La Presse Pontissalienne 173 - Mars 2014

MOUTHE - RÉGION DES LACS 34

La Presse Pontissalienne n° 173 - Mars 2014

MOUTHE

Médecine douce Elle soigne les racines du mal

Ostéopathe animalier installé à Mouthe, Claire Guyon intervient depuis un an chez les éleveurs bovins et équins pour soigner boiteries, problèmes de chaleurs, soucis digestifs… Convaincant.

C omme chez les humains, l’ostéopathie a aussi ses inconditionnels dans les cheptels laitiers duHaut- Doubs et duHaut-Jura. Ces pra- ticiens comme le reconnaît Clai- re Guyon perpétuent de façon peut-être plus rigoureuse et for- malisée une méthode de soins jadis utilisée par les rebouteux.

Sauf que cette corporation ne compte plus guère d’initiés. Quelques anciens pratiquent encore. Leur savoir disparaîtra probablement quand ils tireront leur révérence. “Le grand prin- cipe de l’ostéopathie consiste à remettre le corps dans une uni- té en essayant d’identifier la cau- se du dysfonctionnement.”

Versée dans l’équitation, Claire Guyon a toujours voulu exercer dans la médecine douce. Pour apprendre ce métier non recon- nu enFrance,elle a dû s’expatrier en Suisse et en Angleterre. En tout trois ans d’étude. “Au départ, je pensais me limiter aux che- vaux” , explique celle qui va très vite constater l’intérêt d’élargir son champ d’action aux bêtes à cornes. “Les bovins représentent aujourd’hui 70%de l’activité, les chevaux 20 % et pour le reste, j’interviens essentiellement sur des chiens de traîneaux.” La jeune ostéopathe a tenté d’ouvrir un cabinet de consulta- tion surMouthe. Elle a vite arrê- té car la multitude des odeurs perturbait plutôt qu’elle ne tran- quillisait les bêtes.Tout le contrai- re d’une médecine basée sur un environnement serein. “Les bêtes sont très réceptives à l’ostéopathie car on cherche d’abord à capter leur confiance et on n’intervient jamais directement sur le mal.” La réussite d’un ostéopathe humain ouanimalier,c’est d’abord une question de notoriété. Clai- re Guyon est encore en phase de décollage si l’on peut dire. “Pour l’instant, beaucoup m’appellent pour des boiteries mais je peux

Après avoir identifié les points de douleur, Claire Guyon manipule tout en douceur la bête souffrante.

l’acquisition de solides connais- sances anatomiques. À chaque intervention, Claire Guyon pro- cède à l’auscultation de l’animal en posant les mains sur son sacrum.Le geste permet de déter- miner le diagnostic et d’identifier la source dumal. “Généralement, une seule séance suffit.” Claire Guyon se déplace aujourd’hui de Baume-les-Dames à Saint-Lau- rent-en-Grandvaux. Elle a ses entrées privilégiées chez des pro- ducteurs laitiers deMouthe avec

Solidarité Samedi 8 mars a lieu la collecte nationale des Restos du Cœur. Des bénévoles se tiendront devant chaque entrée des supermarchés du Haut- Doubs (Pontarlier et Morteau) et solliciteront la générosité des clients. L’antenne de Morteau met en garde. L’année dernière, le jour de cette collecte, deux groupes d’individus qui arrêtaient les voitures au rond-point du lycée à Morteau et à Villers-le-Lac ont été signalés à la gendarmerie. Ils prétendaient collecter des fonds pour les Restos du Cœur en dehors des grandes surfaces. C’est interdit ! Si pareil phénomène se reproduisait, “ne donnez surtout pas d'argent et appelez immédiatement la gendarmerie ainsi que les Restos du Cœur de Morteau (03 81 67 46 69)” rappelle un bénévole. Entreprise Le bus de la création d’entreprise repart sur les routes de Franche-Comté du 11 mars au 7 juin dans le cadre du dispositif Créaffaire. Cette opération de sensibilisation à la création d’entreprise permet aux porteurs de projets, créateurs ou repreneurs de recevoir l’information près de chez eux. Renseignements : www.bgefc.org qui elle mène des études assez poussées sur les chaleurs par exemple. L’ostéopathie est dans l’air du temps. Les propriétaires d’animaux n’y sont pas insen- sibles. “On utilise moins de trai- tements antibiotiques et ces pra- tiques vont dans le sens du bien-être animal. On revient à ce qui se faisait autrefois” , confie Julien Letoublon, éleveur à Mouthe qui fait lui aussi confian- ce à Claire Guyon. EN BREF

