La Presse Pontissalienne 173 - Mars 2014

22 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 173 - Mars 2014

La Cluse-et-Mijoux Yves Louvrier Malgré le contexte, il repart Le maire sortant estime que tout est fait aujourd’hui pour dissuader les gens de s’engager dans la vie municipale. L’obligation de respecter la parité est un élément qui complique, selon lui, la vie démocratique

Chaffois Un nouveau mandat Raymond Perrin remet le couvert ! L’ancien chef d’entreprise pose sa candidature pour un second mandat qu’il souhaite inscrire dans la continuité des actions engagées depuis 6 ans.

F ranc du collier, pas rancu- nier, Raymond Perrin a pour lui l’expérience pro- fessionnelle et associative puisqu’il fut dirigeant de plusieurs clubs, qui lui permet de surmon- ter les obstacles tout en gardant le goût des autres et de la chose publique. “Mes trois adjoints et deux conseillers repartent avec moi” annonce l’élu qui a composé comme beaucoup sa liste dans le souci d’être représentatif de sa commune qui compte environ 600 habitants. Pas nostalgique, ni du genre à se plaindre, le maire sor- tant de Chaffois sait apprécier l’instant présent. “Il y a toujours quelque chose à faire. être maire, ce n’est pas mal. Bien sûr, on ne s’emballe pas forcément à gérer les affaires courantes. Il ne faut pas toujours plaindre les maires.” Déjà que les candidats ne se bouscu- lent pas au portillon. Si Raymond Perrin se plaît dans cette fonction, c’est qu’elle n’est pas si éloignée de ses compétences passées. “être chef d’entreprise, cela m’a beaucoup aidé. Je n’ai pas eu trop de difficultés à trouver des volontaires pour figurer sur la lis- te. J’ai même sollicité des jeunes mamans dont l’avis nous sera uti- le en pleine réforme des rythmes scolaires.” Le mandat qui s’achève sera marqué par le vote du P.L.U.

Y ves Louvrier a longtemps hési- té à se représenter. Le maire sortant de La Cluse-et-Mijoux a pris sa décision le 10 janvier, se sentant le devoir d’assumer le bilan du mandat qui s’achève. “Nous avons fait des investissements ces six der- nières années dans la salle des fêtes par exemple, et les vestiaires de foot. Je ne veux pas me défiler de cette respon- sabilité” déclare Yves Louvrier. À 50 ans, il repart donc malgré un contexte qui, selon lui, est fait pour décourager les maires. “En six ans, j’ai eu le pouvoir des emmerdes. Quant au pouvoir de décision, il est faible” résu- me l’élu avec le ton franc qu’on lui connaît. Cet élu de proximité déplore d’avoir à assumer des décisions qui viennent d’en haut comme par exemple,

lors de la dernière séance du conseil le 7 mars. Un dossier complexe et qui a suscité de vives réactions. Raymond Perrin reconnaît aussi que la fonction de maire repré- sente selon lui pratiquement un travail à plein temps. à l’inverse de beaucoup d’autres élus, il est plutôt satisfait de l’accompagnement et de la vites- se à laquelle avancent les projets. “Pour moi qui sors du privé, je suis étonné de la réactivité des admi- nistrations. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de cela. Le plus gros problème, c’est qu’on touche de moins en moins d’aides.” À 71 ans, Raymond Perrin repart en campagne.

Yves Louvrier estime que le pouvoir des maires est de plus en plus réduit.

la réforme des rythmes scolaires décidée par l’État. Dans son appli- cation, cette réforme est une usine à gaz pour les communes, coûteuse qui plus est. “À La Cluse-et- Mijoux, elle génère cinq points d’impôts supplé- mentaires. Après cela, ce sont les mêmes personnes qui demandent aux maires de faire des éco- nomies” peste Yves Lou-

“Le pouvoir des emmerdes.”

vrier qui était prêt à jeter l’éponge. La réforme du scrutin qui impose la parité dans les communes de plus de 1 000 habitants est un des éléments qui l’a fait hésiter à se présenter. “Nous sommes 1 250 dans notre village. On ne nous laisse pas le choix. Mais quel- le galère de faire une liste ! Je suis enco- re motivé, mais il faudra changer les règles du jeu car la prochaine fois, per- sonne ne voudra se présenter. Les maires

sont de moins en moins libres. Si l’idée à terme est de faire disparaître les com- munes, alors c’est réussi.” L’élu estime que l’obligation de res- pecter la parité est un frein à la démo- cratie. “Avant, il y avait deux ou trois listes à La Cluse-et-Mijoux, et les gens pouvaient panacher. Là, je viens de bou- cler ma liste et ça n’a pas été simple. Je ne suis pas certain qu’il y en aura une deuxième.”

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