La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

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AGRICULTURE Lutte contre le campagnol Les agriculteurs se payent un chercheur Pour lutter contre la prolifération des campagnols, la profession agricole a réuni des fonds finançant le poste d’un thésard (437 000 euros). C’est une première. La Canadienne Petra Villette a été sélectionnée : elle tentera d’expliquer pourquoi et comment les populations de campagnols croissent et décroissent.

“S avoir que les agricul- teurs comptent sur la recherche fondamen- tale en investissant dans un poste de doc- torant, c’est novateur, et surtout, cela nous motive.” Professeur à l’université de Franche-Comté au laboratoire Chro- no-environnement et membre de l’Institut Universitaire de France, Patrick Giraudoux peut - en effet - se réjouir. Chose rare en France, un secteur pri-

vé se mobilise en finançant le poste d’un thésard à l’heure où la recherche se plaint des restrictions budgétaires. Ce secteur, c’est la profession agrico- le, qui se montre pragmatique en inves- tissant dans la recherche fondamen- tale afin de lutter contre le campagnol, animal synonyme de plaie pour les agriculteurs du Haut-Doubs en raison des dégâts qu’ils occasionnent dans les prairies. Les résultats ne seront connus qu’à moyen terme, d’ici cinq ans mini- mum. 437 000 euros ont ainsi été réunis

pour assurer le financement de ce pos- te cofinancé par les chambres d’agriculture du Doubs, du Jura, des agences du Crédit Agricole de Maîche, Morteau, Pontarlier, Nozeroy, ainsi que l’État (à 50 %) et la réserve parle- mentaire de la députée Annie Gene- vard. Un appel d’offres pour recruter le chercheur a été lancé en mai : 26 dossiers sont arrivés au laboratoire Chrono-environnement. Après l’audition de huit personnes, c’est Petra Villette, une Canadienne

originaire de Vancouver qui occupera le poste. Sa mission : comprendre le cycle du campagnol, notamment concer- nant les déterminants de la phase de déclin de ces populations. “Lorsque les populations de campagnols atteignent un pic, elles chutent ensuite. On igno- re la cause : est-ce un problème para- sitaire, viral, bactérien, de consangui- nité ? Pour l’instant, on l’ignore. La recherche de Petra permettra d’en savoir davantage” témoigne Fabrice Cuenot, ancien président de la Fédération Régio- nale de Défense contre les Organismes Nuisibles de Franche-Comté (F.R.E.D.O.N.) et agriculteur, qui trans- met le flambeau à Charles Schelle. Grâce à cette “nouvelle” étude, la Franche-Comté garde son expertise dans la lutte contre le campagnol : “Nos agriculteurs ont été les premiers à se pencher sur ce sujet et à tester avec succès, sur plusieurs zones expérimen- tales (à Pissenavache par exemple), une stratégie de lutte raisonnée qui asso- cie à la lutte chimique, des méthodes

alternatives comme le travail du sol, la lutte contre la taupe” relate un expert de la F.R.E.D.O.N. Ce programme de lutte raisonnée associe les chercheurs et près de 256 agriculteurs. Le Doubs confirme son statut d’expert dans la lutte raisonnée du nuisible. E.Ch. Colombia de Vancouver, Petra Vil- lette a été sélectionnée par le jury pour mener cette recherche sur le déclin du campagnol. Repartie cet été dans le Yucan (États-Unis) pour étudier lʼanimal, elle reviendra en octobre à Besançon. Elle mènera son travail sur le terrain, à la ren- contre des agriculteurs, techniciens, du plateau de Maîche en passant par Pontarlier et le Jura. Zoom F ormée à lʼuniversité de British

Patrick Giraudoux,

Charles Schelle, Petra Villette et Fabrice Cuenot (de droite à gauche), ensemble pour mener à bien un nouveau projet de recherche sur le campagnol financé par la profession agricole.

BULLE

28 lots au total La commercialisation de la zone d’activité peut démarrer

La Communauté de communes Frasne-Drugeon est autorisée à commercialiser les parcelles de la zone d’activité de Bulle. Son président, Claude Dussouillez, sait que le contexte économique et politique est difficile mais il est confiant.

quand sortira de terre le pre- mier bâtiment. En revanche, cette zone va mixer les secteurs d’activité puisqu’elle a une voca- tion à la fois commerciale, indus- trielle et artisanale. “On peut avoir un concessionnaire auto- mobile, un transporteur pour- quoi pas, un électricien. Nous aurons, c’est sûr, un restaurant au centre de cette zone, j’ai des touches sérieuses avec des inves- tisseurs. Nous analyserons tous les projets en fonction du contex- te local. Je ne veux pas vendre pour vendre, nous ne voulons pas de projets farfelus ou oppor- tunistes. On souhaite des retom- bées sur cette zone en termes d’emploi et de fiscalité profes- sionnelle. Il faut que la com- munauté de communes y trou- ve son compte à l’avenir” prévient Claude Dussouillez. Le président de la C.F.D. ne craint pas non plus la concur- rence de la zone des Gravilliers à Pontarlier, qu’il juge com- plémentaire à celle de Bulle. T.C.

C laude Dussouillez, le président de la com- munauté de communes Frasne-Drugeon, a reçu le 27 août l’arrêté de vente par anticipation. Ce document auto- rise dès maintenant la collec- tivité à commercialiser les lots de la zone d’activité économique de Bulle. “Jusqu’à présent, nous n’étions pas en mesure de prendre des réservations, puisque nous n’étions pas en capacité de vendre des parcelles en l’absence de cet arrêté” remarque l’élu. Il répond ain- si aux critiques qu’il essuie par- fois à propos de cette Z.A.E. de 18 hectares, qui coûte 6,4 mil- lions d’euros hors taxes à la C.F.D., et sur laquelle il n’y a pas encore eu l’ombre d’une entreprise (à l’exception du pro- jet d’unité de transformation du bois Jura 7S qui a échoué). “Faire une zone de cette enver- gure, pour une communauté de

communes de 6 000 habitants, c’est un défi. Nous nous sommes engagés dans ce projet car nous étions en capacité financière de le faire et cela sans augmenter les impôts locaux” se défend Claude Dussouillez. Il affirme désormais que toutes les condi-

“Jusqu’à présent, j’ai eu plus de contacts que je n’ai de lots à vendre. C’est la preuve que cette zone intéresse des porteurs de projet. Néanmoins, je reste réaliste, je vois bien que le marasme économique dans lequel nous sommes sonne un peu les investisseurs. Il faudrait en plus que cesse cette caco- phonie politique pour redon- ner de la confiance aux entre- prises” dit-il. L’avenir nous dira si ses prévisions sont justes. Tout commence pour cette zone d’activité qui entre dans le vif de la commercialisation alors que s’achèvent les travaux de viabilisation. La C.F.D. estime que d’ici un mois, il sera pos- sible de circuler sur 70 % de la voirie. Le prix de vente au mètre car- ré avoisine les 30 euros en moyenne (il y a quatre niveaux de prix). En l’absence d’acquéreurs, on ne sait pas

tions sont requises pour vendre les ter- rains aux entre- prises qui vou- draient construire le long de la R.D. 471. L’élu estime même que l’ensemble des 28 lots peut être vendu dans les cinq prochaines années. Cet objec- tif lui paraît cré- dible malgré le contexte écono- mique qui n’est pas favorable à l’investissement.

Tout vendre d’ici cinq ans.

La viabilisation de la zone d’activité de Bulle s’achève. Sur un périmètre de 18 hectares, 13,5 sont en vente.

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