La Presse Pontissalienne 178 - Août 2014

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 178 - Août 2014

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PORTRAIT Il est originaire de Frasne Anthony Poulin, plus jeune conseiller municipal de Besançon À 24 ans, Anthony Poulin a fait son entrée au conseil municipal de Besançon aux côtés du maire Jean-Louis Fousseret. Une étape dans le parcours politique du jeune élu vert, qui a commencé à militer dans le Haut-Doubs.

L e maire socialiste Jean-Louis Fousseret le présente souvent comme le plus jeune de son équipe. “Le plus jeune peut-être,mais j’ai d’autres qualités” rétorque avec humour Anthony Poulin.À 24 ans, l’étudiant en master 2 de droit public à la faculté de Besançon, a fait son entrée au conseil municipal de la capitale régionale. Il est conseiller délégué à la vie étudiante, à l’animation et au comité local d’aide aux projets (C.L.A.P.). Une délégation sur mesure : “C’est une thématique que je connais, car je suis moi-même étudi- ant” estime le jeune homme qui a pris à bras-le-corps son rôle d’élu, décidé à agir pour apporter une nouvelle dynamique sur les campus de laBouloie,

et des Hauts-du-Chazal. Il intègre progressivement le rythme de son nouvel agenda qu’il partage entre la fac (il achève actuellement un stage au Conseil régional dans le ser- vice en charge de la commande publique) et la municipalité. “L’emploi du temps est plus chargé, les nuits sont plus courtes, il y a toute une phase de découverte des services et des dossiers. Oui, je le concède, c’est un peu plus de fatigue.” Cet été, il a déjà prévu de faire le tour de l’ensemble des structures d’animation de la ville de Besançon. Depuis qu’il est aux responsabilités, Anthony Poulin a rarement l’occasion de retourner dans son Haut-Doubs natal. Il est originaire de Frasne, là où

vivent ses parents.Il a grandi ici,entouré d’un père et d’une mère “qui se sont toujours engagés.” D’ailleurs, son père a été conseiller municipal à Frasne, et sa mère l’est actuellement. À la mai- son, la politique a souvent fait irrup- tion dans les discussions, suffisamment en tout cas pour permettre à Anthony de se forger un tempérament de mili- tant avec “un cœur à gauche.” S’il a été élu pour la première fois à Besançon en mars, il s’investit depuis beaucoup plus longtemps en politique. Son parti ? Europe Écologie-Les Verts (E.E.L.V.), la formation qui correspond à ses valeurs. Dans un Haut-Doubs plutôt ancré à droite, il n’a jamais caché son étiquette politique qu’il assume et défend. Au besoin, il est prêt à recadr- er avec aplomb un interlocuteur qui jugerait un peu vite que les écolos ne sont que de doux rêveurs juste bons à défendre les petites fleurs et à jouer les poils à gratter des agriculteurs. “L’écologie politique, c’est autre chose. Nous défendons l’homme et les généra- tions futures en agissant pour la pro- tection de la biodiversité à laquelle nous appartenons. Les enjeux environ- nementaux et énergétiques ne sont pas secondaires. De notre point de vue, faire de l’écologie, c’est faire du social, c’est repenser l’économie. Dans notre parti, l’écologie n’est pas à la marge d’un pro- gramme” résume Anthony Poulin qui a souvent défendu ces convictions dans le Haut-Doubs notamment en 2008 lorsqu’il a soutenu François Mandil dans sa campagne aux élections munic- ipales de Pontarlier. C’était un an après la présidentielle, rendez-vous démocratique durant lequel s’est révélé à lui son instinct politique

alors qu’il était encore lycéen à Salins- les-Bains. “À l’époque, j’ai découvert le programme de Dominique Voynet. J’ai été séduit pas la vision globale des Verts de la société. Je me souviens avoir fait le mur pour aller assister au meeting

cours. “Je militais à fond depuis cinq ans à E.E.L.V. Je voulais passer à autre chose, pour faire bouger les choses de l’intérieur” dit-il, convaincu que la poli- tique peut encore contribuer à amélior- er le quotidien des gens. Pour cela, il faut faire partie d’un exécutif. Antho- ny Poulin a donc proposé sa candida- ture lors de l’élaboration de la liste d’union portée par le candidat Fousseret dans laquelle les écologistes avaient des places réservées au même titre que les communistes. Son élection à Besançon n’est pas un aboutissement pour Anthony Poulin mais une nouvelle étape. Il entendmet- tre à contribution ces six ans pour œuvrer pour les Bisontins et tenter de renouer par son action les liens usés entre la classe politique et les citoyens, entre la classe politique et les jeunes. T.C.