aussi soigner des problèmes cha- leur ou de digestion.” L’ostéopathe travaille avant tout au toucher et n’a aucun pouvoir de pres- cription. “On préconise au“client” d’intervenir le plus tôt possible pour gagner en efficacité” , pour- suit celle qui travaille en bonne entente avec le corps vétérinai- re. Une façon de reconnaître ses limites et d’éviter peut-être des erreurs préjudiciables. N’est pas ostéopathe qui veut. Cette profession implique

Souvent sollicitée pour les boiteries, la jeune ostéopathe rappelle qu’elle peut aussi soigner d’autres pathologies.

LES HÔPITAUX-VIEUX

Une boulangerie originale

L’instant bio à l’heure des tartines Pour Joseph Da Silva, être boulanger bio n’est pas une accroche marketing ou un effet de mode. C’est un choix déterminé par conviction personnelle, une façon de voir la

vie et la nourriture en particulier qu’il applique en famille comme au travail.

I nstallé depuis bientôt un an sur le site de la Seigne aux Hôpitaux-Vieux, ce haut-saô- nois d’origine n’a pas fait le choix des aliments biologiques par hasard. “La naissance de mes enfants a été un véritable déclencheur” confie-t-il, deve- nant de fait plus soucieux de l’avenir de la planète et donc de la qualité de vie de sa petite famille. “Cette conviction et cet- te éthique, on les retrouve aujour- d’hui dans ma boulangerie ins- tallée aux Hôpitaux-Vieux. Un parti pris, qui là aussi, répond à un choix de vie avant tout.” Des pains variés et qui se man- gent en entier ! Dès l’entrée dans l’établissement baptisé “L’heure des tartines”, l’atmosphère est saine, l’ambiance apaisée. On sent que le boulanger apprécie ses clients qui le lui rendent bien en adhérant à son choix de ne travailler qu’en bio. “Ici, on ne trompe pas les gens, tout est clair quant aux produits et à la chaîne de production. Celui qui

achète son pain ou des tartes, tartines,meringues, pains d’épices sait que nous ne travaillons qu'à partir de matières premières cer- tifiées biologiques et nos pro- duits sont eux-mêmes contrôlés afin d'obtenir la labellisation biologique par l'agence Écocert.” Mieux encore, Joseph Da Silva privilégie les filières courtes et ne se contente pas de recevoir une marchandise labellisée. Il va lui-même rencontrer ses four-

nisseurs. “Par exemple, une partie de la fari- ne vient de Lavans-Vuilla- fans où je trou- ve également fromage et char- cuterie.” Il tient également à une totale transparence sur la partie économique de son travail. Son pain est à peine

Joseph Da Silva propose une grande variété de pains, pâtisseries et viennoiseries.

“Meilleure qualité nutritionnel- le.”

plus cher certes, “mais il est aus- si mangé à 100 %.” Et il enchaî- ne par une comparaison. “Vous achetez ici ou là, pendant 5 jours, une baguette à 1 euro dont vous jetterez même une partie alors qu’ici, un pain d’un kilo vous coûtera 4,60 euros… et vous le mangerez en entier sur la semai- ne !” Question diversité, il n’a rien à envier à personne. “J’ai douze sortes de pains en maga- sin et aussi une grande variété

obtenu avec un levain naturel. Sans oublier une cuisson dans un four à bois en chaleur direc- te. “La chaleur résiduelle nous permet d’ailleurs de chauffer la partie habitation de la maison” conclut Joseph Da Silva confir- mant, s’il en était besoin, que le bio est pour lui un mode de vie qu’il a choisi de partager grâce à son métier de boulan- ger.

de viennoiseries.” Sa différence est juste dans une autre façon de travailler, et donc de faire son métier. Plus de tra- vail ou plutôt, plus d’attention et de préparation. Notamment quand il est question de prépa- rer sa pâte en autolyse. “C’est une méthode qui permet d’obtenir une meilleure qualité nutri- tionnelle et qui donne un pain plus facilement assimilable pour le consommateur.” Le tout est

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