La Presse Pontissalienne 178 - Août 2014

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 178 - Août 2014

4

POLITIQUE

L’heure de la reconnaissance “Pour la station de Métabief, on a fait le bon choix”

L a Presse Pontissalienne : Comment va se tra- duire cette participation intercommunale ? Christian Bouday : Cela implique au préalable l’adhésion de la communauté de communes au syndicat mixte duMont d’Or. Elle versera une contri- bution de 100 000 euros par an qui servi- ra à combler le déficit. Cette somme s’ajoute à la prise en charge du déneigement des parkings et à la taxe sur les remontées mécaniques. Le montant de cette dernière taxe sera figé à ce qu’elle rapporte actuel- lement, soit environ 100 000 euros. L.P.P. : Le Conseil général réclamait depuis long- temps une implication des collectivités locales au niveau de la station. Cela signifie-t-il que l’heure de la reconnaissance a sonné ? C.B. : Au-delà des chiffres, il y a les hommes. Ce qui est en train de se passer montre qu’un projet de territoire se dessine. C’est rassurant de voir les communautés de com- munes se mobiliser ainsi sur les dossiers structurants. On sait bien que le dévelop- pement local se décidera de plus en plus à l’échelon intercommunal. L’avenir de la sta- tion Métabief ne repose plus seulement sur les collectivités. Ici, tout le monde joue le jeu, y compris les privés. L.P.P. : Vous faites allusion au collectif Métabief- Mont d’Or ? C.B. : Cette association regroupe le syndi- cat mixte duMont d’Or et des commerçants volontaires de la station. Ils apporteront une somme d’argent proportionnelle à leur chiffre d’affaires. Le Conseil général appor- te 20 000 euros et les autres adhérents 15 000 euros. Ce collectif a pour mission de vendre la station en complément du tra- vail déjà mené par l’office de tourisme. L.P.P. : Qui dirige ce collectif ? C.B. : Il n’y avait pas d’autre candidat que moi pour présider cette association mais c’est avant tout dans un souci d’accompagnement. L’animation technique a été confiée au directeur de la station Oli- vier Érard. L.P.P. : Des actions sont déjà ciblées ? C.B. : Le collectif est invité au prochain Comptoir de Lausanne qui se déroulera du 19 au 28 septembre. Je précise bien qu’il s’agit d’une invitation gratuite renouve- lable sur trois ans pour un emplacement de 400 m 2 . On nous a juste demandé de pro- poser des animations. On va en profiter pour présenter toutes les activités ludiques de la station et du Haut-Doubs. Ce rendez- vous attire 150 000 visiteurs. C’est une bel- le opportunité pour attirer davantage de clients suisses. L.P.P. : Après la modernisation, il faut songer à ren- tabiliser l’équipement ? C.B. : Effectivement. La neige de culture doit permettre d’augmenter le nombre de jour- nées skieurs. On se situe actuellement autour de 200 000 et on espère arriver rapi- dement à 250 000, soit le niveau enregis- tré dans les années quatre-vingt. Il faut chercher à rentabiliser au mieux les inves- tissements et pourquoi pas arriver à La communauté de communes du Mont d’Or et des Deux lacs va apporter son soutien financier au Syndicat Mixte qui gère la station. De quoi satisfaire son président Christian Bouday, ravi de cette réconciliation qui valide aussi le bien fondé de la gestion en régie directe. Entretien.

“Le choix de la régie est finalement une réussite”, estime Christian Bouday sous sa casquette de président du syndicat mixte du Mont d’Or.

l’équilibre.

plus qu’un seul syndicat gestionnaire de l’alpin et du saut à skis. À l’heure de la mutualisation, c’est tout à fait cohérent. Ces deux syndicats sont portés par la même collectivité et les équipes de salariés exer- cent sensiblement les mêmes métiers en lien avec la neige et les remontées méca- niques. On engage un audit sur le télésiè- ge de Chaux-Neuve qui fera l’objet d’une grande inspection en 2015. Par contre, la fusion n’a aucune incidence sur le fonc- tionnement des tremplins toujours confiée au Centre National de Ski Nordique et de Moyenne Montagne de Prémanon. L.P.P. : Suivez l’actualité de la station des Fourgs ? C.B. : On espère bien qu’elle trouve un repre- neur. Le Conseil général est attentif à ce qui se passe. L’agence Développement 25 accompagne d’ailleurs ce dossier. C’est important de pouvoir conserver des petites stations. L.P.P. : Vous êtes aussi à la tête du Syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs qui peine encore à faire l’unanimité. Quelle est la situation actuelle ? C.B. : Ce syndicat regroupe aujourd’hui le Conseil général et les communautés de communes de Mont d’Or-Deux Lacs, de la C.C.L., de Frasne-Drugeon et du canton de Montbenoît. Les choses ont mis du temps

