La Presse Pontissalienne 179 - Septembre 2014

LE DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 179 - Septembre 2014

LES FRANCS-COMTOIS DANS LA GRANDE GUERRE

Il y a cent ans démarrait ce qui allait devenir en quatre ans le conflit le plus meurtrier de tous les temps pour les soldats français. La Presse Bisontine a souhaité participer à sa façon au nécessaire devoir de mémoire. Ce dossier a été rendu possible grâce aux contributions de Jean-Claude Barbeaux, Denis Greusard, Jean-Yves Monnin, Claude Hugel, Roger Chabod, Jeanne-Marie Taillard, Michel Renaud, les Amis de Louis Pergaud, Jean-Claude Vuez, Dominique Carrier, Charles Muckensturm-Louvrier, musée Lucien Bersot, Archives départementales, Denis Vermot, Éric Bonvalot.

La Franche-Comté à l’aube de la Grande Guerre Souvenir Il y a tout juste 100 ans L’histoire de la Franche-Comté et le destin de nombreux de ses habitants vont basculer en quelques jours. La vie était pourtant prospère à l’époque. Mais les rancœurs de la guerre de 1870 et l’espoir de voir le conflit naissant réglé rapidement vont plonger la France dans une guerre meurtrière et interminable.

Le livre de Jean-Claude Barbeaux

La Franche-Comté pendant la Grande Guerre

de France. Politiquement, le pays com- me la région sortent de plusieurs années de tension après les inventaires des biens de l’Église suite à la loi de 1905. Bien que fortement imprégnée par le catholicisme, la Franche-Comté accor- de en 1914 en majorité ses suffrages aux radicaux de Clemenceau. La Répu- blique a en effet fait du chemin depuis quelques décennies et s’est largement imposée, y compris dans les campagnes. L’attachement à ses principes fonda- teurs se retrouve d’ailleurs dans l’engouement que l’on note chez les jeunes conscrits qui donnent sans rechi- gner deux années (puis trois dès 1913) à la nation lors du service militaire. Il faut aussi se souvenir que la guerre de 1870 contre les Prussiens a laissé des Éditions Sutton sur les événements mar- quants dans la région avant et pendant la première guerre mondiale. Du caporal Peugeot au sergent Sellier, il nous décrit comment la Franche-Comté a traversé la Grande Guerre. Au front ou à lʼarrière, à travers des destins dʼhommes célèbres ou dʼanonymes, entrant dans le quotidien des Francs-Comtois durant cette guerre qui devait être la der des ders. A uteur de nombreux ouvrages et articles sur la Région, Jean-Claude Barbeaux revient dans ce livre aux

D epuis le début de ce siècle qui débute à peine, industrie et agriculture sont prospères dans la région. La race mont- béliarde a été créée il y a peu, les frui- tières sont bien en place et structurent une filière en pleine croissance. Et si le vin est en crise, l’absinthe, elle, connaît une popularité et un développement croissant qui inquiète d’ailleurs des opposants bien déterminés à la faire interdire. Du côté de Besançon, l’horlogerie assure à la capitale régio- nale un rayonnement économique cer- tain, tout comme l’industrialisation partout ailleurs dans la région avec les Peugeot, Japy et autres. Pour accom- pagner cette période économiquement faste, le chemin de fer dessert beau- coup de villes avec des lignes princi- pales souvent prolongées dans des bourgs plus ruraux via le tacot. Évi- demment, ce climat serein est aussi favorable à l’apparition des loisirs et manifestations festives comme le Tour

Jean-Claude Barbeaux présente son livre sorti aux Éditions Sutton.

traces et a fait perdre au pays les régions voisines d’Alsace et de Lorraine. Alors que le tocsin retentit dans tous les villages le 1 er août 1914 et que tous prennent connaissance de l’ordre de mobilisation générale, la Franche-Com- té va entrer brutalement dans la guer- re dès le lendemain à Joncherey près de Belfort, avec la mort du caporal Peu- geot abattu par les Allemands qui ne déclareront officiellement la guerre que le jour suivant. Une guerre longue, inhumaine, sanglante et meurtrière qui prendra à la Franche-Comté plus de 30 000 de ses hommes dont 11 000 pour le seul département du Doubs. Une guerre qui ne sera même pas la Der des Ders… D.A.

Développement de l’économie et des loisirs, la belle époque va laisser place à quatre années de guerre.

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