La Presse Pontissalienne 173 - Mars 2014

18 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 173 - Mars 2014

Osons Pontarlier autrement “Le logement sera la priorité de nos priorités”

P résentée le 15 février dernier, la liste “PontarlierAutrement” est une liste de rassemble- ment de la gauche pontissa- lienne. “Une liste issue de la diversité” explique Jean-Yves Bouveret qui repart pour la seconde fois à la conquê- te de la mairie de Pontarlier. Sur les 33 colistiers, seule une dizaine était déjà de la fête en 2008. “Ce n’est pas une liste de témoignages mais une liste construite pour diriger la Ville.” Jean-Yves Bouve- ret et celles et ceux qui l’accompagnent dans ces élections parient sur l’audace avec comme slogan de campagne “Osons Pontarlier autrement.” Ils font du loge- ment un objectif prioritaire, un facteur d’attractivité qui leur semble aujour- Financement Frais de campagne “O n est la seule liste à avoir fait le choix d’un local de campagne. Un choix à 3 500 euros” rappelle Jean-Yves Bou- veret en se demandant où se retrou- vent les candidats des autres listes pour préparer la campagne. Le bud- get de la liste de gauche restera dans la limite des frais de campagne qui sont plafonnés à 25 000 euros dans une ville comme Pontarlier. “On a contracté un prêt pour rembourser cet- te somme avec l’objectif de dépasser la barre des 5,5 % qui donne droit au remboursement à hauteur de 47 % des frais de campagne.”

cyclable” justifie Jean-Yves Bouveret. Il propose de lancer un plan de déplace- ment urbain pour définir des circula- tions suivant les modes de déplacements et de matérialiser le tout. Ce n’est pas utile, selon lui, de créer de nouvelles places de parking. “Il y en a assez. On investira plutôt dans unemeilleure signa- lisation de l’offre existante.” Le candidat souhaite également développer le réseau de bus à l’échelle intercommunale. S’il n’apprécie pas franchement la forme du réaménagement de la Grande Rue, trop minérale à son goût, il n’a pas l’intention de tout casser. “On pourrait améliorer la situation en faisant de la Grande Rue une zone de rencontre où les piétons seraient prioritaires avec l’idée de décou- rager les automobilistes.” Difficile de parler de déplacements sans évoquer le serpent de mer du contour- nement de Pontarlier. Pour Jean-Yves Bouveret les choses sont claires. “Cette déviation ne se fera jamais. J’estime que ce n’est même pas responsable pour un élu de se projeter sur une éventuelle réa- lisation dans les 30 ans à venir ! On demande que les études se fassent sur l’axe actuel. On propose d’enterrer la R.N.57 sur certains points de Pontarlier. Cela nous semble beaucoup plus réalis- te” explique l’élu plus que jamais oppo- sé à l’idée d’un giratoire au niveau du pont des Granges. 4 - Le vivre ensemble et la cohésion sociale La liste de gauche souhaite promouvoir une politique d’inclusion. “On veut mettre en place des antennes du C.C.A.S. dans

sans le savoir, rejoint Patrick Genre sur ce sujet. Cet accompagnement pourrait aussi prendre la forme d’investissements dans des bâtiments cédés ensuite aux entrepreneurs sous la forme d’une loca- tion-vente. “Quand les élus de la majo- rité se réjouissent du remplissage des zones, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit surtout de transferts sans réelles créa- tions d’emplois” souligne la tête de liste encore surprise qu’on ait pu aménager une autre zone d’activité à seulement quelques kilomètres de Pontarlier. “Cela démontre aussi que la C.C.L. n’est pas forcément la bonne échelle de dévelop- pement économique. On devrait raison- ner en terme de bassin d’emploi et se posi- tionner au centre d’un triangle reliant Besançon, Lausanne et Neuchâtel.” Jean- Yves Bouveret estime aussi que la Vil- le pourrait s’engager avec d’autres par- tenaires pour essayer de récupérer les dividendes de l’activité suisse. Une réflexion très à la mode aussi du côté de Besançon où l’on aimerait attirer les ser- vices après-vente des grandes marques horlogères. La gauche prône toujours la défense du commerce au centre-ville et dans les quartiers proches en facilitant par exemple la création de petits îlots de magasins. 3- Les déplacements La question des mobilités reste toujours un sujet de débat récurrent qui refait surface à chaque campagne. Pour la lis- te “Osons Pontarlier autrement”, il faut repenser les déplacements intra-muros en privilégiant les modes doux. “Le plan de circulation actuel remonte à 1995 avec l’hérésie d’un centre-ville sans piste

