La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

LA PAGE DU FRONTALIER

41 La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr

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professionnels de soins frontaliers ? Avec des salaires qui passent facilement du simple au double quand ce n’est pas au triple, beaucoup vont encore tenter leur chance en Suisse. Point de conjoncture.

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L a Suisse manque enco- re de professionnels de santé. Conséquence : elle doit toujours en recruter à l’extérieur de ses frontières. “Sur les pro- jections réalisées jusqu’en 2020, on constate que la demande est toujours supérieure aux prévi- sions de formation. La différence est comblée par la main-d’œuvre étrangère” , observe MarcelWid- mer de l’observatoire suisse de la santé. Le solde migratoire chez les pro- fessionnels de santé a toujours été positif de 2003 à 2012 tout en connaissant également de fortes fluctuations. Entre 2003

et 2005, ce solde a reculé de + 2 374 à + 916 personnes avant d’augmenter continuellement jusqu’en 2008 pour atteindre + 3 160 personnes. Depuis ce record historique, la tendance s’est stabilisée et varie entre + 1 453 et + 2 167. Ces données globales masquent de grandes différentes selon les cantons et la distance des éta- blissements de santé avec la frontière française. Le système de formation en suisse roman- de semble plus attractif. Le chan- gement remonte à 2002 avec la décision de former les infirmières et les autres professions soi- gnantes dans les Hautes Écoles

de Santé. “Elles décrochent non plus des diplômes d’État mais des titres universitaires” , préci- se Jacques Chapuis le directeur de la H.E.S. la Source à Lau- sanne. On entre dans le systè- me bachelor ou licence, master et doctorat. Ce qui laisse la pos-

un niveau de qualification supé- rieur à celui d’aide-soignante. Il est possible d’accéder à cette filière à partir de 16 ans et de poursuivre très loin sous réser- ve d’obtenir maturité, bachelor, master.” Les effectifs se sont envolés grâ- ce à cette nouvelle approche. De 2002 à 2014, le nombre d’étudiants à la Haute École de la Source est passé de 250 à 700. “En se référant aux chiffres de l’observatoire, il faudrait former 600 infirmières chaque année pour être autonome en Suisse romande. Aujourd’hui, on est à 80 % et nous prévoyons d’arriver à 90 % à l’automne 2014” , pour- suit Jacques Chapuis tout en reconnaissant encore une pénu- rie d’infirmières spécialisées. Les instrumentistes et les infir- mières anesthésistes fronta- lières n’ont pas trop de souci à se faire pour les années à venir. Le facteur distance à la fron- tière entre aussi en ligne de compte. La part des profes- sionnels de santé frontaliers varie de 10-12 % au Centre Hos- pitalier Universitaire de Lau- sanne à 24 % à l’hôpital neu- châtelois répartis sur sept établissements. “On est donc contraint de recruter sur Fran- ce mais aussi en Belgique, au Portugal. On peut toujours par- ler de pénurie notamment au niveau des infirmières spéciali- sées. Ce n’est pas qu’une ques- tion de quotas de formationmais d’attractivité. Les contraintes qui pèsent sur les infirmières

CONTRAT SPÉCIAL FRONTALIER Nombreuses formules possibles

sibilité de pour- suivre ses études à haut niveau. Dans le même temps a été mise en place une for- mation d’Assistant(e) en Soins et Santé Communautaire. “Ce métier offre

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“90 % des besoins en infirmières devraient être comblés en Suisse roman- de d’ici l’automne”, estime Jacques Chapuis, directeur de la Haute École Spécialisée de la Source située à Lausanne.

