La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

MOUTHE - RÉGION DES LACS 28

La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

CHAUX-NEUVE

Un nouveau musée Dis, c’était comment avant le Haut-Doubs ?

Le musée “Au bon vieux temps” laisse à découvrir diverses facettes de la vie des montagnons à travers des objets et des outils de la vie quotidienne. Leçon de mémoire, anecdotes et inventivité.

F ourgonnette de la gendarme- rie des années soixante-dix, tracteur de l’après-guerre bri- colé à partir d’une automobi- le et d’autres engins décalés attirent d’emblée le regard en arrivant devant ce musée situé au hameau de la Chenoz entre Chaux-Neuve et Cha- pelle-des-Bois. Le tableau est assez insolite. Comme ce musée qui four- mille de multiples ustensiles et qui relève d’une muséographie toute per- sonnelle. Conception et mise en scène de Robert Sauvonnet, le propriétaire des lieux

qui concrétise là un projet de longue haleine. “J’ai commencé à m’intéresser à ce patrimoine campagnard en quit- tant le cocon familial à 18 ans” , explique ce personnage âgé aujourd’hui de 44 ans qui a peu à peu constitué une col- lection impressionnante de vieux trac- teurs conservés en l’état. En remon- tant le temps il a élargi sa prospection aux outils et matériels utilisés avant la motorisation des travaux agricoles. Avant de donner corps à son musée, Robert Sauvonnet a dû surmonter des épreuves douloureuses qui l’ont conduit àmettre sa passion de côté pour d’autres

Paul Sauvonnet avec trois de ses enfants : Léa, Laura et Paul toujours prêts à agrémenter de leur savoir la visite du musée familial.

priorités professionnelles et familiales. “Ce musée a aussi une histoire” , n’oublie pas de souligner son conservateur qui l’a construit de toutes pièces sur la base d’un ancien corps de ferme. Tou- te la famille Sauvonnet a participé à la génèse du projet. Les trois plus jeunes enfants encore au logis, à savoir Léa, Laura et Paul se sentent chez eux dans cette caverne d’Ali Baba toute juras- sienne. Ils jouent volontiers les guides même si Robert Sauvonnet emploie deux salariés à mi-temps dédiés à cet- te fonction. Le souci de transmission est essentiel dans ce type de structu- re où tout repose au départ sur les connaissances acquises par son fon- dateur. À chaque don ou nouvelle acquisition, Robert Sauvonnet a pris soin de se fai- re raconter l’histoire qui allait avec. À la description de l’objet s’ajoute ainsi le vécu de celui qui en était proprié- taire. La porte ouverte à d’innombrables et croustillantes anecdotes qui ren- dent ce musée plus vivant que jamais. La mémoire de nos aïeuls emplit

l’atmosphère des lieux. La visite s’articule en deux temps avec l’avant et l’après méca- nisation. Le premier espace est agencé en cellules où sont ras- semblés les objets par thématique : l’école, le travail du bois, la les- sive, les jouets, chas- se-braconnage, bat-

modèles de la plupart des marques actuelles : Deutz, Lance, Massey-Fer- guson. Certains ont disparu à l’exemple des tracteurs fabriqués par les frères Babiole à Paris. “Leurs tracteurs étaient soi-disant garantis à vie. Mais cela ne fonctionnait pas. Faute de pouvoir tenir leurs promesses, les deux frères se seraient suicidés. Cette histoire serait à l’origine des expressions autour du mot babiole” , explique Robert Sau- vonnet. Le musée abrite aussi la pre- mière souffleuse à neige du Haut- Doubs. Coût de l’engin : 1,8 million de francs, soit trois fois le prix d’une voi- ture de l’époque. Les visiteurs, surtout les plus anciens, ne manquent pas de réagir à la vue d’un objet ou d’un outil qui a marqué leur enfance. Les souvenirs refont sur- face. “On s’enrichit du savoir des autres” , apprécie Robert Sauvonnet ravi de ces échanges. F.C.

La mémoire de nos aïeuls emplit l’atmosphère.

Quelques fourchettes, un fond de boîte de biscuits et voilà comme fabriquer un peigne à myrtilles avec les moyens du bord.

teuse, travaux des champs, “on tue le cochon”…Un petit tunnel en bois sym- bolise le passage vers l’arrivée du trac- teur. Un autre univers qui nous fait remonter aux prémices de cet engin qui a bouleversé la vie de nos cam- pagnes. “Certains mécanos du coin étaient suffisamment malins pour trans- former une voiture en tracteur en ins- tallant une seconde boîte de vitesses pour pouvoir effectuer les travaux agri- coles.” La collection comprend des

Au Bon Vieux Temps - Renseignements : 06 45 74 94 77

MONTPERREUX Passage du sentier pédestre Quel avenir pour la base Aroeven ? L’avenir de ce bien qui bénéficie d’une situation exceptionnelle au bord du lac suscite bien des interrogations. Éléments de réponse.

C rise ou, pas crise, il y a aura tou- jours des candidats à l’acquisition d’une propriété de 80 ares avec accès direct au lac, quitte à mettre plu- sieurs centaines de milliers d’euros sur la table. Le scénario a failli se pro- duire avec un privé mais l’affaire n’a pas abouti à cause des contraintes qui pèsent sur ce bien. En effet, le P.O.S. (plan d’occupation des sols) interdit toute possibilité d’hébergement sur le site. Cette mesure protectrice était pro- bablement destinée à éviter toute déri- ve immobilière. “La base est toujours en instance de vente sans être vendue” , précise Marcellin Baretge, le secré- taire général Aroeven Besançon. Plusieurs raisons expliquent pourquoi l’association est prête à se séparer de cette propriété rattachée à la baseAroe- ven de Rochejean. “On connaît une baisse d’activité. Pour le moment, le projet de développement ne peut pas se

cette vigilance” , confie Gérard Dèque en reconnaissant lui aussi l’intérêt du site. Sauf que la communauté de com- munes est déjà engagée via le syndi- cat mixte des Deux lacs dans d’autres projets, notamment le futur complexe nautique de Malbuisson.Acheter sans justifier d’une destination n’aurait guè- re de sens. Le débat n’est pas clos. “On a décidé de se retrouver avec le maire de Mont- perreux et le président du syndicat mix- te des Deux lacs pour faire le point” , annonce Marcellin Baretge sans écar- ter aussi l’option d’une solution inter- ne sous réserve de trouver les moyens adéquats.

faire pour des problèmes de subven- tions trop faibles” , poursuit Marcellin Baretge. À cela s’ajoutent des mises aux normes, donc des investissements incontournables. Si l’opportunité de vendre un bon prix se présente alors pourquoi pas même si comme le sou- ligne le secrétaire général : “L’Aroeven ne vendra pas à n’importe quel prix.”

Les collectivités sont-elles intéressées ? Ce n’est pas du tout dans les projets communaux de Montper- reux. Idem à la commu- nauté de communes Mont d’Or-Deux Lacs néanmoins soucieuse de préserver le droit de passage du sen- tier pédestre autour du lac. “C’est notre préoccu- pation principale. Ces droits de passage sont très facilement résiliables, d’où

L’Aroeven ne vendra pas à n’importe quel prix.

La base Aroeven de Chaudron occupe une propriété de 80 ares au bord du lac Saint-Point.

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