d’hui moribond. Sur le plan économique, ils prônent une politique plus large que la simple gestion patrimoniale du fon- cier. Il reste encore beaucoup à faire pour fluidifier les déplacements en ville et, plutôt qu’un utopique contournement de Pontarlier, ils proposent une traversée de ville agrémentée de quelques pas- sages souterrains. Des actions devront être entreprises pour réduire encore la précarité, l’isolement, la prise en char- ge des anciens. Programme. 1-Le logement C’est le chantier prioritaire àmener aux yeux de Jean-Yves Bouveret qui dresse un constat assez critique de la situation. “Selon l’I.N.S.E.E., on dénombre plus de 600 logements vacants à Pontarlier.Beau- coup sont vétustes. Le prix moyen des loyers varie de 8 à 11 euros le m 2 contre 6 euros le m 2 dans les autres villes de la même strate. Cette pression se répercute sur le turnover observé au niveau des logements publics qui est de l’ordre de 6 % alors que la moyenne départemen- tale avoisine les 13 %. C’est révélateur d’un manque de logements accessibles. Assez paradoxalement, Pontarlier a per- du 780 habitants et c’est toujours aussi difficile de se loger. On en est là, car la municipalité n’a pas mis en place une politique du logement. Patrick Genre ne se sent pas concerné et laisse plutôt la main aux promoteurs privés.” Face à cet- te crise du logement, le candidat P.S. pro- pose de mettre en place un Plan Local de l’Habitat qui consiste à établir un dia- gnostic avant d’aboutir au lancement d’une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat. “La derniè-

re O.P.A.H. sur Pontarlier remonte àYves Lagier. Ce dispositif incite les proprié- taires à rénover leur logement. Il faut préciser qu’un plan local de l’habitat se fait obligatoirement à l’échelle inter- communale.” Jean-Yves Bouveret souhaite également s’engager sur de nouvelles opérations immobilières à réaliser à l’intérieur du bâti existant dans une logique de den- sification. “Quitte à démolir de vieux bâti- ments pour refaire du neuf. On investi- raaussi dans des lotissements communaux en associant du pavillonnaire et du col- lectif.” Cette panoplie devrait permettre de répondre aux attentes des pontissa- liens qui souhaitent vivre et travailler dans leur ville ainsi qu’à celles de cadres parfois réticents à venir s’installer dans la capitale duHaut-Doubs en raison des coûts de l’immobilier. Sur le projet de rénovation du quartier Saint-Pierre le candidat de gauche l’approuve d’autant plus “qu’on l’avait déjà proposé il y a 13 ans.” La politique de logement se décli- ne aussi auprès des aînés avec plusieurs projets de type foyer logement répartis dans différents quartiers de façon à évi- ter le déracinement. 2- L’économie Pour Jean-Yves Bouveret, le développe- ment économique sur Pontarlier ne doit pas se résumer à une démarche patri- moniale qui consiste uniquement àmettre à disposition du terrain aux entreprises. “C’est la stratégie de la municipalité actuelle. On doit aller beaucoup plus loin dans l’accompagnement en investissant dans un service d’accueil au niveau inter- communal” explique le candidat qui,

Made with FlippingBook - Online catalogs