La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

MOUTHE - RÉGION DES LACS

26 La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

JOUGNE

L’Orée des cimes Une résidence pour frontaliers La mutuelle La Frontalière a racheté l’ancien hôtel des Deux saisons et le transforme en bâtiment résidentiel pour proposer des solutions de logements à ces dizaines de jeunes frontaliers qui affluent.

L’ ancien hôtel des Deux saisons domine la route nationale au centre de Jougne. Fermé depuis plusieurs années, il avait été racheté par la mutuelle La Frontaliè- re à la commune de Jougne. L’organisme d’assurance des travailleurs fronta- liers a confié à la société immobilière S.M.C.I. le soin de réhabiliter com- plètement ce vaste bâtiment et de créer dans la continuité une extension. L’idée

est de répondre à la forte demande de ces travailleurs frontaliers qui arri- vent en nombre, souvent jeunes et céli- bataires, et qui ne savent pas où se loger. Lamutuelle La Frontalière inves- tit pour eux près de 5 millions d’euros T.T.C. dans ce projet. Dans la partie ancienne dont les travaux de réhabi- litation sont bien avancés, une quin- zaine de logements, T2 et T3, seront proposés à la location, ainsi que deux

commerces et bureaux au rez-de-chaus- sée. Dans la partie neuve attenante dont la construction n’a pas encore démarré, une douzaine de logements seront aménagés. “La livraison de la première partie aura lieu à la fin de l’année. Dans nos agences de l’Amicale, nous avons déjà eu des demandes spon- tanées alors que nous n’avons pas enco- re communiqué sur le sujet” note Alain Marguet, le président de l’Amicale et

L’ancien hôtel des Deux saisons domine la R.N. 57. Il se peut que la commune crée une passerelle pour enjamber la Nationale.

de La Frontalière. Cet important investissement consen- ti par lamutuelle La Frontalière répond à un double objectif : un objectif “social” qu’elle s’est fixé, à savoir aider les tra- vailleurs frontaliers y compris dans leurs préoccupations liées au logement. “Nous sommes fiers d’avoir réalisé cet- te résidence à destination du monde frontalier” comme Alain Marguet. Le deuxième objectif est “légal”. “La légis- lation sur les mutuelles, qui est très rigoureuse, nous oblige à diversifier les placements de notre mutuelle la Fron- talière, afin de sécuriser nos avoirs”, explique le président. C’est ainsi que la mutuelle avait fait l’acquisition d’un bureau à Gaillard (Haute-Savoie) et investi dans une maison de retraite vers Dole (Jura). Alain Marguet pré- cise que les logements de ce bâtiment de Jougne seront naturellement pro-

posés aux travailleurs frontaliers qui arrivent sur la région, mais “ils pour- ront aussi être proposés aux autres tra- vailleurs, même s’ils ne sont pas fron- taliers.” La mutuelle La Frontalière a d’autres pistes de réflexion pour créer ailleurs

sur la bande frontalière des résidences pour les frontaliers, notamment à Villers-le-Lac et aux Rousses. Mais le prési- dentAlainMarguet appor- te néanmoins une nuan- ce : “Je tiens tout de même à dire que la fin du droit d’option peut remettre en cause ce genre de projet, les pouvoirs publics n’en ont certainement pas conscience” dit-il. J.-F.H.

“Livraison de la première partie à la fin de l’année.”

La future résidence pour frontaliers sera baptisée “L’Orée des cimes”.

“Nous sommes sortis de la mauvaise passe” LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Maison de la réserve L’association qui protège, gère, et fait connaître la beauté et les richesses de la réserve du Lac de Remoray a pris de douloureuses décisions pour survivre en licenciant deux personnes. Elle est repartie pour de nouvelles missions. Le point avant le grand événement de dimanche 18 mai.

