La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

POLITIQUE

La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

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Marie-Guite et François prêts “pour l’histoire d’amour” POLITIQUE La question de la fusion

Les présidents des Régions Bourgogne et Franche-Comté veulent fusionner pour éviter “les doublons”, une première en France. Objectif : favoriser la croissance économique en engageant des restructurations et préserver la dotation globale de financement allouée par l’État. “Les Comtois ne perdront ni leur saucisse ni leur comté” rassure Marie-Guite Dufay qui promet une consultation.

Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Franche- Comté, et François Patriat (Bourgogne) veulent fusionner rapidement sur le plan administratif.

I l n’y aura plus deux mais plus qu’un Fonds d’art contemporain (F.R.A.C.). Finis également les deux aéroports (Dole et Dijon) : il n’en restera qu’un. Basta les agences de développement économiques qui se télescopent ou encore les comités régionaux de tourisme. Mieux, Bourgogne et Franche- Comté vont créer une société d’économie mixte (S.E.M.) pour la venue des Center parcs dans le Jura et en Saône-et-Loire afin d’éviter de payer deux fois les mêmes études. “Chacun des deux territoires travaille dans son coin, alors qu’une seule S.E.M. permettrait de faire venir plus d’investisseurs privés” expli- quent les deux collectivités qui veulent coopérer. Les deux Régions, par la voix de leurs présidents Marie-Gui- te Dufay (Franche-Comté) et François Patriat (Bourgogne) ont présenté lundi 14 avril à Besançon leur volonté de se fian- cer avant même 2017 et le “big bang” territorial annoncé par le

Premier ministre Manuel Valls. C’est une première en France. “Il faut saisir cette occasion unique” lâcheMarie-Guite Dufay. Elle souhaite néanmoins répondre aux nombreuses réti- cences entendues ça et là : “J’entends ces craintes car il y a un passif entre R.F.F. qui est par- ti de Besançon pour Dijon. Je dis attention, martèle-t-elle. Nous faisons une organisation admi- nistrative qui n’a rien à voir avec une perte

elle. En se réunissant, les deux présidents ont scellé un accord visant à se rapprocher sur le plan administratif. Pour l’exécutif, il faudra patienter 2020,voire 2021. Toutefois, dès 2015, des annonces demutualisation pourraient être faites. Les deux Régions pensent au regroupement des agences de développement par exemple, ou du tourisme. “Je suis prête mais je souhaite que la population com- toise soit consultée.” Il pourrait y avoir très prochainement,après les élections régionales de mars 2015 des consultations, de type référendum. “Le débat méthodique, sans tabou et cen- sure” promet la Franche-Com- té. Si les deux régions n’ont jamais été aussi proches (Besançon et Dijon à 25 minutes l’une de l’autre grâce à la L.G.V.), les soupçons de domination pèsent encore sur la Bourgogne. Qui mangera l’autre ? La présiden- te a dans un premier temps rap- pelé l’opportunité d’avoir plus de lisibilité au niveau européen :

d’identité. Les Comtois ne per- dront pas leur identité, ni leur comté, ni leur sau- cisse de Morteau. Nous avons des identités fortes, nous les garde- rons. Mais je dis que ça suffit : je veux bouger et ne pas prendre le risque du déman- tèlement des régions” assène-t-

“Des précurseurs comme le C.H.U., l’université.”

l’Alsace et la Lorraine, tandis que Nevers regarde vers le Centre et Paris). François Patriat a insisté sur les enjeux de croissance, de créa- tions d’emplois, d’attractivité, mais aussi d’économies, en évo- quant des achats groupés en informatique par exemple. Les compétences transférées à cette super-Région relèveraient des grandes stratégies de ter- ritoire : transport, innovation,

économie… Avant d’en arriver à une fusion, il faudra encore du temps. Les deux présidents ont annoncé une éventuelle fusion des exécutifs pour 2020- 2021. Sur à la mutualisation des effectifs des fonctionnaires, rien n’est décidé : “Les fonc- tionnaires sont protégés par un statut” conclut François Patriat qui se dit “prêt pour une histoi- re d’amour.” E.Ch.

“Nous avons les moyens de peser en Europe grâce à un partena- riat stratégique. Il y a eu des pré- curseurs, comme le C.H.U., les universités…” Quelle capitale ? “Construisons un axe métropolitain Besançon- Dijon, au lieu de les opposer” dit la Franche-Comté. Les deux homologues, d’une seule voix, sont revenus sur le risque de démantèlement des régions (Bel- fort étant tourné davantage vers

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