La Presse Pontissalienne 176 - Juin 2014

La Presse Pontissalienne n° 176 - Juin 2014

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“Je n’ai pas l’impression de spolier le contribuable” Exemple Trois mandats Jean-Marie Saillard est maire, président de communauté de communes et conseiller général. Trois fonctions pour lesquels il perçoit des indemnités justifiées selon lui.

l’hôpital de Pontarlier. Ses revenus lui permettent de couvrir ses frais liés à l’exercice de ses man- dats. “Je ne perçois aucune indemnité kilométrique (N.D.L.R. : ce n’est pas le cas de tous les élus). La semaine der- nière, j’ai fait 850 kilomètres. Les réunions ont souvent lieu à Besançon ou à Pontarlier. Je considère que les indemnités sont là pour couvrir ce gen- re de frais. C’est une question d’éthique.”

niques dans les communes de la taille des Villedieu, le maire doit être capable de répondre à tout. La semaine der- nière, à 6 h 30 du matin j’étais au réser- voir communal qui avait un problème. Je n’ai pas l’impression de spolier le contribuable avec mes indemnités” dit- il. Jean-Marie Saillard l’affirme avec d’autant plus de convictions qu’il assu- me d’autres fonctions en plus de ses mandats, mais à titre gracieux. Il est président de Haut-Doubs Nordique et siège au conseil de surveillance de

“Ce ne sont pas les indemnités qui condi- tionnent l’élu à prendre des responsa- bilités. Personnellement, c’est l’envie de faire avancer mon territoire qui m’a poussée à y aller” affirme Jean-Marie Saillard. Dans les petits villages, s’il y avait un intérêt financier réel à deve- nir maire, sans doute que la crise des vocations à laquelle nous avons assis- té lors des électionsmunicipales n’aurait pas eu lieu. Monsieur Saillard perçoit 540 euros nets par mois en tant que maire. “En l’absence de services tech-

Jean-Marie Saillard estime que lorsque l’élu n’est pas présent sur le terrain, les administrés ont le sentiment que les indemnités sont toujours trop élevées.

E n 2004, Jean-Marie Saillard qui avait 53 ans à l’époque, n’aurait peut-être pas brigué le mandat de conseiller géné- ral s’il avait été plus jeune. “Je suis artisan. Je ne pouvais pas perdre de vue qu’en cas de non-réélection, j’aurais tout à reconstruire sur le plan profes- sionnel car je n’aurais pas retrouvé ma clientèle au bout de six ans. En cela, les élus issus du public ne sont pas face à la même problématique que ceux qui viennent du privé.Mais enm’engageant à 53 ans, le risque était plus limité car au terme de mon mandat, j’en aurai eu 59. Je m’approchais de la retraite.

J’avais conscience néanmoins qu’une page se tournait” raconte-t-il. En dix ans, l’élu qui était maire de son village des Villedieu depuis 1995 (200 habitants) a fait son chemin sur la scè- ne politique locale. En plus d’être mai-

Le palmarès des élus locaux les mieux payés Classement

re, il est donc conseiller général du canton de Mouthe et président de la communauté de com- munes des Hauts du Doubs.Trois fonctions élec- tives pour lesquelles il per- çoit des indemnités dont le cumul avoisine les 3 000 euros nets par mois.

“C’est une question d’éthique.”

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Claude Jeannerot Cʼest en euros nets que Claude Jeannerot présente sa rémunération : 5 288,72 euros en tant que sénateur et 2 045,84 euros en tant que prési- dent du Doubs, soit 7 334,56 euros.

Gérard Dèque Lʼélu touche 4 305 euros bruts par mois. 1 634,63 euros comme maire de Métabief, avec une majoration de 817 euros en tant que commune touristique, soit 2 452 euros, et 1 853,22 euros en tant que nouveau président de la communauté de communes Mont dʼOr-Deux lacs. Claude Dussouillez Il touche au total 3 929 euros bruts par mois : 613 euros en tant que maire de Bannans, 1 568 euros en tant que président de la C.F.D., 1 178 euros en tant que président de Préval et 570 euros en tant que président du S.M.C.O.M. Jean-Marie Saillard Maire des Villedieu, président de la communauté de communes des Hauts du Doubs et conseiller géné- ral de Mouthe, pour ces trois fonc- tions, Jean-Marie Saillard perçoit dans lʼordre, 540 euros, 1 000 euros et 1 500 euros, soit 3 040 euros nets par mois. Christian Bouday Lʼélu pontissalien touche 1 500 euros nets en tant que conseiller général du canton de Pontarlier et 600 euros nets en tant que président du syndicat mixte du Mont dʼOr, soit 2 100 euros par mois au total. Alain Marguet En tant que conseiller général du canton de Montbenoît, il perçoit 1 500 euros nets par mois, à quoi sʼajoutent 163 euros au titre de sa vice-présidence de la communauté de communes du canton de Mont- benoît, soit 1 663 euros.

Christian Bouday prône le non-cumul des mandats Exemple Une position assumée Le conseiller général du canton de Pontarlier estime que l’indemnité est justifiée pour les élus. Ce qu’il dénonce, c’est le cumul des mandats et par là même des indemnités.

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Annie Genevard La députée du Haut-Doubs déclare per- cevoir 4 168 euros nets en tant que par- lementaire, à quoi sʼajoute sa rémunéra- tion de maire de Morteau, à savoir 2 220 euros nets, soit 6 388 euros nets.

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Jean-François Humbert Le sénateur du Doubs perçoit 7 100,15 euros bruts en tant que parlementaire (5 680 euros pour son indemnité de base à quoi sʼajoutent une indemnité de résiden- ce et une indemnité de fonction), soit 7 100,15 euros bruts. Patrick Genre Lʼélu pontissalien déclare toucher 1 100 euros nets en tant que maire de Pontarlier, 1 100 euros nets en tant que président de la C.C.L. et 1 500 euros nets en tant que conseiller régional, soit 3 700 euros nets. Marie-Guite Dufay La présidente de la Région perçoit 5 512,13 euros bruts. Moins les cotisations et retenues, elle déclare toucher 3 200 euros nets.

I ls sont rares, comme Christian Bouday, dans le paysage politique local à prôner le non-cumul des mandats et donc des indemnités. Le conseiller général du canton de Pon- tarlier est à l’aise sur cette question, lui qui a achevé son mandat de mai- re de La Rivière-Drugeon en 2008 pour se consacrer entièrement à sa fonction d’élu départemental “qui prend du temps lorsqu’on est sur le terrain”

explique Christian Bouday. Il occupe cependant deux autres fonctions : cel- le de président du syndicat mixte du Mont d’Or qu’il exerce dans le cadre de son activité au Conseil général, et pour laquelle il est rémunéré “600 euros nets par mois.” Mais il est aussi pré- sident du syndicat mixte des milieux aquatiques, une responsabilité pour laquelle il n’est pas indemnisé. Selon lui, il est nécessaire que le sys- tème politique évolue définitivement vers un non-cumul des mandats pour une raison simple de charge de tra- vail. “Je ne crois pas qu’un élu puisse assumer plusieurs mandats. À un moment donné, ce n’est plus lui qui fait le travail. Je suis pour un mandat, indemnisé pour que l’élu exerce sa fonc- tion dans de bonnes conditions. L’indemnité permet de faire vivre la démocratie.” Mais il y a des excès selon Christian Bouday, qui sont à chercher du côté des parlementaires, “ces “grands” élus” ironise-t-il, plus que du côté des élus locaux.

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Christian Bouday est conseiller général, seulement.

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