Le brochet en fête Dimanche 18 mai, la fête de printemps célèbre le pois- son mythique du lac. Un moment à ne pas manquer. C haque année, la Maison de la Réserve organise sa fête de printemps qui rencontre un fort succès auprès des visiteurs (700 visiteurs en moyenne). Cette année, le brochet et les poissons du lac seront à lʼhonneur. Le bro- chet est de loin le plus grand poisson présent dans nos lacs. Certains spécimens atteignent régulièrement une taille qui dépasse le mètre (N.D.L.R. : le record dépasse les 1,30 m). De nombreux stands et animations permettront de faire décou- vrir à un large public la diversité des poissons du lac et lʼétat des peuplements. Le programme en grandes lignes : pré- sentation des poissons du lac, mini-conférences, jeu Rallye sur les habitants du lac, ateliers découverte, expositions pédagogiques, projection de films, ateliers et jeux pour enfants, concours “Dessine un poisson”.

L a réserve naturelle du lac de Remoray a toujours ses anges gardiens. Secouée entre 2012 et 2013 par des soucis financiers, l’association qui gère la Maison de la Réserve de Labergement- Sainte-Marie semble sortir la tête de l’eau. Pour balayer “la tempête”, le conseil d’administration de la structu- re a pris de douloureuses déci-

sions afin que la quiétude regagne cet espace de 330 hectares défi- ni comme l’une des plus belles réserves de France. “Entre 2012 et 2013, nous avons dû licencier deux personnes. Le premier pos- te fut celui de l’animation-entre- tien puis un mi-temps pour le poste d’accueil” relate le direc- teur Laurent Beschet, son direc- teur. Depuis, l’association dont le but est de gérer la biodiversi-

té de la réserve,la faire connaître, la promouvoir, fonctionne avec 3,5 équivalents temps plein. Autonome financièrement, cet- te association (créée en 1984) vit grâce aux entrées du public, des scolaires. Pour son fonctionne- ment, elle ne reçoit aucune aide des collectivités, seuls les inves- tissements étant subventionnés par les différentes collectivités territoriales (État,Région,Dépar-

tement, communauté de com- munes…). Son budget varie selon les investissements à réaliser : il oscille entre 400 000 et 500 000 euros par an. L’association l’admet, la fré- quentation a chuté. La faute à des expositions qui évoluent peu. Laurent Beschet en convient : “C’est un peu le serpent qui se mord la queue, dit-il. Organiser des expositions demande du temps,dupersonnel,desmoyens… Beaucoup de gens du cru nous le reprochent.” Pour tenter de reconquérir ce public, tout en accueillant les visiteurs venus découvrir les richesses duHaut- Doubs, la structure réfléchit avec l’ensemble des parcs et réserves naturelles de France à pouvoir échanger leurs expositions. “Cela a été évoqué dernièrement à une réunion de commission de l’ensemble des réserves. Toutes lesmaisons enFrance ont lemême problème pour se financer…L’État finance la police dans lesmilieux, la gestion, mais peu la sensibi- lisation.” Renouveler les expo- sitions offrirait davantage de visibilité à ce site magnifique. Les professionnels du lac de Remoray recentrent leurs mis- sions dans la réserve. Du travail,

ils n’en manquent pas : restau- ration des cours d’eau, rebou- chage de drains, mise en valeur de la forêt, comptage et suivi des animaux prennent du temps. C’est un travail de l’ombre. “Nous avons un joyau avec ce lac. Les études démontrent une diversi- té exceptionnelle de mouches, des oiseaux rares comme le râle des genêts (espèce au bord de l’extinction d’après la liste rou-

ge de Franche-Comté)” relate Laurent Beschet qui connaît cet- te réserve sur le bout des doigts. Il la parcourt depuis 1992. Le directeur se dit “optimiste” et avoue que “la mauvaise passe est derrière nous.” La journée de dimanche 18 mai (lire ci-après) prouvera aux sceptiques qu’il y a de la vie dans cette Maison. E.Ch.

Laurent Beschet,

directeur de la Maison de la Réserve de Labergement- Sainte-Marie.

Dimanche 18 mai à la Maison de la Réserve Labergement Sainte-Marie Horaires de la manifestation : 10 h à 18 h Tarifs : Adultes : 5,50 € , enfants (moins de 16 ans) : 1 €

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