La Presse Pontissalienne 175 - Mai 2014

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 175 - Mai 2014

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LAC SAINT-POINT État d’urgence L’oxygène disparaît en dessous de 30 mètres… ainsi que les poissons Les premiers résultats de l’étude piscicole menée en 2012 par la fédération de pêche du Doubs dans le lac Saint-Point et celui de Remoray sont inquiétants : l’oxygène est consommé par un trop grand apport de matière organique. La truite de lac et la vandoise disparaissent. Le nombre de brochets dégringole. Idem pour les corégones.

Thomas Groubatch (à gauche), ingénieur biologiste et Alexandre Cheval, chargé de développement, indique que toutes les populations de poissons baissent dans le lac.

L a Presse Pontissalienne s’est procuré les premiers résultats de l’inventaire piscicole mené en 2012 par la fédération de pêche du Doubs dans le lac Saint-Point et celui de Remoray. Ces conclu- sions, édifiantes, seront com- muniquées avant l’été à l’Agence de l’eau, à la préfecture et aux autres financeurs de la fédéra- tion de pêche. En synthèse, “les deux lacs ne vont pas bien” résu- me Thomas Groubatch, biolo- giste chargé de mission à la fédé- ration de pêche du Doubs. Il a fallu près d’un an et demi pour décortiquer les paramètres de cet inventaire “géant” réali- sé en août 2012 auquel ont par- ticipé des ingénieurs, pêcheurs, biologistes. Dans le cadre d’un partenariat avec l’E.A.W.A.G., un institut suisse de recherche sur l’eau et les milieux aqua-

l’ingénieur de la fédération. Conséquence directe : une muta- tion du peuplement halieutique est en passe de se dessiner : “Des espèces moins exigeantes en ter- me de qualité d’eau prennent le dessus comme la tanche ou le rotengle” énonce le biologiste. Que faire ? “Nous allons pré- senter nos conclusions et pro- poser le reméandrement du Doubs (en amont de Laberge- ment). Cette étude avait été fai- te en 2001. Il faut la ressortir des cartons” , répond l’ingénieur biologiste. Encore une fois, il sera également évoqué la ques- tion du réseau unitaire et le fait

tiques, une soixantaine de filets avaient été posés dans le lac pour pêcher des poissons, les photographier, les inventorier. L’étude a coûté 90 000 euros. Elle fait suite à une précéden- te menée 12 ans plus tôt. Les premiers résultats sont sans appel : “La truite de lac dispa- raît, ainsi que la vandoise, qui sont des espèces emblématiques. Nous n’en avons pêché aucune, rapporte Thomas Groubatch. Les corégones, nous en pêchions 23 kg pour 1 000 m 2 de filets ten- dus en 1978… contre 15,9 kg en 2012. Nous étions à 27 kg en 1992, date de la mise en place du collecteur des eaux usées. À Remoray, les corégones sont aus- si à la baisse : ils passent de 12 kg par 1 000 m 2 à 7 kg.” SelonAlexandre Cheval, garde- pêche, la pression de pêche n’a rien à voir avec cette baisse. “Les

que les réseaux (eaux pluviales et usées) ne soient pas séparés. “Nous nous attaquerons aussi aux déchetteries, notamment celles vers Remoray. On a trou- vé de la présence de métaux lourds” dit Alexandre Cheval. Cela prendra du temps, de l’argent. Un choix est à faire… Inutile de rappeler que l’eau du lac alimente 48 000 personnes en eau potable ainsi que les bas- sins du Doubs et de la Loue. S’attaquer au problème de la pollution en aval, cela semble couler de source.

réglementations de capture deviennent de plus en plus res- trictives, le nombre de pêcheurs ne cesse de diminuer (il passe de 40 000 à 15 000 dans le Doubs en 30 ans) et la population halieutique diminue toujours. C’est une question de qualité de l’eau et de préservation de l’habitat” dit-il. Quant au brochet, poisson ô com- bien emblématique avec le coré- gone, c’est la dégringolade ! “Nous avons pêché seulement deux brochets en une semaine” fait remarquer Thomas Grou- batch. En terme de chiffres, cela représente 10 grammes de bro- chet pour 1 000 m 2 , alors que le lac en abritait 3,5 kg en 1978 ! En 2002, la barre était à 100 grammes contre 600 grammes en 1992. Pire, les jeunes bro- chetons sont de plus en rares : “L’état de l’eau étant mauvaise,

les petits invertébrés dont ils se nourrissent ont presque dispa- ru. Ils n’ont plus rien à manger” fait remarquer un spécialiste. La qualité de l’eau est fortement pointée du doigt. Pour preuve, des échantillons pris à différents niveaux de profondeur démon- trent qu’en dessous de 30mètres de profondeur, l’oxygène est inexistant en raison d’un trop grand apport en matière orga- nique. “Il y avait moins de 2,5mg par litre d’oxygène à 30 mètres. Le corégone a besoin de 4 mg par litre pour respirer. Il est obli- gé de remonter car sinon il s’asphyxie” fait remarquer

E.Ch.

HOUTAUD

Récompense

Gilles Mareschal, un pharmacien au chevet du marais Il a été récompensé par la fédération nationale de chasse pour ses actions menées dans la vallée du Drugeon. Lui, le chasseur, a été le premier à protéger la bécassine des marais en limitant le prélèvement.

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G illes Maréschal n’est pas du style à se mettre en avant. Du haut de son mètre 90, diffici- le pourtant pour ce pharma- cien de profession habitant d’Houtaud de se cacher derrière la récompense que la fédération nationale de chas- se lui a attribuée : une médaille pour son implication dans la protection de la bécassine dans la Vallée du Dru- geon, la seconde plus grande zone de marais d’altitude en France. Ancien président du Groupement cyné- gétique zones humides, organisation qui s’occupe de la gestion du gibier dans cette zone humide, il a reçu une médaille d’honneur des mains de Jean- Pierre Poly, le directeur général de l’Office National de la Chasse et de la

Faune Sauvage. Une récompense argu- mentée :“Gilles a rassemblé l'ensemble des acteurs de la chasse dans une poli- tique de gestion et a su montrer que les chasseurs étaient capables de s’intéresser à autre chose” a tenu à préciser Jean-Pierre Poly en évoquant l’action de ce chasseur. Humble, le pharmacien rappelle qui n’a fait cela que par passion : “Tous les matins, je me rends dans le Drugeon. J’ai de la chance d’habiter à proximité.” Il a notamment créé le prélèvement maxi- mal autorisé (P.M.A.) limitant le pré- lèvement des bécassines par chasseur à trois au maximum par jour. Le pré- lèvement dans cette zone correspond à 0,1 % du pourcentage réalisé annuel- lement en France. “Il a été fédérateur et su rassembler toutes les personnes autour de lui” rappelle le directeur de l’O.N.C.F.S.. Cela n’a pas été toujours été facile. Il fallut faire prendre conscience aux 300 chasseurs du sec- teur de l’intérêt de sauvegarder cet- te zone et aussi savoir travailler avec les environnementalistes. “Mais avec ses connaissances scientifiques, il a su se montrer légitime” poursuit Jean- Pierre Poly. Gilles Maréschal n’en demandait pas tant. Lui, l’homme du Drugeon n’aspire qu’à une chose : continuer à œuvrer pour que ce milieu demeure un espace de prédilection pour toutes les espèces, qu’elles soient migratrices (comme la bécassine) ou sédentaires.

Gilles Mareschal, chasseur récompensé pour les actions menées à la sauvegarde d’espèces dans le Drugeon.

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