La Presse Pontissalienne 176 - Juin 2014

ÉCONOMIE

40 La Presse Pontissalienne n° 176 - Juin 2014

IMPÔTS Déclaration sur le revenu “On rogne petit à petit les avantages fiscaux dont bénéficient les familles” Bernard Gaulard, trésorier de l’Union départementale des Associations Fami- liales (U.D.A.F. 25) observe que la pression fiscale ne cesse d’augmenter sur les ménages dont beaucoup sont dans des situations difficiles.

Lucie Troutet, chargée de communication à l’U.D.A.F., Bernard Gaulard, trésorier et Chris- tophe Marichial, directeur général de l’U.D.A.F.

L a Presse Pontissalienne : Les contribuables décou- vrent en ce moment leur feuille d’impôts. Quelles sont les mauvaises surprises de la déclaration 2013 ? Bernard Gaulard : Désormais, la complémentaire santé est impo- sée. Ce complément de revenu qui était considéré comme tel, sans être imposé jusque-là, entre maintenant dans la catégorie des avantages en nature. Cette mesure a encore plus d’impact sur les contribuables du fait que le législateur rend obligatoire la complémentaire santé. Parmi les changements, il y a également l’abaissement du pla- fond du quotient familial qui passe de 2 000 euros à 1 500 euros. Avec cette méca- nique, on diminue la mesure fis- cale qui consiste à prendre en compte la charge familiale dans le calcul de l’impôt.À l’évidence, on rogne petit à petit les avan- tages fiscaux dont bénéficient les familles. C’est d’autant plus

rie, ils vont devoir payer par exemple la redevance télé, la C.S.G.-C.R.D.S.Cela risque d’être difficile pour ces ménages. C’est toujours plus compliqué pour une personne qui ne payait pas d’impôts et qui va devoir en payer, que pour une personne qui en paye déjà et qui en paiera un peu plus. L.P.P. :Les associations familiales deman- dent-elles à l’État de simplifier le sys- tème fiscal afin de le rendre à la fois plus lisible et peut-être plus juste ? B.G. : Personne n’ose dire de cla- rifier ce système qui est telle- ment complexe. En revanche, il sera sans cesse modifié afin de l’adapter au contexte.Néanmoins, les associations familiales deman- dent aux élus d’être attentifs aux conséquences sur les familles lorsqu’ils décident de modifier la fiscalité. C’est le message que nous leur faisons passer. À la question est-ce qu’un système fiscal simple serait forcément plus juste, ce n’est pas sûr.

difficile pour elles de subir la pression fiscale qu’elles com- prennent mal notre système fis- cal qui est d’une grande com- plexité. L.P.P. : Les retraités ne sont pas non plus épargnés avec la fiscalisation de la majoration pour enfants à charge ? B.G. : La majoration pour enfants à charges a été prévue pour les familles de trois enfants et plus. Elles perçoivent un complément

de retraite de 10 % qui n’était pas imposable, mais qui le devient dans la déclaration de revenus 2013. Par conséquent, des retraités se retrouvent sou- mis à l’impôt avec tout ce qui en découle, alors qu’ils ne l’étaient pas. En chan- geant de catégo-

“Gain de cause sur les

B.G. : Oui, cette mesure va dans le bon sens. La limite provient sans doute de la difficulté à l’appliquer. Le paradoxe est qu’il y a actuellement plus demesures pour soumettre les ménages à l’impôt. Le risque, au regard des évolutions fiscales, est qu’on finisse par intégrer plus de per- sonnes dans la catégorie de celles qui paient des impôts qu’à en faire sortir. Propos recueillis par T.C.

exemple, ils supportaient 56 % de la fiscalité locale. Un chiffre qui est passé à 67 % en 2012. Les 33 % restant sont des impôts économiques. La taxe d’habitation a été multipliée par 2 en 12 ans et la gestion des déchets par 4. L.P.P. :Le premier ministre ManuelValls a annoncé qu’il ferait sortir 1,8 million de ménages de l’impôt sur le revenu. Que pensez-vous de cette mesure ?

L.P.P. : Où est la vérité dans ce double discours qui d’un côté assure que les impôts n’augmenteront pas et de l’autre qui remarque que la pression fiscale ne cesse de s’accentuer ? B.G. : Entre 2010 et 2012, les impôts ont augmenté de 30 mil- liards en France et autant de 2012 à 2014. Nous sommes dans une situation économique diffi- cile, et la pression fiscale s’accentue indéniablement sur les ménages. En 2010 par

allocations familiales”

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