La Presse Pontissalienne 170 - Décembre 2013

LE PORTRAIT

51 La Presse Pontissalienne n° 170 - Décembre 2013

PONTARLIER

La mémoire vidéo du C.A.P.

Christiane Mattera, l’œil du rugby “Kiki” Mattera, comme la surnomment ses

proches, s’est prise au jeu de filmer des matches de rugby, des concerts et toutes sortes d’événements. Caméra au poing.

Christiane Mattera a suivi caméra au poing toute la carrière de son fils Cyril, l’ancien talonneur du C.A.P. rugby.

S a passion de la vidéo n’au- rait sans doute jamais vu le jour si son mari n’avait pas reçu un caméscope pour ses quarante ans. “Tout est parti de là” , explique Chris- tiane Mattera. Constatant que l’ap- pareil ne sortait pas souvent de sa boîte, elle décide alors de se l’appro- prier. De quoi entamer alors, sans trop le savoir, une carrière de vidéas- te amateur qui fait toujours partie prenante de son existence. Il ne res- tait plus qu’à trouver matière à fil- mer. Chez les Mattera, on s’intéresse beau- coup au rugby. Le papa a défendu dans sa jeunesse les couleurs du C.A.P. À l’arrivée du caméscope, le fiston

est vraiment trop froide. L’objectif, c’est d’être au milieu pour bénéficier de la meilleure couverture visuelle.” Au pre- mier coup de sifflet, Christiane s’en- ferme dans sa bulle. Debout pendant toute la partie, l’œil rivé au viseur, les doigts jouant du zoom, elle suit son match à elle. La posture est par- fois difficile à tenir, surtout quand il fait froid. Mais quand on aime…Tout juste si elle s’accorde une petite pau- se à la mi-temps. Sans compter aus- si l’inquiétude légitime de la maman pour la santé de sa progéniture. “Après la première mêlée, je savais à peu près comment le match allait se dérouler.” Quand la maman filme, le papa qui n’est pas loin est plutôt chargé de prendre des photos. Rien ne se perd chez les Mattera, les clichés serviront à faire des montages photos. Chris- tiane n’a jamais reçu une formation dédiée à l’image. Elle a travaillé en France et en Suisse à différents postes d’ouvrière ou d’agent administratif. Pas évident dans ces circonstances de se mettre à l’informatique. Avec le rugby, on cultive aussi dans la famille une certaine propension à la sympathie. Le goût des autres en quelque sorte. Résultat, Christiane s’est mise au montage vidéo, aidée par l’un de ses voisins versé dans l’in- formatique. Au fil des ans, elle a aus- si élargi son champ de vision aux mariages, départs en retraite, anni- versaires des proches. “Comme on dit, plaisir d’offrir, joie de recevoir.” Quand son talonneur de fils a arrêté de jouer en équipe première, elle s’est alors intéressée à ses petits-enfants. Elle en est aujourd’hui à son cinquième caméscope et tout laisse à penser qu’elle en usera encore d’autres.

Cyril, alias Matos, com- mençait déjà à s’illus- trer dans les équipes de jeunes. “Cyril, j’y tiens comme à la pru- nelle de mes yeux” , confie la maman qui va l’accompagner caméra au poing sur tous les terrains de France. Des dizaines d’heures de tournage qu’elle a soi- gneusement archivées. Dans cette filmographie on retrouve une partie de l’histoire du club et quelques-uns de ses plus beaux exploits. “Le rugby, c’est un peu notre seconde famille” , pour- suit celle qui n’hésite jamais à mettre son fond vidéo au service des autres. Au stade, elle a pris ses habitudes. “Pour filmer, je m’ins- talle toujours dans l’an- cienne tribune, l’autre

“Plaisir d’offrir, joie de recevoir.”

F.C.

Made with FlippingBook flipbook maker