer les noms. “C’est un avantage” , estime d’ailleurs Maryse Jeannin qui pas- sera finalement au premier tour en recueillant près de 80 % des suf- frages exprimés. Le conseil subit une vraie cure de jouvence avec 13 nouveaux conseillers sur 15. “Beaucoup d’anciens élus n’ont pas souhaité

pharmacie. “Il manque un com- merce alimentaire. Il faut trouver un endroit, un candidat. On a déjà réfléchi à la question.” Le précédent mandat a été mar- qué par l’ouverture du nouveau groupe scolaire et la fermeture des trois classes à l’intérieur du bâti- ment de la mairie. Que va-t-il adve- nir de ces locaux libérés par le trans- fert des écoliers ? Rien n’est décidé et le conseil planche déjà sur le sujet. Les trois Usiers piloteront aussi le projet de la nouvelle caser- ne des pompiers. Le C.P.I. du Val d’Usiers est actuellement installé sous la salle des fêtes. “Ce n’est pas très pratique. Nos pompiers sortent souvent en intervention ou viennent en renfort des centres voisins.” Au poste de première adjointe de Sombacour, on trouve maintenant Marie-Jeanne Léchine. L’ancien cantonnier Louis Sievert, “lamémoi- re des réseaux” est second adjoint et Maryline Scalabrino, assistan- te maternelle complète la munici- palité. À la différence d’autres com- munes, Sombacour a toujours tenu à maîtriser son expansion. Une volonté politique qui sera encore d’actualité sous ce mandat. “La population n’est pas passée du simple au double. On n’a pas de

repartir. La moitié d’entre eux avait au moins 70 ans” , justifie celle qui est devenue pour l’occasion la pre- mière femme maire de Sombacour. Elle avait déjà innové en étant aus- si la première à exercer une fonc- tion d’adjointe. Cet élan féministe s’exprime aujourd’hui jusqu’en dans la composition du conseil où la pari- té est de mise. Une simple coïnci- dence qui ne semble pas déplaire à Maryse Jeannin. “Ce conseil est très diversifié. Mais on a toutes sortes de professions, sauf les agri- culteurs” , déplore lemaire qui aurait apprécié que le dynamisme agri- cole de la commune soit aussi repré- senté au sein de son équipe.

Car Sombacour n’a rien d’un village dor- toir. Il abrite de nom- breux artisans, deux restaurants, une boulangerie, une fro- magerie. Sans oublier l’agence pos- tale communale. L’offre de services est tout aussi étof- fée, surtout si l’on raisonne à l’échelle duVal d’Usiers avec notamment un cabi- net médical et une

Une vision assez patri- moniale de l’urbanisme.

Maryse Jeannin est la première femme maire de Sombacour.

terrain communal constructible. On cherche plutôt à améliorer et à entretenir l’existant.” Maryse Jeannin constate avec plaisir comment évolue l’habitat du village. “Toutes les maisons anciennes se vendent bien et sont restaurées C’est du bonheur. Je préfère cela à un lotissement tout neuf.” Qu’on se le dise à Som- bacour où l’on a une vision assez patrimoniale de l’urbanisme. Ce n’est pourtant pas les demandes d’installation qui manquent dans cette commune située à 10 minutes de Pontarlier. “Pour la garde des enfants, on a la chan- ce d’avoir une offre de nounous intéressante et du périscolaire.” Sombacour n’a aucun souci pour louer ses 9 appartements. Avec 454 hectares de forêt commu- nale, elle tire un tiers de ses revenus de la forêt. “La com- mune s’est endettée suite à des gros investissements sur les réseaux.” Si Sombacour appar- tient au Syndicat intercommu- nal des eaux de Bians-les-Usiers, elle puise l’essentiel de ses besoins dans ses propres sources. La gestion des écoles relève d’une compétence intercommunale. “Les enfants iront à l’école le mercredi matin. Cette réforme

n’a pas pris en compte le bien des enfants. On nous a mis devant le fait accompli. Par chance, on avait déjà du périscolaire auVal d’Usiers. On fonctionne avec les Francas. On a décidé de prendre une par- tie des frais à notre charge mais les familles devront aussi mettre la main à la poche. Les cotisations se feront sur la base du quotient familial. Personnellement, j’aurais plutôt opté pour l’école le samedi matin” , précise Maryse Jeannin qui est aussi vice-présidente à la C.C.A. 800. Comme beaucoup d’autres élus locaux, le maire de Sombacour ne veut absolument pas partir sur le projet de nouveau canton d’Ornans. Pour exercer ces nouvelles fonc- tions, elle a accepté de réduire son activité professionnelle dans un cabinet d’expert-comptable pour se libérer deux après-midi au ser- vice de ses administrés. “Je tenais à garder mon emploi. On ne sait jamais…” Elle n’oublie pas non plus d’associer son mari “Loulou” dans son engagement politique. “C’est lui qui m’a donné le feu vert” , conclut celle qui figure aussi au bureau de l’association des maires ruraux du Doubs. F.C.

Comme beaucoup d’autres élus, elle ne veut pas partir sur le projet de nou- veau canton d’Ornans.

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