La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

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La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

Pêche 94 ème rencontre La bourriche

pleine de concours Entre les sociétés de pêche de Pontarlier et Villingen, on se côtoie depuis 1967 et plus besoin d’amorcer. La pas- sion de la pêche se joue des différences linguistiques.

L es jumelages favorisent logi- quement les échanges dans le domaine de la culture, du sport, de l’éducation lin- guistique. On l’aurait devi- né. Mais de là à penser que les pêcheurs pouvaient aussi en tirer partie… Et pourtant, c’est peut-être dans ce domai- ne que les relations sont les plus régu- lières. “On reçoit les pêcheurs de Vil- lingen en août pour le 94 ème concours en commun” , annonce assez naturellement Bernard Grenier qui préside la com- mission jumelage à la société de laTrui- te pontissalienne et du lac Saint-Point. Sans conteste l’homme de la situation. Maîtrisant parfaitement la langue, il fait souvent office d’interprète. Il assis- tait déjà Edgar Faure quand ce dernier recevait les délégations de Villingen- Schwenningen à l’époque de sa man- dature pontissalienne. “J’ai même don- né des cours d’allemand aux pêcheurs pontissaliens pour qu’ils soient plus à l’aise avec leurs confrères de Villingen.” Toujours est-il que ces disciples de Saint- Pierre se retrouvent deux fois par an sans aucune interruption depuis 1967. “On fêtera la 100 ème rencontre officielle

en 2018.” Le match aller aura lieu cette année le dernier week-end de juin dans le Haut- Doubs. Il réunit entre 30 et 40 partici- pants. Le concours proprement dit se dispute en deux manches, le samedi après-midi et le dimanche matin. Cha- cun peut pêcher où il le souhaite sur le territoire de la société de laTruite pon- tissalienne et du lac Saint-Point. Au préalable, Christian Föhrenbach le pré- sident de la société de pêche de Villin- gen se renseigne pour savoir combien de ses compatriotes aimeraient taqui-

met une coupe en jeu à chaque concours en sachant qu’il faut remporter trois fois le concours avant de repartir défi- nitivement avec le trophée.” Le match retour aura lieu fin août. La société de pêche de Villingen opère sur la Brigach, l’affluent du Danube qui traverse la ville jumelée. “C’est l’équivalent d’une rivière de première catégorie en France.” Elle a aussi des baux de pêche sur trois villages situés au bord du Danube, à une vingtaine de kilomètres de Villingen. “D’un pays à l’autre, les modes de pêche et les profils de rivière sont différents. Nos amis alle- mands prennent beaucoup plus de carpes et de barbeaux que nous. Par contre, ils n’ont pas la chance d’avoir un lac et de pouvoir pêcher des corégones.” Bien sûr, le concours est d’abord un pré- texte de rencontre.Tout comme les anni- versaires des sociétés et les renouvel- lements de jumelages. “Trois anciens présidents de Villingen seront aux fêtes des jumelages qui se dérouleront aussi en présidence de Guy Charberet et Robert Droz-Bartholet, l’ancien et l’actuel pré- sident de notre société de pêche” , conclut Bernard Grenier.

ner les poissons du lac Saint-Point. “J’informe ensuite BernardGrenier pour la réservation des barques” , explique le pêcheur allemandde pas- sage à Pontarlier. Les concurrents peuvent œuvrer seuls ou en binô- me s’ils en ressentent l’envie et le besoin. La victoire se décide sur la balance. C’est un concours au poids sans distinction d’espèces. “On

La 100 ème rencontre officielle en 2018.

Bernard Grenier (à droite) et Christian Föhrenbach, le président de la société de pêche de Villingen toujours ravi de venir taquiner le corégone au lac Saint-Point.

L’amitié franco-allemande au quotidien Échanges culturels et linguistiques Forêt-noire L’association culturelle franco-allemande rassemble des germanophones du Haut-Doubs soucieux de converser dans la langue de Goethe et qui se rendent régulièrement en Forêt-noire.

gen où l’on pouvait, entre autres, découvrir une porte Saint-Pier- re végétale. L’expérience a beau- coup plu. Cette curiosité s’est confirmée en 2011 lors de l’exposition sur le thème de l’Allemagne organisée auxAnnon- ciades par l’association. D’où l’idée de proposer un nouveau voyage Outre-Rhin. “On a com- plété les inscriptions à la der- nière Haute-Foire où nous étions présents. On a réussi à remplir sans difficultés deux bus.”

Le prochain séjour se déroulera fin juin sur deux jours. Le same- di, les excursionnistes auront droit à une visite guidée de Vil- lingen en français prolongée par une soirée festive.Dimanche, cap sur la ville au riche passé indus- triel de Schwenningen avec découverte des musées de l’horlogerie et du Carnaval. “On peut signaler que ce voyage béné- ficie du soutien des deux villes jumelées et de la députée Annie Genevard.”

A vis à tous les ama- teurs de pâtisserie gourmande qui pour- ront déguster d’authentiques “Schwarzwälder Kirschtorte” proposées par l’association cul- turelle franco-allemande durant les festivités du jumelage. “On s’occupera du stand de l’Allemagne sur le village euro- péen avec nos amis du club fran- co-allemanddeVillingen-Schwen- ningen” , indique GérardVacelet, le président de l’association. Durant sa jeunesse, ce Pontis- salien a profité du jumelage pour trouver un emploi à Villingen. Sa démarche avait abouti par l’entremise de Jules Pagnier, élu pontissalien à l’époque large- ment impliqué dans le jumela- ge avec la cité historique de la Forêt-noire. Il reviendra après avoir travaillé trois ans dans l’industrie. D’autres habitants du Haut-Doubs ont également eu l’occasion de vivre quelques années Outre-Rhin tout comme des expatriés allemands sont venus s’installer dans les mon- tagnes jurassiennes. Tous partagent en commun un intérêt pour la culture, le patri- moine, la langue allemande.Assez

logique dans ces circonstances qu’ils se soient retrouvés au sein de l’association culturelle fran- co-allemande fondée en 1992 par GenevièveRousseau.Elle regrou- pe une quarantaine demembres qui se retrouvent deux fois par mois aux casernesMarguet. “On fonctionne sur le principe de réunions à thèmes où chacun apporte sa contribution. C’est très varié. On passe des soirées devi- nettes aux récits de voyage, aux traditions…” Le tout en s’exprimant bien sûr dans la langue de Goethe. Beaucoup de Pontissaliens connaissent l’allemand pour l’avoir appris durant leur scolarité. C’était

en juin” , précise GérardVacelet. Aux échanges inter-clubs sont venus s’ajouter depuis quelques années des excursions grand public.En 2010,deux bus de Pon- tissaliens se sont rendus à l’exposition horticole de Villin-

au départ à accueillir les mili- taires français envoyés en Forêt Noire, notamment à Donaues- chingen. Cette mission est de moins en moins d’actualité avec le retrait progressif des forces françaises qui s’achèverad’ailleurs

même la langue la plus enseignée avant d’être détrônée par l’anglais. Les activités de l’association intègrent égale- ment des séjours réguliers dans la ville jumelée. “On échange beaucoup avec le club franco-alle- mand de Villin- gen qui servait

Beaucoup de Pontissaliens connaissent l’allemand.

L’association pontissalienne s’était rendue à la fête de la musique de Villingen en juin 2010.

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