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tie de l’école. “Les besoins d’infirmières en France comme en Suisse sont moins critiques qu’auparavant. C’est plus pro- blématique au niveau des aides- soignantes et des puéricultrices où l’on arrive plus à satisfaire la demande” , constate Réjane Simon, la directrice de l’I.F.S.I. de Pontarlier.

spécialisées en terme d’astreinte, de stress ne semblent pas assez bien compensées sur le plan sala- rial” , estime Alain Christinet, directeur des ressources humaines à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds. Côté France, on évalue à 10 % le nombre de jeunes infirmières qui partent en Suisse à la sor-

FLEURIER

Horlogerie L’école horlogère suisse a l’accent français

À Fleurier, 70 % des apprenants du Centre de formation horlogère sont Français. La formation, aux alentours de 3 800 euros, ne semble pas rebuter ces hommes et femmes qui n’aspirent qu’à une chose : décrocher un job de ce côté de la frontière.

“L orsque Cartier a décidé de créer une usine à Couvet, il y a eu un appel d’air de Français qui souhaitaient se former.” Ce constat dressé par Jean-HuguesWalther, créa- teur du Centre de formation horlogè- re basé à Fleurier dans le Val-de-Tra- vers est sans appel. Depuis quelques années, il surfe comme d’autres sur la vague de la formation horlogère au point qu’il a réfléchi pour créer une école à La Cluse-et-Mijoux ou à Gran- d’Combe-Chateleu. Il s’est finalement ravisé sans totalement abandonner l’idée. En Suisse, la concurrence dans ce domaine n’est pas exacerbée. “Il y a bien une école de Genève qui veut venir ici, dans le Val-de-Travers, et une éco- le à La Chaux-de-Fonds et au Locle” détaille le formateur régulièrement interpellé pour savoir s’il vend ou non son école. “Pour le moment, c’est non. Si les gens viennent, c’est aussi à cau- se moi” dit-il sans prétention. Les autres institutions n’auraient visiblement pas le même réseau que le C.F.H. Si l’école ne promet pas de jobs à la sortie, elle

place très souvent ses élèves dans les plus grandes fabriques. Certains, pas- sés sur les établis du C.F.H., dirigent aujourd’hui des productions dans les grandes enseignes de laVallée de Joux ou du Val-de-Travers. Cela a semble-t-il motivé Virginie pour suivre les cours ici : “Je viens depuis Les Verrières-de-Joux et je commence ma formation de 170 heures” dit cette Française. Idem pour Myriam, de La Rivière-Drugeon : “J’ai connu l’école par le bouche à oreille” dit-elle. Le res- ponsable confirme : “Nous n’avons pas

même s’ils avaient des difficultés. Je voulais faire autre chose, permettre à certaines personnes de se former.” Dans son école, il y a des tests pour rentrer. Ensuite, il faut débourser 4 450 C.H.F., soit environ 3 800 euros pour 170 heures. “Le prix ne semble pas rebuter les élèves” explique le repré- sentant. Son plus grand satisfecit : que ses anciens protégés lui passent un coup de fil pour donner des nouvelles de leur avenir professionnel. Avec 5,4 % de chômeurs dans le can- ton, le formateur estime qu’il y a - enco- re - des perspectives d’emploi malgré une foire de Bâle “mi-figue, mi-raisin” dit-il. Conscient que les frontaliers choisissent l’horlogerie pour le salai- re proposé (3 000 euros pour un débu- tant), il ne cache pas que la mentali- té a évolué. Point positif : les frontaliers consomment davantage en ville. Point négatif : la réussite (financière) leur monte à la tête. Jean-Hugues essaie de développer cette culture suisse, entre rigueur et humilité. Pas une min- ce affaire. E.Ch.

besoin de faire de publici- té” déclare M. Walther, ancien horloger passé chez Blancpain et Rolex. Lui qui se considère comme “un autodidacte” a créé son école après la crise horlo- gère des années quatre- vingt-dix. “On envoyait n’importe qui en cours d’horlogerie et on mettait sur la touche des gens qui avaient pourtant des capa- cités avec leurs mains

“Par le bouche à oreille.”

Myriam, Virginie et Sokmen sont Français mais apprennent l’horlogerie au C.F.H. de Fleurier, en Suisse.

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