à s’organiser. À partir de 2016, le législa- teur donnera la compétence des milieux aquatiques et des inondations aux com- munautés de communes alors qu’elles devaient jusqu’à présent en faire la deman- de aux communes. L.P.P. : Comment se traduit l’action de ce nouveau syndicat sur le terrain ? C.B. : On poursuit les actions engagées sur le Drugeon par la communauté de com- munes Frasne-Drugeon avec l’appui finan- cier de la C.C.L. Cela se matérialise par les travaux de rivière réalisés ou en cours dans les villages de Vaux-et-Chantegrue, Bon- nevaux, Bouverans et La Rivière-Drugeon. C’est un programme d’1 million d’euros financés à 80 % par l’Agence de l’Eau, l’Europe et le Conseil général. L.P.P. : D’autres actions à signaler ? C.B. : On travaille à la définition des docu- ments d’objectifs qui accompagnent le clas- sement en zone Natura 2000 des tourbières de La Cluse-et-Mijoux et de Malpas. Tou- jours au niveau de la Cluse, une étude est conduite par le syndicat sur la restaura- tion du ruisseau de la Morte. On mène une opération similaire sur une zone humide près d’Arc-sous-Cicon. Avec toutes ces actions, on ne désespère pas de convaincre les communautés de communes de Mouthe, du Val de Morteau voire Altitude 800. L.P.P. : Qu’en est-il de la question du barrage d’Oye- et-Pallet ? C.B. : L’État va transférer au Conseil géné- ral la propriété du lac Saint-Point. Une expertise a été réalisée sur cet ouvrage où il faudra restaurer l’installation électrique d’ouverture des vannes. Aujourd’hui, c’est un salarié du syndicat mixte des milieux aquatiques qui contrôle le niveau du bar- rage. On intervient en prestataire de ser- vice pour l’État. L.P.P. : Ce syndicat mobilise combien de salariés ? C.B. : Ils sont cinq sous la direction de Cyril Thévenet qui est aussi à la tête du syndi- cat mixte de la Loue, L’objectif étant de mutualiser à terme les deux syndicats dont les territoires se superposent à celui du Schéma d’Aménagement et de gestion des Eaux (S.A.G.E.) Haut-Doubs-Haute-Loue. C’est simplement une question de cohé- rence. Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Quoi de neuf pour la saison estivale ? C.B. : On poursuit les améliorations entre- prises au niveau duV.T.T. dans une approche plus familiale de la pratique. La galerie de visite adossée à l’usine à neige est désor- mais ouverte. On s’implique aussi dans la création d’un espace naturel sensible à l’échelle du massif du Mont d’Or. C’est une démarche exigée par la D.R.E.A.L. avant de poursuivre les travaux de restructura- tion des remontées mécaniques sur le sec- teur Piquemiette. On souhaite moderniser les installations existantes, en supprimer certaines, en changer d’autres avec la volon- té de proposer un accès beaucoup plus rapi- de avec le domaine skiable de Métabief. L.P.P. :Vous ne regrettez pas d’avoir repris les rênes de la station ? C.B. : Le choix de la régie est finalement une réussite. L.P.P. : Rien de nouveau au syndicat mixte des trem- plins de Chaux-Neuve que vous présidez égale- ment ? C.B. : Si, puisqu’on prévoit de fusionner avec le syndicat mixte du Mont d’Or en 2015. Ce rapprochement implique que la com- munauté de communes des Hauts du Doubs adhère à ce syndicat mixte. Il n’y aura donc

“Une approche plus familiale du V.T.T.”

Des travaux de rivière sont enga- gés dans les tra- versées des villages de la vallée du Drugeon, comme ici à Bouverans.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online