de la candidate. C’est le premier acte poli- tique que j’ai fait” sourit-il. D’autres suiv- ront. De 2011 à 2012, il assumera par exem- ple la fonction de tré- sorier des jeunes verts, et jouera un rôle demil- itant actif dans le Haut-Doubs puis à Besançon où il a désor- mais sa vie. Son entrée au conseil municipal est la suite logique dans son par-

“J’ai découvert

le programme de Dominique Voynet.”

Anthony Poulin était 19 ème sur la liste de Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon.

L’étang des R’virats LA RIVIÈRE-DRUGEON Création en 1351 Ce plan d’eau médiéval agrémente d’une touche aquatique le bourg de La Rivière-Drugeon. Son charme bucolique ferait presque oublier son utilité nourricière et énergétique. Histoire.

D’une superficie de 4 hectares, l’étang de La Rivière- Drugeon s’inscrit au cœur d’un biotope d’une grande richesse environne- mentale.

D ifficile de ne pas apprécier la beauté de ce joyau qui semble faire partie prenante du vil- lage. Quel peintre amateur n’a-t-il pas posé son chevalet pour figer la scène sur sa toile ? Son origine coïn- cide avec le siècle d’or de La Rivière- Drugeon qui a connu son heure de gloi- re aux XV ème et XVI ème siècles. La seigneurie de La Rivière appartenait à la maison Chalon d’Arlay. Charles le Téméraire y séjourna à plusieurs reprises lors des guerres de Bourgogne. Après la guerre de Cent Ans, le villa- ge est fermé de murailles en 1351. On y creuse des fossés alimentés par une dérivation du Drugeon et flanqué d’une levée de terre servant de parapet. La création de l’étang se justifie d’abord à des fins piscicoles. Avec près de 150 jours de Carême par an, on appréciait de manger du poisson. L’étang four- nissait également de l’énergie auxmou- lins, qui étaient au nombre de deux,

l’un à l’Arlin, le second en aval du bourg. C’étaient des moulins à grains car l’orge et l’avoine entraient pour une grande part dans l’alimentation quotidienne des gens. Le moulin d’Arlin était équipé de foulons et de battoirs pour la fabrication de draps. Cette vocation énergétique s’est pro-

longée jusqu’à la ferme- ture de la scierie Claudet dans les années soixante. Cette famille était d’ailleurs propriétaire de l’étang qui portait son nom. À la fin du XIX ème siècle quand les réfrigé- rateurs n’existaient pas encore, les habitants pren- nent l’habitude d’exploiter l’étang pour produire de la glace. “Cette marchan- dise était ensuite expédiée par train dans les bras- series parisiennes” , note

L’époque révolue des tireurs de glace.

Danièle Grillon de l’association cul- turelle de La Rivière-Drugeon. Sans le train, pas sûre que cette activité se soit développée. L’extraction se faisait en hiver et mobilisait unemain-d’œuvre abondante. La glace était découpée à l’aide de scies droites à grosses dents. Les blocs de 70 à 80 cmau carré étaient extraits de l’eau à l’aide d’une courte

échelle munie de crochets recourbés. Il faut souvent plusieurs ouvriers pour mener à bien l’opération. Ils envelop- paient ensuite chaque glaçon géant de sciure puis les acheminaient dans un entrepôt ayant une bonne qualité iso- thermique. De cette époque, il subsiste toujours l’entrepôt de la Glacière près de la

gare. L’arrivée du réfrigérateur a son- né le glas des tireurs de glace. L’étang est devenu propriété communale en 1997. Il aguiche toujours l’appétit des pêcheurs qui ont créé en 2002 l’association La Drugeonnaise. Un che- min didactique avec panneaux expli- catifs est à l’étude.

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