La Presse Pontissalienne 173 - Mars 2014

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 173 - Mars 2014 13

Sur les traces des poilus du Haut-Doubs HAUT-DOUBS Un lourd tribut Le Pays du Haut-Doubs va s’engager dans la réalisation d’un album mémorial qui permettra de redécouvrir l’histoire des poilus du Haut-Doubs. Appel aux familles.

Q ue reste-il de la Grande Guerre ? Quelques loin- tains souvenirs mais avant tout des patronymes gravés sur les monuments aux morts. Ces noms de famille ne nous sont pas étrangers car ils ont sou- vent perduré au fil des généra- tions. “Les discours du 11 novembre ne se font plus sur le registre de l’émotion. Il n’y a plus personne pour raconter l’histoire de ces soldats.Leurs des- cendants directs sont pour la plu- part décédés et leurs petits-enfants sont aujourd’hui dans la force de l’âge. Cet oubli est encore plus accentué chez nous du fait de l’éloignement vis-à-vis des zones de combat” , explique Philippe Pichot du Pays du Haut-Doubs. L’association cogitait depuis quelques mois sur un projet autour du centenaire de laGran- de Guerre mais dans une décli- naison Haut-Doubs. “Cette célé- bration sera un rendez-vous important sur le plan mémoriel. Il y aura beaucoup de manifes- tations. On souhaitait réaliser quelque chose qui soit à la fois visible, pertinent et original.” En

1914, le Haut-Doubs forestier comptait 38 000 habitants dont 8 000 ont été mobilisés pour défendre la nation. 1 650 ne reviendront jamais. “Cela repré- sente 4,3 % de la population du Haut-Doubs alors que ce taux atteint 3,27%auniveauduDoubs et de 3 % enmoyenne nationale.” Comment expliquer cette sur- mortalité ? La raison principale réside dans le caractère campa- gnard et l’importance de la clas- se paysanne sur le Haut-Doubs. “Il y avait peu d’affectés spéciaux issus des classes ouvrières et qui ont étémaintenus dans les usines

d’armement pour l’effort de guerre.Du coup, la paysanne- rie locale a été lar- gement mobilisée dans l’infanterie où les taux de pertes étaient les plus éle- vés.” En se référant à lamoyenne natio- nale, c’est finale- ment 500morts sup- plémentaires versés par les familles du Haut-Doubs.

1 650 ne reviendront jamais.

Les monuments aux morts sont les seuls témoins de ce carnage où périrent 1,3 million de soldats français. Ici à La Chaux.

Raison de plus pour justifier ce projet qui prendra la forme d’un beau livre. “Les élus des cinq com- munautés de communes ont don- né un avis favorable. Il ne s’agit pas de réécrire la grande Histoi- re mais de s’intéresser plus par- ticulièrement aux poilus duHaut-

d’informations, Philippe Pichot va exploiter toutes les sources iconographiques disponibles : archives familiales,communales, militaires. Il compte illustrer le propos avec des photos d’époque et d’aujourd’hui. “On souhaite aussi rendre aux familles une

Doubs. On fera des focus sur les lieux où ils étaient mobilisés sachant qu’ils étaient générale- ment regroupés dans les mêmes unités régionales. Ils ont partici- pé à une quinzaine de grandes batailles.” Pour mener à bien cette collecte

partie de leur histoire. On peut aujourd’hui surpasser le mutis- me du choc de cette boucherie” , conclut le pilote du projet en lan- çant un appel aux familles pour recueillir toutes sortes de docu- ments d’époque. F.C.

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