La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

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La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

Natation

Une longue amitié

Deux clubs qui nagent ensemble depuis 50 ans Le Club Nautique Pontissalien et le Schwimm Club Villingen cultivent une longue tradition d’échanges qui permettent aussi de se comparer à tous les niveaux.

L es Allemands ne font jamais les choses à moitié. Aussi Claude Thiébert, le président du C.N.P. (club nautique pon- tissalien), ne serait pas surpris de les voir venir en force lors de la fête des jumelages durant laquelle les clubs de Pontarlier et Villingen s’affronteront dans les bassins. “Ils sont facilement une trentaine et c’est toujours un souci de les accueillir.” Le jumelage comme la piscine deVillingen n’ont plus de secrets pour celui qui était déjà de la partie en 1964. Il n’était pas encore aux responsabilités mais défendait quand mêmes les couleurs de la natation pon- tissalienne. “À force d’y aller, je crois que je connais mieux les musées de Villingen que ceux du Haut-Doubs.” Les deux clubs ont pris l’habitude de jouer dans l’alternance des visites. Une fois chez moi, une fois chez toi. Le Schwimm Club de Villingen a moins d’adhérents que Pontar- lier mais s’illustre par des indi- vidualités de premier plan qui

ont disputé des compétitions de niveau international. “On est sensiblement aussi bons qu’eux jusqu’au lycée mais c’est ensuite que la différence se creuse. Ils profitent de la proximité de l’u- niversité de Fribourg pour con- server leurs champions. C’est tout le contraire chez nous où nos étudiants quittent Pontar- lier et reviennent rarement au club.” Claude Thiébert, pour en avoir maintes fois parlé avec son homologue allemand, ne peut qu’apprécier le soutien de la commune à l’égard des clubs sportifs pontissaliens. “Eux sont beaucoup moins gâtés par la mairie. La comparaison des aides entre les deux clubs de natation est largement en faveur de Pon- tarlier” , poursuit le président du C.N.P. sans savoir s’il en est de même des cotisations. D’une année sur l’autre, les échanges suivent toujours le même scénario avec une com- pétition suivie d’une soirée fes- tive le samedi. La journée du dimanche est consacrée à la découverte de la région. “On a

passé des soirées mémorables à la salle Pourny qui était parfois archicomble.” Les premières compétitions se déroulaient dans l’eau fraîche de la piscine des Forges. Les courses et les par- ties de water-polo étaient âpre- ment disputées. Avec le temps, l’enjeu sportif s’est estompé au profit d’une rencontre plus ami- cale où chacun prend plus de plaisir à nager. Peu importe le temps et la place. L’état d’esprit aussi a évolué avec du bon et dumoins bon. “On a décidé d’ar- rêter les discours d’accueil qui ennuyaient tout le monde” , explique Claude Thiébert en déplorant l’attitude des jeunes d’aujourd’hui moins enthousi- astes à l’idée d’aller à la ren- contre des nageurs allemands qu’autrefois. “Au niveau de la natation, si le jumelage perdure, c’est grâce à la volonté des dirigeants et à l’amour de la France par les Allemands.” Comme d’autres membres du C.N.P., il a noué de solides liens d’amitiés avec certains mem- bres du Schwim Club de Villin- gen.

En 1966, les nageurs pontissaliens reçoivent à domicile et invitent leurs homologues à poser sur le perron de l’hôtel du Commerce.

L’allemand, un visa pour la Suisse Collège Malraux Du 7 au 14 mai en Allemagne Au collège Malraux, on est très attentif à

devront réaliser un compte rendu en retraçant les temps forts et évoquant les liens tissés ou pas avec leurs cor- respondants. L’allemand n’est pas une langue en voie de disparition au collège Malraux. La direction et les enseignants en sont lesmeilleurs ambassadeurs. “On effectue un vrai travail de présentation en mon- trant par exemple combien il peut être utile de parler allemand pour aller tra- vailler en Suisse. Ce qui ne signifie pas qu’on dénigre les autres langues” , pour- suit Philippe Clerc. Le collège, en parte- nariat avec les autres établissements de la ville, accueille aussi chaque année d’octobre à avril des assistants alle- mands ou anglais.

l’apprentissage des langues étrangères. L’allemand, c’est aussi une manière de se projeter dans l’avenir pour ceux qui resteront dans le Haut-Doubs.

O n ne compte plus le nombre de collégiens et de lycéens qui ont été accueillis dans les villes jumelées avec Pon- tarlier, le temps d’un échange scolaire. “On entretient une vraie tradition de jumelage avec le lycée amRomaüsring de Villingen-Schwenningen” , indique Philippe Clerc, principal adjoint au col- lège Malraux. L’échange concerne cette année 32 élèves scolarisés en 4 ème et qui apprennent l’allemand en première et en seconde langue. Certains ont donc trois ans d’expérience et d’autres seule- ment quelques mois. Pour tous, il s’agit de découvrir la vie d’adolescents d’un autre pays et de se rendre compte de l’utilité de maîtris- er une autre langue que la sienne pour communiquer à l’étranger. “Ces échanges font partie prenante du programme développé en cours d’allemand. Cela représente un gros travail de prépara- tion” , précise Fabienne Chabrand, pro- fesseur d’allemand.Au-delà de la visée linguistique, ce type de séjour constitue aussi un enrichissement culturel et une ouverture sur le monde, notam- ment grâce à l’immersion en famille avec un correspondant de son âge pour pouvoir partager ses activités et ses habitudes. S’il n’a rien d’innovant, le concept a largement fait ses preuves et on n’a pas encore trouvé mieux. Il suppose

juste qu’on pratique encore le français dans le pays d’accueil. Par chance, les jeunes Allemands apprécient encore de s’initier à la langue de Molière. “Ce n’est plus du tout le cas en Angleterre” , observe le principal adjoint. Les collégiens de Malraux ont accueil- li leurs correspondants du 2 au 9 avril. L’échange se base sur une prise de con- naissances préalable par le biais de lettres de présentation entre les uns et les autres, suivis d’échanges indi- viduels par courriels. Au cours de leur séjour, les jeunes allemands ont visité Pontarlier bien sûr, le château de Joux, la Citadelle de Besançon, le musée de l’horlogerie à Morteau. Ils ont aussi dégusté les saveurs fromagères du Haut-Doubs à la fromagerie de Méta-

bief. “Ils passent en général une demi-mat- inée en classe. C’est suff- isant pour apprécier le cadre scolaire” , estime Fabienne Chabrand. Avant de se rendre du 7 au 14 mai àVillingen, les collégiens se pré- parent ce séjour en abor- dant des thèmes du quo- tidien. Ceci évidemment afin de leur permettre de communiquer dans la langue de leur famille d’accueil. Au retour, ils

Les collégiens de Villingen ont visité Pontarlier au mois d’avril. Ils ont immortalisé leur séjour en prenant la pose photographique avec leurs correspondants sur la place d’Arçon.

L’immersion dans les familles.

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